Stephen est invisible depuis toujours.
Une malédiction impossible.
Jusqu'au jour où Elizabeth le voit.
Elle seule peut briser le sort.
Au risque de les séparer à jamais.
Mon
avis :
Je tiens tout d’abord à remercier la
Team Livraddict et les éditions Michel Lafon pour m’avoir sélectionné et envoyé
ce roman. Les livres de cette auteure me faisaient de l’œil depuis quelques
mois et j’ai enfin pu tester son style grâce à ce partenariat.
Malheureusement, je fus quelque peu
déçue par cette première découverte. Je ne vais pas m’étendre sur les détails
de cette déception dans cette introduction, mais je souhaite préciser que je
m’attendais à quelque chose de plus travaillé, plus consistant alors que j’ai
eu l’impression tout au long de l’œuvre de seulement effleurer le sujet…
Dommage.
Une fois n’est pas coutume, je vais
commencer par donner mon avis sur les personnages. Leur nombre en est très
restreint, je pense même qu’il doit – à vue de nez – tenir sur les doigts de
deux mains. Dans un univers travaillé et étendu, le nombre minime est une force
car il focalise l’attention sur des points précis du récit. Cependant,
l’univers du roman reste ici très vague, s’étend en réalité sur un immeuble et
un sonotorium, pour ne citer que les deux endroits prépondérants, si bien qu’il
aurait fallu davantage de personnages afin de complexifier le récit.
Parmi ces personnages, on retrouve
les péripéties d’un trio constitué de Stephen, jeune homme invisible aux yeux
de tous…sauf d’une personne, Elizabeth. C’est au détour d’un couloir de leur
immeuble (lieu majeur que j’évoquais au paragraphe précédent) que les deux
jeunes adultes se sont rencontrés, de manière inexplicable puisque le garçon
savait depuis son enfance être victime de cette malédiction sans pour autant en
connaître les raisons et les conséquences. Cette rencontre va ainsi poser le
pied dans un rouage « complexe », créant un chemin d’énigmes. Le
troisième membre du trio n’est autre que le jeune frère d’Elizabeth, Laurie.
Âgé de quatorze ans, il apporte de la fraîcheur au sein d’un couple tendu –
peut-être un peu trop parfois.
En parallèle, d’autres personnages
interviennent dans le récit pour le faire progresser, intensifier la réflexion
ou les énigmes, que ce soit celles du lecteur ou des personnages eux-mêmes. On
découvre ainsi le père de Stephen, bien qu’il reste la plupart du temps dans
l’ombre, la mère d’Elizabeth, même si elle est dans le même cas de figure que
le père du protagoniste, ou encore Millie et Saul, qui apportent une touche de
fantastique dans un récit prometteur qui stagne une bonne partie du récit dans
le terre-à-terre.
De ce que je retiens globalement sur
les personnages, c’est qu’ils sont très stéréotypés, pas assez approfondis, ne
possèdent pas vraiment de caractère qui leur est propre. Ils tendent tous vers
cette quête d’aider Stephen, mais en restant dans une sorte de brouillon.
Malgré les différences d’âges, aucune maturité ni force de caractère ne
ressortent réellement dans ce roman. Par conséquent, je n’ai éprouvé aucun
attachement pour aucun d’entre eux ; pire, j’ai eu du mal à garder un
intérêt pour le récit dans son ensemble… De plus, je trouvais les dialogues
légèrement pompeux ou surfaits, les personnages n’ayant pas du tout les
réactions que devraient avoir un adolescent dans la réalité. Dans certaines
situations, c’en était au point que je plissais du nez ou alors je « me
marrais » tristement…
En ce qui concerne le récit, je fus
là aussi déçue par les rouages du récit. Certes, j’ai apprécié être directement
plongé dans le surnaturel et l’élément perturbateur, c’est-à-dire la rencontre
entre Stephen et Elizabeth, mais la suite m’a complètement laissée de marbre.
J’ai trouvé les explications à la malédiction bancales, accusant notamment un
méchant là encore trop stéréotypé, qui crée le mal juste pour le mal. J’aurai
souhaité une cause plus phénoménale qu’une simple « géguerre »
familiale… Et je n’évoque même pas la fin de l’intrigue, qui est vraiment
ridicule pour un livre de cette importance en termes du nombre de pages. Mais
bon, ce n’est pas comme si je m’y attendais, malheureusement.
De plus, j’ai ressenti beaucoup de
difficultés à m’adapter au changement de trame principale en plein récit,
passant de la malédiction de Stephen au don d’Elizabeth (don dont nous savons
d’ailleurs peu d’informations sur le pourquoi du comment elle le détient). Cela
aurait pu être sympathique, aurait pu relever le niveau du récit, mais j’ai au
contraire l’impression que ce fut mal maîtrisé, si bien que je n’ai pas du tout
accroché à ce changement. Après, je suppose que c’est un effet qui plaît ou ne
plaît pas selon l’humeur du lecteur et l’ensemble du roman.
Sur le plan psychologique, j’ai là aussi été
sceptique… Je conçois que les coups de foudre existent, même dans notre réalité
(et ce même si je n’en ai encore jamais eu la preuve !). Cependant, le
côté émotionnel est trop intense et prend trop le pas sur le reste de
l’intrigue, cela confère un aspect irréaliste à la relation entre Stephen et
Elizabeth alors que l’équilibre du roman repose entièrement sur l’ambiance du
couple.
Enfin, le style est très accessible.
Sans réserver de surprise, le style d’écriture se veut direct, sans trop
détailler. Grâce à cela, le livre se lit très rapidement, pour ne pas dire
d’une traite, et je vois là l’unique point positif de ce roman.
En
conclusion, ce roman n’est pas assez travaillé, les personnages bien trop
stéréotypés, les dialogues surfaits. Le seul point positif concerne le style
d’écriture, simple et accessible. Je pense que l’intrigue aurait été plus
accrocheuse et gagnerait en maturité si l’ensemble avait été plus travaillé,
approfondi. Cela ne m’empêchera pas d’essayer les univers respectifs des
co-auteurs, mais je suis néanmoins plus réservée sur ces futures découvertes.
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