31 juil. 2021

Sukkwan island




Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.



Pourquoi ce livre ? Pour remplir une consigne du challenge Ghibli, il fallait lire un nature writing et comme je n’ai pas l’habitude de ce genre de récits en dehors d’Into the wild, j’ai cherché un livre de ce genre court et c’est tombé sur ce titre. Et rien de mieux pour se motiver que de le lire à deux avec une copinaute !

Je ne peux pas dire que je ressors déçue de cette lecture, puisque je n’en attendais rien, mais je suis à peu près sûre de ne jamais retoucher à un livre de ce genre, du moins pas avant quelques années.

C’est l’histoire d’un père qui cherche à se faire pardonner ses erreurs en recommençant une vie dans la nature, ou en se cachant dans la nature. Son fils l’accompagne, sans qu’on comprenne pourquoi au départ. Très vite, le récit tourne au désespoir, entre Roy le jeune qui s’ennuie et souhaite repartir sans pour autant abandonner son père et Jim le vieux qui tourne en rond sur ses anciennes conquêtes sans davantage se repentir dans le présent.
C’est un récit très destructeur malgré sa brièveté et je dois dire qu’un malaise constant a plané tout au long de ma lecture. L’ensemble est très malsain, entre les envies de suivide de l’un et la soudaineté de la violence de l’autre.
J'ai préféré la première partie, plus mystérieuse, qu’à la deuxième où on tournait vraiment en rond. La fin quant à elle m’a offert un bref plaisir, un plaisir une fois de plus malsain mais également un soulagement, que cela prenne fin, que Jim arrête son égoïsme.

Bien sûr, les personnages sont peu nombreux : on en compte deux dans la première partie, les principaux, et quelques uns supplémentaires dans la seconde, entre la police qui gravite et les visages que Jim croisent au fil de sa... quête. Etant donné la dureté de leurs pensées, leur relation même, à aucun moment je n'ai réussi à m'attacher à eux. C'est davantage la pitié qui l'emportait sur tout le reste, entre un adolescent qui prend une décision altruiste mais destructrice et un père égoïste. On est vraiment projeté dans un carcan diaboliquement extrême, à la limite de la répugnance.

Le style colle parfaitement au récit, dans le fait qu'il est sans âme. En réalité, j'ai eu l'impression qu'il nous rapportait un témoignage, en étant le plus distant, le plus juste possible. Cela restait plaisant à lire dans la forme mais le fond rendait la chose très difficile.



Un texte complexe par sa violence, par ses thèmes et par le personnage du père qui rendait la lecture à la limite de l'acceptable. Je suis allée au bout avec peine, par engagement pour la lecture commune, mais si ce genre peut me plaire, ça ne sera pas par ce texte vraiment très violent. Et je ne pense pas retenter avant plusieurs années...



12/20


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