Victor est le dernier humain vivant depuis que l'humanité a été éradiquée. Il partage la vie de trois robots : son " père " Giovanni, l'infirmière Ratched aux tendances sociopathes mais au grand cœur, et Rambo, un petit aspirateur anxieux. Tous vivent en sécurité dans une maisonnette perchée dans un arbre.
Leur vie parfaite bascule lorsque Victor ramène de la Casse un nouvel androïde qui alerte involontairement l'Autorité de l'endroit où se cache Giovanni. Ce dernier est capturé, puis transféré à la Ville des Rêves électriques.
Pour le groupe d'amis, le temps presse. Ils doivent le retrouver avant qu'il soit reprogrammé et sa mémoire effacée. Mais bientôt, c'est l'existence même de Victor qui se trouve menacée...
Pourquoi ce livre ? Je n’en suis pas à mon premier essai avec cet auteur et je me suis dit que je me garderais ses productions pour des moments où j’ai besoin de légèreté. Entre plusieurs lectures classifiées horreur (c’est propre à la période et au Prix Livraddict), ce titre tombait à point nommé. Il est d’ailleurs lui-même en course pour le Prix Livraddict dans la catégorie Science-fiction.
Il faut admettre que j’ai eu beaucoup plus de difficulté à entrer dans Dans la vie des pantins que pour les titres précédents. Certes, les personnages ont une telle complicité qu’on s’attache très vite à eux… Cependant le prologue ne casse pas trop pattes à un canard, avec le sentiment de revivre une scène de Notre-Dame de Paris (où en tout cas le souvenir que je garde du Disney). L’élément perturbateur venant bousculer le quotidien bien rôdé de ce quatuor survient très rapidement dans le roman, sans que cela ne soulève davantage ma curiosité.
C’est d’ailleurs ce que je reproche à ce roman dans sa globalité. Il s’y passe des choses, plus ou moins étonnantes, sans que je soupçonne un quelconque intérêt de ma part envers ce que je lis. Alors oui, cela reste une lecture rafraîchissante qui coche la cache de l’inclusivité, se classant ainsi dans la ligné des Becky Chambers et du Solarpunk (également appelé Hopepunk). Pourtant le côté tout mignon des robots ne me paraît pas totalement convaincant, ou en tout cas me donne le sentiment que tout semble factice.
Le roman compte cinq parties, toutefois je dirais qu’il se divise davantage en deux temps : d’abord la forêt, le quotidien, le foyer. C’est paisible, serein, en dépit de l’entrée en scène du nouveau personnage, qui complètera le petit groupe que l’on suit. Puis vint le temps du voyage, très court, et de la ville, très lumineuse, mouvementée, sombre et délabrée.
En toute honnêteté, je pense avoir préféré la partie paisible de la forêt, où les choses sont certes faciles mais avec logiques. Rien ne vient bousculer le groupe, à l’exception de ce nouveau personnage. Dans la ville, tout m’a paru excessivement facile, sans aucun obstacle dans la quête de Victor. Là encore, j’ai lu sans aucune curiosité ni pression quant à ce qui allait se produire car l’auteur n’a rien fait pour qu’on éprouve de la crainte. On peut donc dire que je suis restée sur ma faim…
En parlant de ça, la fin ne m’a pas convaincue non plus. Certes, l’auteur est doué pour tourner les phrases à son avantage et il y en a notamment une qui m’a frappée en plein cœur. Au-delà de ça, c’est assez vide de sens et ça dégouline de bons sentiments, pour rester dans l’esprit du roman.
En dépit d’un enjeu un peu maigrichon et d’un rythme assez plat, je me suis sincèrement attachée aux personnages, notamment Rambo, le petit robot aspirateur, qui joue de toute façon le rôle de ce personnage secondaire tout mignon par sa candeur et sa naïveté. Heureusement, l’infirmière Ratched équilibre la donne, elle qui joue le parfait robot serial killer (dans l’idée, parce qu’au fond, elle ne ferait pas de mal à une punaise de lit). Pour le trio de tête, je suis restée hermétique à Victor, à la fois sûr de lui et complètement timide. Le père, Giovanni, est très discret et joue le rôle du grand sage, ce qui ne m’a pas déplu. Pat est le plus fascinant par sa nature et son évolution fut pour moi le seul intérêt de cette lecture. Un peu déçue également par l’entité qui se cache derrière le patronyme de la Fée bleue. Je m’attendais à un passage plus palpitant – finalement, c’est resté aussi plat que le reste.
Heureusement dans tout ceci, c’est que TJ Klune a un style très facile, limite académique, permettant d’accrocher les wagons sans lutter. C’est doux, léger, parfait en guise de divertissement.
Je n’appartiens pas à la communauté des ultras fan de l’auteur mais j’admets aimer ce qu’il fait en général, des romans rafraîchissants, légers, divertissants. Ici, je me suis ennuyée sur la majorité du roman. L’intrigue ne m’intéressait pas et les personnages, bien qu’attachants pour la plupart, ne réussissent pas à rattraper tout le reste. Oui c’est léger, un peu trop peut-être, car l’ensemble manque de corps. Je crois que je garderai uniquement de cette lecture le robot Rambo et Pat…
10/20
Dans la vie des pantins de TJ Klune, De Saxus, 476 p.
Traduit par Benoît Domis, Couverture par Red Nose Studio




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