Si le clan Caskey accuse le poids des ans, il est loin de s’être assagi : révélations écrasantes, unions insolites et réceptions fastueuses rythment leur vie dans une insouciance bienheureuse. Mais quelque chose surplombe Perdido, ses habitants et ses rivières. Le temps des prophéties est enfin venu.
Pourquoi ce livre ? En lisant un tome par mois, j’ai maintenu le sentiment de roman feuilleton tout en faisant durer le plaisir de lecture. J’appréhendais néanmoins cette fin de saga, espérant qu’elle serait à la hauteur de tout ce qui précède. La “pression” est d’autant plus grande que le volume 5 fut un petit coup de cœur.
Pluie m’a déçue. Cette série est une valeur sûre si vous aimez les romans de famille, avec une ambiance particulière et un intéressement à toute sorte de détails (la richesse, l’élevage, des voyages d'affaires, les petites tensions entre chacun). Dans la première partie de ce tome, tout va trop vite. L’auteur veut montrer que tout ce qui s’est construit depuis le premier opus se délite, la famille Caskey se transforme, s’adapte aux temps modernes et au développement des richesses tout autour d’eux. Le problème, c’est que là où le premier tome prenait le temps dans un ton langoureux, lascif, tout va trop vite dans cette première moitié, si bien qu’on n’a plus tous ces détails qui rendent cette lecture attractive. C’est notamment le cas au sujet de Lilah, fille de Frances et Billy. Je suis restée totalement sur ma faim, à ne pas réussir à m’intéresser parce qu’on passe trop du coq à l’âne.
La seconde moitié est d’autant plus meilleure qu’on retrouve cette ambiance horrifique propre à la série. Pour la première fois dans cette saga, j’ai le sentiment que la tension enfle lentement, avant d’imploser de façon spectaculaire. Pour la première fois dans cette saga, j’ai été horrifiée par l’excès d’hémoglobine, par toute cette souffrance physique et morale. Finir ainsi, c’est rendre hommage à tous les morts qui ont précédé, c’est tourner définitivement la page.
Et j’ai détesté la toute dernière page. Parce que c’est une fin ouverte sans l’être. J’entends par-là qu’on sait ce qui se passe pour tous les personnages présents sur la scène. Seulement la dernière phrase laisse entendre qu’en tant que voyeur depuis le tout début nous ne saurons pas ce que Billy voit, par souci de pudeur, si bien que je suis frustrée de ne pas savoir moi-même ce qu’il a horrifié en tout dernier, lui qui a supporté avec tant de flegme les événements qui précèdent.
Les personnages m’ont une fois de plus marquée. C’est étrange de constater combien l’ombre de Mary-Love, la première matriarche disparue depuis le tome 3, plane encore sur les esprits de tous ceux qui l’ont connue, au point où certains deviennent comme elle, pour le meilleur et le pire.
Ce dernier tome m’a montré combien je me suis attachée à tous les personnages, même Miriam qui partait pourtant mal avec son caractère de cochon, dû à son éducation. Seule Lilah m’a déplu, justement parce qu’elle subit cette même éducation qui la rend unique, parfaite, bref elle devient méchante avec les autres.
J’ai une pensée attendrie pour Oscar, qui sera resté avec Elinor jusqu’à la fin, même si elle a compris depuis bien longtemps que sa mère n’avait pas totalement tort quant à son épouse. L’amour a triomphé des épreuves, et pourtant la fin n’est pas aussi douce qu’espérée. Assister au déclin d’Oscar m’a fait beaucoup de peine car c’était l’un des personnages les plus gentils de cette famille, avec l’oncle James.
Le style est en revanche toujours aussi addictif. Malgré les déboires de l’intrigue en première partie du roman, j’ai parcouru les pages avec toujours autant de plaisir, fait d’une plume douce et langoureuse. Comme je l’affirme ci-dessus, ça manque de détails mais l’émotion pointe toujours, et c’est le principal.
Un tome moins bon, voire le moins bon de la saga, parce que les choses s’accélèrent trop rapidement, je considère que ça aurait pu mériter un tome supplémentaire pour développer le nouveau personnage qu’est Lilah puis tout le pan horrifique avec la vengeance des uns et des autres. La seconde moitié rattrape la donne mais le maître-mot de ce dernier opus sera la frustration. Heureusement mon attachement aux personnages a toujours été là, à son paroxysme, et la toute fin est pleine d’émotions et de tension. Une fin décevante donc, qui n’entache pourtant pas mon impression globale sur la saga : c’est un récit de famille enivrant.
14/20
Les autres titres de la saga :
1. La Crue
2. La Digue
3. La Maison
4. La Guerre
5. La Fortune
6. Pluie
- saga terminée -
1. La Crue
2. La Digue
3. La Maison
4. La Guerre
5. La Fortune
6. Pluie
- saga terminée -
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