21 mai 2020

La Volonté du Dragon




Une reine dont les yeux émeraude lisent l’avenir…
Un enfant-roi, passablement fou, gardien d’un savoir oublié…
Du déroulement de leur partie d’échecs pourrait bien se décider l’issue de la guerre…

Entre les derniers royaumes libres et les forces d’invasion de l’Empire d’Asreth se dresse l’imprenable Qhmarr, petit pays à peine sorti de l’ère médiévale. Gouverné par un roi trop jeune et un conseiller trop confiant, il ne devrait représenter dans le plan de conquête de l’Empire qu’une note de bas de page. Et alors que le généralissime D’eolus Vasteth s’emploie à négocier les modalités d’une reddition diplomatique, déjà, aux portes de la capitale, se presse l’implacable armada… La conclusion du conflit ne fait aucun doute. D’une manière ou d’une autre, Qhmarr passera sous pavillon asrien.
Pourtant, malgré la défaite annoncée, Vasteth découvre des dirigeants qhmarri inflexibles, prêts à confier le destin de leur nation à d’absurdes croyances ancestrales. À travers le défi lancé par l’enfant-roi, ce sont toutes les certitudes du généralissime qui vont se voir ébranlées, tandis que, sur la mer, les soldats meurent, simples pions sur un échiquier qui les dépasse…



Pourquoi ce livre ? Je remercie l'éditeur et libraire Critic qui, pour fêter ses 10 ans en 2019, offrait ce livre pour deux Critic achetés, ce qui tombait bien puisque j'en ai plein dans ma wishlist pour avancer les sagas ! J'avais donc acheté Bohen, tome 2 - Les Seigneurs de Bohen et Chaos, tome 2 - Les Terres grises.

Ma surprise fut grande quand j'ai découvert que ce tome se déroulait dans l'univers d'Évanégyre, saga que j'ai en ligne de mire et que je pense me faire très prochainement ! C'est donc aussi pour m'habituer à cet univers que je me suis lancée dans ce one shot.

Et pour un livre qui n'atteint pas les deux cents pages, c'est excellent. La Volonté du Dragon a le temps de développer deux cultures différentes voire même opposées par leurs coutumes et leurs croyances. Le territoire du "Dragon" a soif de pouvoir, qu'elle couve sous un vœu chaste de protection de ses alliés limitrophes. De fait, elle envoie son armada éponyme, des monstres des mers technologiques, pour convaincre les opposants de se rendre. Ce n'était pas prévu que l'humble opposition soit de taille à riposter.

Dans les premières pages, j'admets que j'étais perdue dans les noms et les camps. Comme ce sentiment ne s'est pas longuement ressenti, il ne m'a pas dérangé plus que cela, c'est même agréable de se sentir dépaysée. Un dépaysement sans avoir de décor véritable. On évolue dans deux intrigues en même temps, même s'ils sont indéniablement, incroyablement et malheureusement liées. D'un côté nous avons la bataille, la vraie, celle qui induit des pertes terribles et des revers inattendus. De l'autre, une partie d'échec torride se joue, comme l'illustre la couverture. Innocemment, j'ai pensé à un autre jeu en lisant cette lecture, mais je ne vous en dirai pas plus car ça spolierait vachement !

En tout cas, l'intrigue en soi est ingénieuse et, ce n'est pas la première fois que je le dis pour un livre de Lionel Davoust, c'est trop court, j'en aurai bien demandé cent pages de plus !

Un livre tout fin donc, mais l'auteur réussit le pari fou de nous prendre de sympathie pour certains personnages, dans les deux opposants. Jael en est le parfait exemple, avec son ami Krell. Chétif, ingénieur aspirant qui manque de confiance en soi, la bataille va le projeter dans une position difficile et on le voit mûrir très rapidement. Krell m'a plu par sa gentillesse et sa combativité : jamais il n'abandonnera dans l'espoir de sauver ceux qui restent.
De l'autre, je ne me souviens pas du nom des assaillis, mais j'ai apprécié la parole du prêtre qui joue la partie d'échec. En fait, le dialogue avec le général Dragon est parfait, surtout la fin où on comprend qu'ils ne sont pas si différents, dans leurs réactions comme dans leurs croyances.

Car la croyance est au centre de tout dans cette œuvre. Oublié les églises et autres monuments religieux, ici c'est un combat de pensées, la foi envers un courant plus qu'un dieu. Je trouve ça dingue d'avoir créé une philosophie si réaliste et crédible en si peu de mots !

Quant à la plume, c'est drôle mais je n'ai pas l'impression d'avoir lu du Lionel Davoust. Peut-être parce que c'est un de ses premiers bouquins et que son style a évolué au fil des parutions ou bien parce qu'il s'essayait à autre chose. Ce ne fut pourtant pas désagréable, juste que la neutralité du ton peut surprendre. Des tous les cas, cela se lit tout seul et il ne faut pas plus de deux heures pour venir à bout de cette petite merveille.



Pour un roman si court, c'est excellent ! L'auteur réussit à créer tout un univers et deux façons de voir le monde en si peu de mots, tout en intercalant des combats navals dans tout cela. Les personnages ne sont pas énormément mais on s'attache à certains très vite. Trop court donc, mais le cycle d'Évanégyre ne fait que commencer. J'ai déjà hâte de m'y replonger !


16/20





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