Dans un avenir pas si lointain... l'humanité a su manipuler son génome pour stopper le processus de vieillissement et jouir ainsi d'une forme d'immortalité.
L'Europe, devenue une gigapole hérissée de gratte-ciel où s'entasse l'ensemble de la population, fait figure d'utopie car la vie y est sacrée et la politique de contrôle démographique raisonnée.
La loi du Choix prône que tout couple qui souhaite avoir un enfant doit déclarer la grossesse à l'Etat et désigner le parent qui devra accepter l'injection d'un accélérateur métabolique, lequel provoquera son décès à plus ou moins brève échéance.
Une mort pour la vie, c'est le prix de l'Etat providence européen.
Matricule 717 est un membre de la Phalange qui débusque les contrevenants. Il vit dans un cube miteux de deux mètres d'arête et se contente du boulot de bras droit d'un commandant de groupe d'intervention. Un jour, pourtant, le destin semble lui sourire quand un sénateur lui propose un travail en sous-main : éliminer un activiste du parti de la Vie, farouche opposant à la loi du Choix et au parti de l'Immortalité, qui menace de briser un statu quo séculaire.
Pourquoi ce livre ? A vrai dire, ce livre est dans ma PAL depuis tellement longtemps, plus de dix ans, que je ne sais plus la raison pour laquelle il y est entré… J’ai un vague souvenir d’avoir entendu une cliente dire que son fils avait adoré et ça avait suffit à titiller ma curiosité. L’argument de l'éditeur de qualité, aussi… Bref, il était grand temps de le sortir de là.
Et malheureusement ça sera une sortie définitive car ce pavé ne retournera pas dans ma bibliothèque. Après avoir peiné dix jours dans la première moitié du roman, j’ai décidé - presque à contre-cœur tellement je n’aime pas ça - d’abandonner la lecture.
Futu.re a pourtant quelques qualités ! D'abord, le style d'écriture de Dmitry Glukhovsky est bien plus accessible que ce que je redoutais. La traduction a rendu la lecture fluide, sans perdre la violence latente de la vision du personnage principal.
De plus, j'aime beaucoup quand les univers qui se veulent utopiques permettent au contraire de pointer du doigt la bêtise humaine et les limites de notre société. D’ailleurs, l’auteur n’a pas résisté à glisser deux-trois taquets à la Russie, ce qui m’ont valu des hochements de têtes approbateurs. Ici, l’utopie sert à détromper le rêve de l’immortalité, à pointer du doigt les violences de la milice et la propagande de masse. Rien d’original mais le tableau est bien dessiné.
Alors pourquoi ai-je décroché ? Ou pourquoi n’ai-je jamais accroché ? Déjà parce que Jan, personnage principal, m'horripile au plus haut point. Il sert le propos en montrant à quel point il a été victime de ce système, ayant subi une éducation sévère et violente. De fait, son comportement et ses propos collent parfaitement aux scènes qui se succèdent. Pourtant, je n’arrive pas à accepter ses agissements et j’ai grincé des dents à plusieurs reprises, impuissante. Parvenu à la moitié, on perçoit des petits changements, le début d’une compréhension, l’amorce d’une rébellion intime peut-être, sans que cela me convainque de poursuivre plus avant.
De plus, l’intrigue a beau être bien ficelée, je n’ai jamais succombé à son rythme. Que ce soit les chapitres au présent où ceux relatant la jeunesse de Jan, je ne me suis pas sentie impliquée ou concernée. Entre ça et mon antipathie vis-à-vis du protagoniste, j’ai décidé de ne pas me fatiguer à m’entêter.
Cette utopie présentait de bonnes idées dans son agencement et sa mise en scène. La quête de l’immortalité est une chose aussi vaine que révoltante. Aussi révoltant que ce personnage, produit d’une éducation violente. Malgré quelques qualités et une plume efficace, ce livre n'était clairement pas fait pour moi et j’ai arrêté les frais une fois arrivée à la moitié. Il me reste Metro 2033 dans ma PAL, je crains à présent de m’y atteler…
Futu.re de Dmitry Glukhovsky, L'Atalante, 726 p.
Traduit par Denis E. Savine, Couverture par Leraf





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