29 nov. 2021

Une bouteille à la mer




Axel vient de trouver une bouteille à la mer. Elle appartient à Charline qui s'ennuie sur son île d'Ouessant. Un échange par mail commence entre les deux adolescents. Le ton léger de leur correspondance prend une autre dimension lorsque la jeune fille apprend qu'elle est atteinte de leucémie. Sa mère est effondrée, son père absent, sa seule bouée de sauvetage : Axel. L'humour est leur meilleure arme face au protocole de chimio, aux médecins parfois maladroits, à la vie ascétique à l'hôpital... Et entre des parents auteur-illustrateur totalement immatures et une grand-mère anarchiste qui perd la tête, Axel a de quoi puiser assez d'inspiration pour soutenir Charline !



Pourquoi ce livre ? On est d’accord pour dire que ce roman n’entre pas dans le genre de mes lectures habituelles. Toutefois sa nomination au Prix Livraddict, catégorie Young Adult et son pitch ont fait que je me suis laissée tenter, à tort ou à raison.

Je ressors mitigée de cette lecture. Dans l’ensemble j’ai passé un bon moment mais le début fut difficile. D’un côté on a une jeune fille qui ne s’ennuie pas forcément sur son île mais qui rêve d’un ailleurs. Et qui va finir enfermée en raison de la maladie. De l’autre on a un jeune garçon audacieux et drôle, aussi extravagant que ses parents par certains côtés.
Autant leur rencontre est belle, autant les premiers mails m’ont paru trop superficiels. Ça va trop vite, ils se font confiance trop vite, alors même qu’on dit de faire attention aux prédateurs de la toile. Ils se taquinent très rapidement, ça me donne le sentiment que la confiance va trop vite. A ce moment-là, j’ai eu un gros blocage et j’ai été incapable de reprendre ma lecture pendant plus d’une semaine.

J’y suis finalement revenue et je me suis laissée prendre au jeu. Au fil du temps, la relation devient plus crédible, notamment grâce aux anecdotes d’Axel, qui m’ont fait sourire et rire à plusieurs reprises. Vu comment ça démarrait, je craignais d’abandonner la lecture. La maladie de Charline est également un poids majeur dans le récit, on la voit hésiter, pleurnicher, mal vivre sa chimio par exemple. Je trouve que ça manquait de réalisme, comme le fait qu’elle est véritablement épuisée mais qu’elle prend la peine d’écrire un mail… Toujours ce petit problème de réalisme.

L’un des grands points forts en revanche repose sur la relation. Autant on démarre sur les chapeaux de roue avec une amitié qui s’installe trop rapidement, autant l’amour n’est jamais vraiment là, jamais vraiment souligné. L’autrice a vaillamment évité cette erreur et même la fin n’est pas forcément une ouverture vers des sentiments plus profonds. C’est rafraîchissant.

Les personnages ne sont pas forcément attachants, en raison d’un début superficiel (oui, ça m’est resté en travers de la gorge). C’est dur à écrire, mais je n’ai pas totalement adhéré au personnage de Charline. Pourtant elle lutte vraiment contre sa maladie, elle fait au mieux pour guérir plus vite, subissant les aléas de son traitement et de sa déprime. J’ai préféré Axel parce que c’est très touchant de voir comment il se démène pour lui changer les idées ou la faire rire.
J’ai adoré les parents d’Axel, extravagants dans leur comportement. Deux artistes un peu bizarres, c’est peut-être cliché mais ils parviennent à atténuer la lourdeur du récit et j’ai trouvé cette bouffée d’oxygène bienfaitrice. Les anecdotes sont croustillantes ! La mamie est également un régal ! Bref, le peu de personnages secondaires m’a bien plu !

Lu dans le cadre d’une lecture commune, certaines lectrices ont ressenti un lexique beaucoup trop relevé pour des jeunes de collège/seconde. Ça ne m’a pas gênée outre mesure parce que… j’ai oublié qu’ils étaient si jeunes. De fait, je ne me suis pas interrogée sur cette question mais je pense qu’en effet c’est peu crédible. En tout cas ce qui est indéniable, c’est que c’est bien écrit.



Je m’attendais à autre chose en ouvrant ce bouquin. Quelque chose de plus profond, une ouverture sur des sentiments, des pensées, un partage d’émotions entre les deux personnages. Après un début qui part trop vite, ce n’est pas totalement ce que j’ai découvert. J’ai souri, ri, mais je ne me suis jamais sentie concernée par ce qui devrait être une touchante relation. J’ai donc bien aimé mais sans plus, je ne suis pas sûre qu’il me restera en mémoire longtemps.



13/20


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