Plus de 3 siècles après la Grande Nuit, Sheltel, l'île du centre du monde, se croit seule rescapée de la catastrophe. Mais un jour, la Main, sorcière chargée de donner la vie et de la reprendre, aperçoit un navire à l'horizon. Il est commandé par une pirate impitoyable, bien surprise de trouver une île au beau milieu du Désert Mouillé.
Si la Main voit en ces étrangers une menace pour ses secrets, Arthur Pozar, commerçant sans scrupules, considère les intrus comme des clients potentiels, susceptibles d'augmenter encore, si possible, son immense fortune.
C'est une nouvelle ère qui s'ouvre. Qu'elle les mène à la gloire ou à la ruine, la sorcière, la pirate et le vieux marchand en seront les instigateurs, bien malgré eux.
Pourquoi ce livre ? Dès sa sortie j’ai repéré cette parution de Chris Vuklisevic, autrice que j'avais beaucoup appréciée dans son premier roman, Derniers jours d’un monde oublié. Je n'étais pas pressée de découvrir celui-ci (en réalité j’attendais la sortie poche pour l'acquérir) mais sa nomination au Prix Livraddict dans la catégorie Fantastique en a décidé autrement, je l’ai donc emprunté en médiathèque.
Et j’ai bien fait car Du thé pour les fantômes n’est clairement pas pour moi, je l’ai abandonné une fois parvenue au premier quart (environ cent vingt-cinq pages) alors que je commençais à le lire en diagonale. Il m’a fallu du temps pour admettre qu’il ne servait à rien de s’entêter alors que ce roman ne me touchait pas comme je l’aurais souhaité.
Pourtant, tous les éléments avaient tout pour me plaire. L’autrice peint le portrait de trois femmes, une mère et ses deux filles, deux individualités totalement opposées par leur physique, leur caractère et leurs aptitudes. Évidemment, la matriarche préférera la petite fille parfaite, reléguant celle qu’elle considère comme une sorcière aux oubliettes. Pire, elle créera un véritable gouffre entre les deux sœurs. Et bien sûr, les choses évoluent quand la mort survient.
J’adore les portraits de femme singulière comme celle qui sont présentée ici. Malheureusement l'intrigue est trop décousue, avec des mélanges de temporalité qui nécessitent une immense concentration. En effet l’autrice tisse son récit sans prendre le lecteur par la main. Encore quelque chose que j’adore, mais qui ne m’a pas convenu dans ce texte.
En réalité, j’ai surtout abandonné car, du fait des sautes de temporalité à tout-va, mon intérêt pour ces deux opposées n’a jamais décollé. Résultat, je ne me suis jamais attachée non plus.
J’ai tout de même apprécié que, au moment où j’ai interrompu ma lecture, Félicite ne soit pas dépeinte comme la femme parfaite. Elle est tout aussi faillible, voire davantage, qu’Agonie, qui a toujours vécu dans la solitude.
Avant d'abandonner, je me suis renseignée sur la suite de l’intrigue, étant donné qu'une lecture commune avait été organisée sur Livraddict pour réunir quelques participants du Prix. Il semblerait que le contenu n'évolue que très peu, dans le sens où la temporalité et la distance maintenue entre le lecteur et le personnage semblent se poursuivre jusqu’au bout. Je peinais déjà sur la première centaine de pages, je ne voulais pas subir cela sur trois fois cette durée.
Au-delà du contenu qui n'était pas fait pour moi, j’ai aimé retrouver cette plume très douce. Sans être original, le style possède une personnalité propre et porte l’ambiance avec brio. On sent qu’on plonge dans un univers décalé et différent.
De plus, j'apprécie toujours autant les interpellations du narrateur envers le lecteur, c’est quelque chose qui fonctionne sur moi. Cela me rend d’autant plus morose d'avoir si peu accrochée.
En dépit d’un style d'écriture qui m’a plu, je suis restée totalement hermétique à ce récit. Ce portrait de femmes ne m’a pas intéressée, je n'ai ressenti aucune saveur dans leur rencontre. Ce roman ne m’a pas convenu et je préfère passer à autre chose. En revanche, il a cette ambiance spéciale qui plaira sûrement à de nombreux lecteurs.
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