16 sept. 2022

Blackwater, tome 4 - La Guerre




La guerre est finie, vive la guerre ! Une nouvelle ère s’ouvre pour le clan ­Caskey : les années d’acharnement d’Elinor vont enfin porter leurs fruits ; les ennemies d’hier sont sur le point de devenir les amies de demain ; et des changements surviennent là où personne ne les attendait.
Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu’à Perdido, et désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey, sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu’à un fil.



Pourquoi ce livre ? Cela fait plusieurs mois maintenant que cette saga est sortie. J’ai découvert rapidement le premier tome, je l’ai aimé, et depuis je savoure la suite à raison d’un volume par mois, pour faire durer le plaisir.
ATTENTION, cette chronique va spoiler les tomes précédents.

Après le quasi coup de cœur du volume précédent et sa fin torride, j’avais très envie de découvrir les changements que cela opéraient forcément sur la vie des Caskey. Je ne fus pas déçue. Tous les personnages ont le droit à leur(s) chapitre(s) dédiés pour comprendre leur motivation et leur besoin. Ce tome en profite pour appuyer sur quelque chose déjà visible auparavant mais plus discret : le féminisme. Les Caskey ont toujours été gouvernés par les femmes depuis Mary-Love, et Elinor semble bien partie pour prendre le relais, avec des décisions plus laxistes, plus aimantes, pour chacun des membres. Le féminisme traverse également les plus jeunes, par le duo Grace (que j’adore toujours autant) et Lucille. Après la souffrance de l’incompréhension, elles trouvent enfin leur voie, de la plus belle des manières.
J’ai parlé de souffrance, cela me rappelle qu’en effet ce tome gagne en violence. Après tout, il est intitulé La Guerre… Violence sanglante, ce qui était déjà un peu le cas auparavant et qui est amplifié par la guerre avec les événements de Pearl Harbor, mais aussi violence sexuelle. Alors que l’auteur reste suffisamment prude sur les descriptions, j’ai été prise d’une gêne assez déroutante, probablement parce que ça a trouvé un certain écho en moi… Quoi qu’il en soit, cette scène horrible a enfin soulevé des questions de la part de Frances envers sa mère Elinor, et on trouve quelques éléments de réponse, qu’on pouvait certes deviner dans les précédents tomes, sans pour autant avoir de certitudes. Ici, la description de Frances au moment T et les explications de la nouvelle matriarche des Caskey sont on ne peut plus claires. Loin d’être écoeurée, je me sens fascinée par ce pouvoir et très curieuse d’assister à la suite.

Au final, ce tome aurait être aussi bien que son prédécesseur (il a juste un point de moins) si ce n’était la fin, que j’ai vu venir… La tristesse était malgré tout présente car je m’étais prise d’affection pour ce personnage. En revanche, je n’ai pas bien compris cette magie spectrale dans les deux dernières pages. L’ambiance était une fois de plus déroutante mais on n’a aucune explication sur ce phénomène paranormal… Je reste donc sur ma faim à ce sujet.

Quel bonheur de retrouver la famille Caskey. C’est vrai qu’on les sent plus libérés après le décès de Mary-Love, plus à même de prendre leur destin en mains et d’écouter leurs envies. J’aime beaucoup la complicité entre Elinor et Oscar, ce dernier admettant le surnaturel de son épouse sans jamais remettre en question son amour. Il reste discret, fermant les yeux pour la protéger. J’ai donc adoré le duo Grace (qui reste mon personnage préféré jusqu’à maintenant) et Lucille, qui propose des conditions de vie plus simples, plus authentiques voire rustiques. Elles ont pris leur vie et leur liberté en mains, s’émancipant de la famille sans pour autant les renier. J’ai ressenti beaucoup de peine pour James, qui subit le vieillissement assez mal, d’autant plus que son petit protégé s’en va en guerre. Enfin, je suis contente de l’avenir de Miriam mais je suis malgré ça déçue par son changement de caractère qui vire de bord sans aucune transition. On passe d’une petite fille gourmandée toute sa jeunesse, qui déteste ses parents et sa sœur, et tout d’un coup elle va se rapprocher d’eux, en gardant ses réflexions un peu méchantes et égoïstes. C’est à la limite de la cohérence comme changement…

L’ambiance est toujours aussi unique. C’est un vrai bijou de lecture, entre l’atmosphère fantastique et la touche d’horreur, quelques frissons sans que ce soit glaçant. Le style contribue énormément au plaisir de lecture, nous plongeant intimement dans cette famille hors norme. Vraiment très plaisant à lire et accessible, pour un livre vieux de plusieurs décennies.



Encore une fois une excellente lecture. Mangé en un jour, ce tome entame la transition sans Mary-Love de manière parfaite : l’indépendance des femmes et des réponses aux questions sur la nature d’Elinor. Le livre se termine une fois de plus sur un malheur, qui pousse la jeune génération des premiers tomes vers la retraite. Et en fond d’histoire une guerre qui rappelle une fois de plus la chance et la richesse des Caskey. Bref, j’ai hâte d’avoir la suite !



17/20




Les autres titres de la saga :
1. La Crue
2. La Digue
3. La Maison
4. La Guerre
5. La Fortune
6. Pluie
- saga terminée -


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