15 avr. 2021

Bertrand Lacejambe, tome 2 - La Nuit des labyrinthes




Marseille, 1905. En ce soir de Noël, on inaugure le pont transbordeur, on se passionne pour un nouveau sport pédestre, on boit... Dans une ambiance tropicale d'espions et de palmiers, Bertrand Lacejambe, botaniste, et son fidèle secrétaire B. Fenby vont pourtant faire face au plus terrible des périls. Perdus dans un dédale urbain aux occultes secrets, de soirées mondaines en scènes de panique, ils devront élucider la troublante disparition de la plus banale espèce florale et démêler l'écheveau d'une monstrueuse imposture, réminiscence de la tragique commune dont la cité phocéenne paya jadis le prix...



Pourquoi ce livre ? J’avais été plutôt séduite par ma lecture du premier tome, lu d’une traite au cours d’un marathon lecture. C’était étrange, mêlant plusieurs genres, mais je trouvais l’intrigue rafraîchissante par son laisser aller, ce besoin d’errement.

Tous les mêmes ingrédients sont repris ici, à un point où je n’ai pas compris pourquoi ça n’a pas fonctionné cette fois-ci… D’abord, l’histoire se contente de peu pour se façonner. Un petit détail, une curiosité, l’interrogation de la part d’un personnage qui nous entraîne dans les ruelles d’une Marseille inconnue en quête d’une fleur invasive qui a disparu en l’espace d’un instant. On retrouve les jeux du hasard et de la déambulation, avec l’errance au centre de tout.
C’est cette errance qui me chagrine, pour deux raisons : la première, c’est ce qui avait fait le franc succès du premier tome, alors que je comparais ce récit à une œuvre du mouvement surréaliste ; la deuxième, c’est que j’ai trouvé que ce choix réitéré dans ce second volume ne correspondait pas à mes attentes, même si je comprends que l’autrice reste cohérente avec l’ambiance du premier opus.
Je me suis donc retrouvée intéressée par cette énigme concernant la plante, toutefois je m’ennuyais totalement par le jeu des convives, cet hasard dans les chapitres qui conduisait de rencontres en rencontres sans donner le sentiment de progresser dans la quête ne m’a pas du tout transcendé. En question à part, je me suis alors demandée si j’aurais éprouvé le même plaisir à parcourir le précédent opus si je n’avais pas eu la contrainte de le lire d’une traite.

Les personnages m’ont fait ni chaud ni froid. Au contraire, cette errance dans les échanges et ce sentiment qu’ils parlaient pour ne rien dire, qu’ils usaient de circonvolutions pour éviter le sujet principal, évitant ainsi de faire avancer l’enquête… Tout cela a amplifié mon ennui et mon agacement. Je ne m’étais pas vraiment attachée à eux dans Une chanson d’été, ce qui n’avait en rien amoindri mon plaisir de lectrice, toutefois ici ce fut totalement et malheureusement l’inverse.

Et la plume est à l’image de tout ça. En réalité, je n’ai rien contre le style, le lexique, ils accompagnaient à merveille la forme du récit, ce qui est une bonne chose. Ca n’a juste pas matché ce coup-là, je le regrette mais ça ne m’empêchera pas d’essayer un autre roman de Sabrina Calvo, même si je me tournerai à l’avenir vers des one shot.



Ce sera pour moi un abandon. Je n’ai pas retrouvé la magie de l’errance du tome précédent, ni la poésie de l’intrigue - même si aller au bout du roman aurait sûrement aidé. Ce fut trop long, trop d’incises dans l’enquête pour devenir une lecture palpitante.
J’ajouterai que ce roman ne se lit pas indépendamment du premier opus. Bien sûr, de ce que j’ai pu constater les deux intrigues ne se rejoignent pas. Cependant l’assistant de Bertrand Lacejambe a connu une nette évolution et vous seriez perdu si vous vous lanciez dans cette suite sans connaître a minima les aventures précédentes.









Les autres titres de la saga :
1. Delius, une chanson d'été
2. La Nuit des labyrinthes
- saga terminée -


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