16 juil. 2015

Terre-Dragon, tome 1 - Le souffle des pierres






         Sur un territoire déchiré par les vents vivent d’étranges tribus soumises au règne d'un invisible roi-dragon. Le jour ou Aegir, l'enfant à la peau d'ours, échappe aux guerriers qui le gardent en cage, le destin du royaume bascule. Traqué sans relâche, Aegir croise la route de Sheylis, une apprentie sorcière chassé de son village. Un sortilège puissant va bientôt unir les deux adolescents contre leur volonté.






          Je fus surprise d’apprendre qu’Erik L’Homme avait enfin sorti une nouvelle trilogie et j’ai sauté sur l’occasion de découvrir une histoire de l’auteur qui m’a fait adorer la lecture et notamment la Fantasy.
       Eh bien, au fil de la lecture, j’ai vite déchanté. Je vais essayer d’être la plus objective possible et d’étayer au maximum mes propos (comme d’habitude, au final).

       Qu’on soit clair, je n’ai pas du tout retrouvé la magie qui imprègne Le Livre des Etoiles et A comme Association. Et quand j’emploie le terme magie, je parle du mélange d’ingrédients qui font devenir le livre entraînant à tel point qu’on n’arrive pas à le lâcher. Ici, avec ce premier tome de Terre-Dragon, j’ai surtout eu du mal à vouloir lire le roman, chapitre par chapitre (et pourtant, les chapitres sont courts !).

       L’intrigue est tout simplement plate. On plonge dans divers endroits au fil des chapitres, le premier étant la cage d’Aegir, le principal protagoniste. Or, si le lecteur découvre sa volonté de fuir, ce qui est normal quand on est enfermé et soumis à un joug autoritaire. Pourtant, nous n’apprenons rien de son passé, de sa personnalité. Certes, il en découle une volonté de lire la suite pour en apprendre davantage mais je sentais d’avance que ma curiosité ne serait pas rassasiée…
       Dans le même temps, nous suivons les pas de Sheylis, une sorte d’apprentie magicienne. Orpheline depuis quelques années, elle est élevée par sa grand-mère qui lui apprend dans le même temps ses connaissances dans le domaine des herbes et plus globalement la magie. Mais là encore, nous en savons peu sur la jeune fille ce qui a eu le don de m’exaspérer. Trop de secrets pour débuter cette lecture, je ne me sentais pas captivée par l’intrigue.
       Il faut pourtant reconnaître que le lecteur est projeté dans un monde qui semble très franchement violent, entre la captivité d’Aegir et la colère massacrante des voisins de Sheylis. Mais l’ensemble est décrit trop succinctement, l’atmosphère n’est pas imprégnée par la tension et le suspens, tout se déroule avec trop de facilités, sans rebondissement notoire.
       De plus, les personnages sont amenés à voyager et découvrir du pays mais la géographie n’est pas très explicite et les descriptions presque invisibles. Je ne me suis pas sentie concernée par les diverses découvertes des protagonistes. Au final, on peut dire que je ne me suis pas sentie concernée par quoi que ce soit si ce n’est une chose (et encore) : les fanatiques du Crâne évoquent à plusieurs reprises une prophétie liée à une jeune fille et le peu de détails, pour ne pas dire l’absence de détails justement, que l’on apprend au sujet de cette prophétie est la seule raison qui me poussera à lire la suite. Bah oui, je suis curieuse, je veux en savoir davantage !
       Et pour parler de l’intrigue en elle-même, je n’ai pas du tout accroché. Très peu d’actions, une simple course poursuite entre divers partis, aucune surprise à la fin, je ne me suis pas sentie impliquée da la première à la dernière page, malgré un combat avec d’étranges créatures.

       Comme vous l’aurez sûrement compris, les personnages m’ont paru bien plat. Pas de passé, une personnalité succincte et creuse, la moitié des personnages que l’on suit (il y en a quatre en tout) ne sont pas attachants.
       Parmi eux, on retrouve Aegir. Pré adolescent innocent et naïf, il porte sur ses épaules le poids d’une malédiction et la souffrance qui en découle. Pourtant, je n’ai pas souffert avec lui, n’est pour ainsi dire rien ressenti si ce n’est de la surprise. Ce n’est certes pas commun, mais là encore le lecteur en sait peu sur les raisons de ces transformations et pourquoi Aegir se retrouve un des porteurs de cette malédiction.
       Sheylis est, comme je l’ai déjà dit, une jeune apprentie dans l’art de la magie. A la fois téméraire et courageuse, elle incarne les principes de la femme battante et victorieuse. Mais, là encore, elle m’a semblé trop simple, trop stéréotypée et je n’ai pris aucun plaisir à la retrouver au détour des chapitres.
       En revanche, j’ai su apprécier Doom le scaldre, art qui se réfère au barde pour faire simple. Ce jeune noble détiend un côté franc et drôle qui me l’a rendu tout de suite attachant, même s’il n’en reste pas moins aussi stéréotypé que les deux autres.
       Enfin, un vieux sorcier, Gaan, accompagne les deux garçons dans leur quête, notamment pour apaiser et aider Aegir à lutter contre sa malédiction. Lui aussi a de l’humour et le mélange Doom/Gaan est assez sympathique à lire. De plus, par certains aspects, Gaan m’a rappelé maître Qadehar dans Le Livre des Etoiles, je ne pouvais donc qu’adhérer.

       Le style est très léger, aussi simple que l’intrigue en elle-même. S’il ne convaincra peut-être pas le lectorat mature d’Erik, cela peut tout de même donner envie à des enfants de se lancer dans la lecture, et pourquoi pas plus souvent dans le genre fantasy.

       A présent je ne vais plus vraiment évoquer le livre en lui-même, plutôt le contexte d’écriture.
       Après un débat avec une amie, avec qui je suis d’accord sur le fond, nous avons conclu que cette trilogie plus jeunesse pouvait être due à un besoin de l’auteur de se retrouver, de se vider, d’écrire sans appréhension. La mort de Pierre Bottero, autre auteur majeur de la fantasy jeunesse française et grand ami d’Erik L’Homme, a porté un coup au moral de ce dernier, et cela se ressent dans ce premier tome. Si je comprends cela, et si j’ai gardé cette triste pensée tout au long de ma lecture, elle ne m’a malheureusement pas aidée à mieux apprécier cette lecture. Dommage…

       En conclusion, un livre qui m’a déçue sur tous les plans, que ce soit par une intrigue plate, une action inexistante ou presque, des personnages trop succincts et stéréotypés. Seule la prophétie évoquée à demi-mots me donne l’envie de poursuivre la découverte de cette nouvelle trilogie.


 



Les autres titres de la saga :
1. Le souffle des pierres

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