23 sept. 2021

Balade choréïale




Azir : le premier monde habité découvert par l'humanité. Un monde à la technologie balbutiante, divisé en minuscules provinces. Bientôt, les hommes vont arriver en masse, avec leur savoir et leur réalisme économique, et menacer de changer le visage de la planète. Nerbrume, la gouvernante azirie, et Méline, ambassadrice du Conseil de l'humanité, vont-elles réussir à inventer un nouveau mode de coexistence ?



Pourquoi ce livre ? Si vous suivez le blog depuis longtemps, vous connaissez l’étendue de mon adoration envers le regretté Ayerdhal. Pas un de ses romans ne m’a déçue, même si je reconnais qu’ils n’ont pas tous le même niveau.

Pourtant, en sachant que c’est toujours un bonheur de me plonger dans son imaginaire et sa verve, je redoute toujours la lecture d’un de ses romans, en particulier parce que je crains énormément d’être déçue. C’est la raison pour laquelle Balade choréïale à longtemps traîner en PAL, d’autant plus que c’est un des titres les moins connus de sa bibliographie…

… Alors qu’il devrait figurer en haut du panier !
L’intrigue ne surprend plus les connaisseurs de ses écrits, car on revient toujours sur les colons, ou les plus faibles/ les plus opprimés, finissent par se soulever par un jeu politique fort pour embrasser une cause juste, écologique et/ou politique, et toujours plus actuelle. Toutefois l’auteur renouvelle son répertoire en usant d’autres outils pour soulever l’insurrection, comme le sport officiel de la planète Azir, dont l’arrêt va soulever une vague de mécontentement à l’origine de tout.
Balade choréïale est à la croisée d’un Chroniques d’un rêve enclavé et de La Bohême et l’Ivraie. Dans un premier temps, le livre est aussi lent et langoureux que le premier cité, avec une fin en apothéose, violente et inattendue. D’un autre on a un jeu politique serré dans la fin révèle toute la puissance, comme le second, avec une manipulation dangereuse mais nécessaire. Le titre ne paye pas de mine, on se demande dans quoi on met les pieds, mais cela valait le coup d’être curieux !
Que dire de l’épilogue, rendu puissant par la signature du personnage. Le temps s’écoule et les plaies cicatrisent, pour le pire et le meilleur.

Les personnages sont tous très passionnants à découvrir puis à suivre. Je ne dis pas qu’on s’attache à tous mais leur présence apporte un grand plus à l’ensemble, apporte une pierre à l’édifice politique de cette colonie et de la Fédération qui souhaite l’annexer. Bien sûr, ma préférence ira pour le Grand Candide, Thémys, parce que ce qualificatif, loin d’être méchant, lui correspond tellement. Méline ne m’a pas déplu pour autant, elle incarne l’assurance et la voix de la neutralité, sacrifiant tout ce qu’elle a pour accomplir la mission qu’elle s’est fixée. J’ai adoré Nerbrume, parce qu’elle conserve une part de mystère tout en n’étant honnête et elle-même. C’est une femme à double tranchant qui voie loin pour Dashmani et même pour Azir tout entier. Garith et Le Garim sont également des personnages que j’ai adorés suivre, pour leur humanité et leur dévotion dans la tâche qu’ils se sont fixés.

Enfin, je suis si heureuse d’avoir replongé dans le style sans pareil d’Ayerdhal. C’est tellement humain et tellement incisif à la fois ! Il est capable de sortir des paragraphes très doux, très sentimentaux, et conclure sur une note aigre qui reste en bouche avec amertume. C’est un style marquant, par son unicité et le jumelage entre violence et poésie.



J’ai retrouvé la violence coutumière, une violence qui affecte le lecteur et entraîne une réflexion voire une introspection. C’est une fois de plus un récit fort que l’auteur nous livre ici, où l’avenir d’une nation est entre les mains des puissants et des plus valeureux. Des personnages passionnants et une intrigue renouvelée, il ne m’en fallait pas plus pour être emballée jusqu’à la fin ! Il est passé à deux doigts du coup de cœur !



17/20




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