31 mai 2019

Les Pilleurs d'âme




1666...
« Les grosses balles de plomb claquent sur le bois de la chaloupe. Je prends conscience que j'ai de l'eau jusqu'aux chevilles.
Peu importe : c'est un voyage à sens unique.
Plonger, tirer, plonger, tirer...
Un choc sourd. Nous avons touché.
— Lancez les grappins ! À l'abordage ! »

Suivez les pas de Yoran LE GOFF dans ce trépidant roman d'aventures où espionnage intergalactique se mêle à la flibuste du XVIIè siècle, et à ses marins gouailleurs !



Pourquoi ce livre ? Parce que c’est un Whale, qu’il met en scène des pirates et promet de la SF. Ca me suffisait pour l’acheter.

Les Pilleurs d’âme est un concentré de bonnes choses : d’un côté nous avons un décor parfait, dans un XVIIe siècle glaçant. Les flibustiers font lois sur les océans, liant et déliant leurs serments comme certains autres opportunistes. Vint le temps de s’adonner à quelques actions de pirateries, histoire de se dérouiller les pattes et gagner de l’expérience.
C’est alors qu’apparaît un extraterrestre qui, grâce à une technologie créée par son espèce, ressemble à un ami, ayant appris les codes vestimentaires et de langage en de plus de toutes les connaissances nécessaires pour tenir une discussion sans difficulté. A peine arrivé, le vaisseau de l’Olonnais part en mission, dans un regain d’activité pour asseoir son pouvoir et sa réputation. Mais rien ne se passe jamais comme prévu…

Une double intrigue entre ici en conflit. D’un côté, la piraterie prend le pas. C’est la grosse quête du livre, celle qui met en place les éléments de décor et l’intensité de l’action, le dégueulis de violence. D’un autre côté, nous avons l’intrigue de l’extraterrestre, surnommé Le Goff dans notre univers, qui recherche une menace extraterrestre dans l’équipage des pirates.
Ces deux intrigues intimement liées ont permis d’avoir du rythme, à tout instant. Ne comptant que 245 pages, le roman se lit extrêmement vite. Mais je ressors déçue. Parce que les intrigues, liées comme je le disais, sont trop entortillées et ne se démarquent pas assez l’une de l’autre, de sorte que, parfois, on en vient à oublier l’une ou l’autre. Par ailleurs, la lecture est parfois assez confuse, on ne sait plus où nous en sommes et je suis restée perplexe un petit moment face à certains passages.

Autre défaut, j’ai trouvé que cela manquait d’actes de piraterie. Entouré de forbans, j’aurais préféré avoir un déchaînement de violence plus grand encore en début de livre. Après, je reconnais que ce choix aurait pu entraîner davantage de confusion, et je comprends que l’auteur est préféré n’avoir qu’une grosse intrigue de piraterie. Mais je me suis sentie frustrée de voir que les pirates ne sont que l’envers du décor d’un projet plus grand, l’aventure aurait été plus sulfureuse si les deux avaient été un peu plus liés.

Enfin, je fus déçue de n’avoir découvert aucune surprise, les rebondissements étaient prévisibles et la fin manque d’originalité, même si l’émotion est bien là.

Les personnages sont parfaits, je le reconnais. Entre émotions et respects des codes de la piraterie, on flirte entre la camaraderie des gens qui se savent condamnés en mer et qui aiment ça et l’instinct primitif de l’homme bestial, qui répond avec brio à ses pulsions primaires.
Autant je me suis peu attachée à Le Goff qui finalement est très lisse au niveau de ses réactions malgré ses jugements de la race humaine savoureux, autant j’ai adoré Alexandre, surnommé Bras-de-Fer, plus franc dans ses éclats, que ce soit de rire ou de colère.
Pour la plupart, j’ai beaucoup aimé les personnages, dont le comportement était crédible avec l’univers.

J’ai pris énormément de plaisir à retrouver la plume et le style de l’auteur. On voit sous son intrigue toute la violence dont il est capable, tout cela pour faire prendre conscience de certains comportements aux lecteurs. Toutefois, il est dur sans être vulgaire, ce qui montre bien tout son art.



Voilà un livre qui a du rythme ! Dans ce mélange de deux intrigues, deux univers, on ne peut que jubiler de voir ce déchaînement de violence, critique d’une double société. Ca manque un peu d’action de piraterie et de clarté, mais la plume sèche et entraînante et les personnages ont rattrapé l’ensemble. Je déplore les rebondissements trop prévisibles selon moi, mais c’est parfait pour commencer à lire l’auteur.



14/20




6 commentaires:

  1. Le mélange de ces deux genres me fait moyen envie, mais contente que tu aies globalement aimé, même avec les p'tits couacs^^'

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    1. En réalité, c'est plutôt sympa comme mélange, même si celui-là ne m'a pas emportée comme je l'aurai souhaité. En revanche, je te conseille vivement Les Damnés de l'asphalte du même auteur. Les genres sont plus ou moins similaires et alors là, ça décoiffre !

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  2. Il a vraiment l'air sympa à lire ce roman. Mais je vais commencer par Les étoiles… pour tater le terrain Whale en sachant déjà qu'il y a de grandes chances d'aimer

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    1. Commence par Les étoiles et poursuis sur Les Damnés, tu auras découvert tout le potentiel avant d'attaquer celui-là.

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    2. J'irais même jusqu'à Par la mer et les nuages pour clôturer la trilogie (si ça reste une trilogie).

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    3. Ah mais oui, c'est vrai qu'un troisième est sorti. Tu fais bien de me le rappeler !

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