29 mars 2022

Chevauche-brumes, tome 3 - L'Appel des grands cors




Le Bleu-Royaume n’a jamais été aussi menacé. Pourtant, face à l’ennemi qui les met en péril, les grands seigneurs sont incapables de lui opposer un front uni. Dispersés dans des entreprises contraires, les royaumes des hommes tentent de nouer des alliances fragiles tandis qu’ailleurs, des hordes de créatures d’encre déferlent sur les contrées, ravageant villes et villages. Le chaos s’empare du pays et le culte d’Enoch, loin de rassembler les peuples, les dresse les uns contre les autres. Seuls les Chevauche-brumes seraient capables d’opposer une résistance efficace contre le chaos qui s’empare du pays. Mais leurs forces suffiront-elles ?



Pourquoi ce livre ? C’est étrange comme le temps passe vite. Acheté trois jours après sa sortie en librairie, preuve incontestable de ma fidélité à cette saga et à cette nouvelle voix de la SF, il m’aura fallu presque un an pour me plonger dedans. Cela tient, comme d’habitude, de la crainte d’être déçue par le dernier opus d’une saga que j’affectionne.

Cette crainte s’est ressentie au début de ma lecture. Comme une adolescente enamourée, je me suis élancée puis j’ai reculé, perdue dans cette foule de prénoms que je n’arrivais plus à resituer. C’est un sentiment assez frustrant que d’adorer un univers et les personnages qui y chevauchent et complètement oublier qui est qui. Les premiers chapitres servent ainsi à faire le point sur chaque mission d’importance, de remettre des noms sur des grades et leurs quêtes. Le rythme en prend ainsi un petit coup, tout semblant au point mort.

Loin de rester sur cette mauvaise impression, je me suis finalement posée toute une soirée, prête à ne faire qu’une bouchée de cette lecture. Oserai-je dire que j’ai failli faire une nuit blanche, ne voulant pas le reposer ? Bon, j’ai fini par le faire, ce n’est pas une bonne idée de ne pas dormir en début de semaine…
Mais j’étais enfin accrochée ! Progressivement, je me suis rappelée les personnages que j’affectionnais particulièrement, les souvenirs de l’intrigue des précédents tomes se sont consolidés, bref j’avais toutes les clés en main pour m’abandonner dans leur sillage.

Et j’ai adoré ma lecture. En dépit des cinquante premières pages un peu trop longues mais nécessaires, j’ai été embarquée dans cette fantasy épique où les menaces se multiplient. La religion d’Enoch est en plein essor, les fervents se répandent partout et le petit Roy n’a plus son mot à dire.

L’intrigue est divisée sur plusieurs scènes, donnant du rythme, faisant monter la tension. D’un côté nous avons la religion d’un royaume qui engendre un conflit avec les voisins, de l’autre un jeune mage mourant en lutte pour la survie de l’humanité. Les intérêts divergent et pourtant c’est un combat pour le bien commun qui se joue ici.
J’ai totalement été emballée par ce qui nous est révélé ici, par le contenu de l’intrigue et ses méfaits. Jusqu’au bout j’ai été éblouie par les Doryactes, ses femmes fortes et indépendantes. Jusqu’au bout j’ai insulté l’Enochdile. Jusqu’au bout j’ai croisé les doigts pour la survie du petit mage.

L’intrigue est de taille et il faut des personnages d’une sacrée trempe pour s’y coller. Après les déboires des premières pages, j’étais totalement heureuse de retrouver les Chevauche-brumes ! Murtion est d’ailleurs un peu plus mis en avant dans ce tome, ce qui ne fut pas pour me déplaire. Certes, il a toujours joué un rôle important dans l’ordre mais ce qui se joue pour lui est tellement fort… Quintaine est également émouvant par son côté paternel-qui-se-renie et je reconnais qu’il a bien failli me faire verser une petite larme. Sa fin m’a bouleversée. Je n’oublie aucun des autres, même si les noms m’échappent à nouveau. Je reconnais que revoir certaines têtes qui avaient quitté l’ordre précédemment fut une surprise des plus plaisantes, j’étais très contente de les revoir à nouveau, même sous leur nouveau costume.

Je suis en colère envers moi-même car, faute d’une insomnie, j’avais trouvé une superbe métaphore pour évoquer la plume de Thibaud Latil-Nicolas… et comme j’ai eu la flemme de bouger le popotin, eh beh je ne l’ai pas notée et je l’ai évidemment oubliée…
Je me souvenais étrangement d’une plume fluide, avec des mots qui roulent sur la langue. Pourtant le style est loin de me déplaire. J’y trouve un lexique relevé et de magnifiques descriptions - même si ces dernières sont moins nombreuses, maintenant qu’on connaît bien les différents décors et personnages. Au final, en tapant cet avis, je me rends compte que j’ai du mal à décrire ce style, à la fois froid et entraînant, avec des sonorités travaillées.



Le meilleur tome de la trilogie, alors que cet univers était déjà cher dans mon cœur. La tension est si intense qu’une fois passé le flottement des premières pages, il était difficile de lâcher le bouquin. J’ai donc été facilement embarquée dans cette chevauchée épique aux côtés de compagnons attachants ou répugnants, mais qui ne manquent pas de cœur et de détermination. C’est une aventure qui me restera longtemps en mémoire et j’ai hâte de découvrir les prochains romans de l’auteur.



18/20




Les autres titres de la saga :
1. Chevauche-brumes
2. Les Flots sombres
3. L'Appel des grands cors
- saga en cours -


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