26 nov. 2021

Jizo




Aki s'est perdu et ne retrouve plus le chemin pour rentrer chez lui. Dans les rues, tous se montrent indifférent à son sort, sauf Jizo, un étrange garçon qui semble surgi de nulle part. Aki peine à lui faire confiance malgré son grand sourire, d'autant qu'il sait qu'une effroyable sorcière s'en prend aux enfants à la tombée de la nuit.



Pourquoi ce livre ? C’est par le biais du Book Club organisé sur Livraddict que j’ai découvert ce qui s’est avéré être un manga - oui, car stupide que je suis, au début je partais sur un roman graphique étant donné la couverture. La surprise passée de voir le petit format entre les mains, je me suis très vite plongée dans ce one shot.

Mon ressenti est en demi-teinte. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que j’ai aimé cette lecture, même si je note quelques défauts. Et pas des moindres.

En premier lieu, j’ai plus ou moins aimé l’ambiance qui se dégage de ce livre. Le couverture pourrait rappeler une œuvre d’Hayao Miyasaki - et c’est en partie pour ça que je me suis penchée dessus. “Pourrait” seulement. J’ai été déçue de constater que l’univers onirique n’est pas pleinement exploité, restant en surface. S’en dégage un profond sentiment de frustration, car le pitch est génial mais semble traité avec trop de superficialité.

De fait, l’émotion qui devrait surgir au cœur du récit s’en trouve totalement figée, peu crédible. On parle tout de même d’un récit sur la mort, le deuil d’un proche. Ca devrait avoir de quoi nous retourner le coeur, faire monter quelques grains de sel dans les yeux, mais non, je suis restée assez froide et distante avec le sentiment.
En revanche, j’ai beaucoup aimé cette croyance des Jizo, petites statues à l’apparence d’un enfant, qui protègeraient nos êtres disparus et les conduiraient vers les portes d’un repos amplement mérité. J’ai toujours aimé découvrir et en apprendre plus sur les croyances étrangères et celle-ci est également concernée !

L’intrigue se concentre autour de quatre personnages : Aki, le protagoniste, Jizo, cet allié inconnu, une sorcière et la mère. Le premier m’a plus ou moins dérangée. Même si son âge le défend, ses humeurs changeantes me l’ont rendu très vite antipathique. J’ai bien plus apprécié Jizo, qui prend peut-être trop son temps pour expliquer le pourquoi du comment mais qui a le mérite de faire les choses en douceur et de prendre à cœur sa mission.
La sorcière est un personnage que j’ai aimé découvrir. L’ambiance change énormément en sa présence et je trouve que c’est extrêmement bien rendu dans les dessins, les traits des personnages comme le décor. Ma seule déception quant à ce personnage concerne sa fin directe. Le pathos prend le pas et ce n’est pas ce que je voulais.
Quant à la mère, qui apparaît très peu, j’ai beaucoup aimé ses premières apparitions, tout en tendresse, et détesté la dernière scène qui la concerne - qui me paraît futile et irréaliste.

Ce qui m’amène à cette fameuse fin. A l’image du reste, j’ai trouvé que ça manquait de profondeur. Je ne sais pas si les deux collaborateurs avaient un chemin de fer (nombre de pages) imposé, en tout cas je considère qu’il y avait de quoi ajouter quelques planches au sujet de la suite du voyage d’Aki, plutôt que de remontrer sa mère, avec des expressions faciales qui m’ont déplu. C’est donc la frustration qui me restera en goût final.

Au niveau du dessin, j’ai beaucoup la finesse du trait et le foisonnement des détails dans certaines planches. Par exemple, j’ai adoré les vues sur les étoiles, panorama que j’ai pris le temps d’observer et d’apprécier.



Si je reconnais avoir passé un bon moment de lecture, je reste frustrée par un manque de développement et par la fin. L’auteur et le dessinateur tenaient une histoire à la hauteur d’un Miyasaki mais ne tiennent pas leur promesse. Cela dit, j’ai aimé découvrir les personnages et le mythe des Jizo. Le style épuré pour les personnages et détaillé dans le décor m’a bien plu. Bref, Jizo est une lecture sympathique mais, dû au manque de profondeur et de créativité, ce manga ne restera pas en mémoire trop longtemps.



15/20


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