25 janv. 2022

La Jeune Fille suppliciée sur une étagère




Elle a seize ans. elle vient de mourir. Allongée sur un tatami, elle voit deux hommes arriver et, contre son corps encore chaud, donner une enveloppe à ses parents. Dans une grande voiture noire, les deux hommes déposent son cercueil. Les noeuds du bois la gênent un peu. A travers les parois, elle voit ses parents s'éloigner, sa ruelle sordide, les passants, le ciel, puis plus loin, l’arrivée à l'hôpital et l'entrée de son cercueil par la porte de derrière. Elle a seize ans. elle est morte, tout à fait morte. Mais elle entend, elle ressent, elle voit plus que jamais ce qui l'entoure. Et, lorsque son corps est placé sur une table de pierre, lorsque les blouses blanches s'approchent scalpel en main, elle comprend...



Pourquoi ce livre ? Je dois dire que ce livre n'a jamais atterri dans ma PAL : c'est un emprunt effectué dans le but de remplir le Y pour l'ABC Imaginaire 2022.

Le livre comprend deux nouvelles et je ne peux pas dire que celles-ci m'aient transcendée…

La Jeune Fille suppliciée sur une étagère est extrêmement crue. Pour un auteur issu une culture très pudique, il nous livre la description très détaillée de l'autopsie d'une jeune femme, jeune femme morte qui voit tout d'un point de vue externe, comme le ferait un fantôme. C'est très glauque, tant dans les détails cités de tout le découpage nécessaire, de toutes les extractions d'organes, que dans le comportement des médecins, qui insinuent ne pas aimer ce travail et qui épousent un comportement en fonction de cela. Sans parler des parents de la défunte qui ne semblent pas très émus… C'est vraiment une lecture compliquée. Je trouve qu'elle ne propose aucun but, aucune interprétation à en tirer… Je ne retiendrai que son aspect malaisant. (09/20)

Le sourire des pierres est une nouvelle un peu plus vivante, étant donné qu'elle contient trois personnages principaux, ce qui induit forcément des dialogues. Pourtant ce n'est pas une lecture plus gaie, avec la sœur infertile chassée par sa belle-famille et cette étrange connaissance d'enfance au lourd passé, au comportement étrange. Autant j'ai aimé le développement du récit et ses personnages, autant la fin est frustrante par son ouverture. Je me doute de son issue mais ne pas avoir la confirmation me taraudera longtemps ! (13/20)

Le style d'écriture est en revanche très élégant et m'a fait fort impression. J'ai adoré me plonger dans cette écriture précise et ciselée. Pour vous dire, j'avais dit que j'arrêterai de lire si la première nouvelle ne me plaisait pas. Ce fut le cas mais j'ai tellement aimé le style que je me suis finalement laissée tenter par la seconde.



Il faut rentrer dans ces deux nouvelles en ayant conscience de se plonger dans une ambiance austère. La première nouvelle est glauque, la seconde est cruelle, le tout est emballé par une plume élégante. C'est bien ce qui sauve cette lecture, ça et la fin de la seconde nouvelle. Un livre qui ne me marquera pas dans le temps.



11/20




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