13 août 2015

Fils-des-Brumes, tome 1 - L'Empire Ultime

Synopsis :

            Les brumes règnent sur la nuit,
Le Seigneur Maître sur le monde.

La jeune Vin ne connait de l’Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d’acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de mille ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l’allomancie, la précieuse magie des métaux.
Mais Vin n’est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l’Empire, elle est entraînée dans un combat sans merci. Car Kelsier, revenu de l’enfer, nourrit un projet fou : renverser l’Empire.

Mon avis :

            Je remercie d’abord Slytheerin du blog Les lectures d'Alice de m’avoir sélectionné ce titre pour le challenge LDPA où nous étions inscrite en binôme. Cette lecture me tapait dans l’œil depuis un moment, même si je n’osais pourtant pas me lancer. Voilà la chose faite et je ne l’en remercierai jamais assez de m’avoir fait découvrir cette petite perle de la Fantasy !
Pour avoir lu Cœur d’acier et Légion du même auteur et avoir grandement apprécié, j’étais pressée d’entrer dans une œuvre plus imposante de sa plume, avec néanmoins la crainte de ne pas savoir digérer un pavé de mille pages. Mais, comme le dit la célèbre expression, c’est passé comme une lettre à la poste !

Comme tout bon prologue qui se respecte, celui-ci ne laisse pas présager le reste de l’intrigue. Enfin le lecteur devine tout de même vers quoi l’histoire tend mais sans en connaître les raisons, la manière, les personnages. Ce prologue est également l’occasion de décrire succinctement le monde dans lequel on va évoluer, avec les Skaas esclaves et les familles bourgeoises qui détiennent le pouvoir et la richesse, mais qui vivent néanmoins sous le joug du Seigneur Maître depuis un millénaire.
Dés le prologue, c’est un monde complexe et travaillé qui s’offre au lecteur. Et, de mon côté, cela a tout bonnement amplifié mon envie de me plonger dans cette œuvre.

Le reste de l’intrigue est tout aussi complexe. Je ne vais pourtant pas m’étaler énormément dessus, afin de ne pas vous supprimer les éléments de surprise.
Là encore, Brandon Sanderson maîtrise à merveille son univers original. Il insuffle d’abord sa magie, l’allomancie, avec dextérité et lenteur, permettant de se retrouver facilement dans les différents métaux et les diverses appellations de leur pouvoir, de leurs caractéristiques. Cela peut paraître très difficile à appréhender au début, mais on se fait rapidement à leur exploitation et cette dernière se fait de manière très appropriée tout au long du récit. Un vrai régal, rien que pour cela !
De plus, l’auteur manie l’intrigue de façon à ce que le lecteur soit partagé entre le monde militaire, la préparation de la rébellion Skaas et les intrigues de la cour, notamment grâce à l’intervention de Vin. Le registre se modifie et évolue à chaque changement, et on ne peut pas dire que l’histoire nous laisse du temps pour s’ennuyer.
Quant à la fin, du moment que l’on a apprécié le reste de l’histoire, elle est très touchante, pleine de rebondissements. La mort d’un personnage auquel on s‘attend le moins va faire basculer la narration sur un rythme accéléré, plus chaotique, et j’ai franchement eu du mal à lâcher le livre. Jusqu’au bout les énigmes sont conservées dans le flou et ce n’est qu’à la toute fin que les révélations tombent avec délice. Sincèrement, j’en redemande !

[/!\Spoiler : La mort de Kelsier m’a tout de même fait un grand choc. Je me doutais qu’il mourrait dans la trilogie, son rôle faisait que c’était nécessaire pour la survie de la rébellion. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que sa disparition tombe aussi soudainement, brutalement, dans le récit et je n’ai pas pu m’empêcher de verser ma petite larme. C’est également là que l’on se rend compte que Brandon Sanderson maîtrise pleinement ses effets de surprise…
Enfin, je ne pensais pas que le Seigneur Maître tomberait aussi facilement non plus. Pour être franche, je m’attendais à ce que ce morceau d’intrigue fasse un bout de chemin avec nous, que ce soit la chute du troisième tome. Nouvel élément de surprise donc, qui pose une ultime énigme : sur quoi va reposer le récit des deux tomes suivants ? Quelques détails laissent deviner l’intrigue en question, mais il faudra le lire pour en apprendre davantage !]

Les personnages sont mis en valeur de telle sorte qu’ils ne semblent jamais faire partis des stéréotypes. Ils possèdent tous une personnalité qui leur est propre, avec leur humour, leur coup de gueule, leur bouderie, etc. Chacun d’entre eux m’ont paru humain au fil du récit, et c’est un réel plaisir que de suivre les aventures de chacun.
Kelsier pourrait en particulier tomber du côté du stéréotype. Meneur d’hommes au caractère bien trempé et au charisme puissant, les doutes de la jeune Vin quant aux véritables désirs de ce chef de bande reflètent ceux du lecteur, à juste titre. Mais la joie de vivre que le voleur inspire et la part d’ombres, de brumes, qui l’entoure finissent par absoudre cette crainte. Kelsier devient progressivement attachant, renforçant la peine que l’on peut ressentir à certains moments du récit.
Vin est quant à elle plus craintive. Et il y a de quoi, avec la vie de voleuse qu’elle mène depuis son enfance, à loger dans des planques miteuses ou à tenter d’éviter les coups. Dés son apparition dans le récit, elle sait détenir un pouvoir, sans pouvoir mettre un nom dessus. Ainsi, c’est son épanouissement dans la bande de Kelsier en tant que femme et son apprentissage de l’allomancie qui nous seront relatés jusqu’à la fin, jusqu’à ce qu’elle devienne une jeune fille forte et déterminée. Son évolution est pourtant lente et se tisse selon les péripéties qu’elle rencontrera, si bien que tout se fait en douceur.
Bien d’autres personnages jonchent ce tome, comme Hal, Brise, mais il serait trop long de tous les évoquer. Il faut juste savoir que l’ensemble forme un tout cohérent et harmonieux, une ambiance dans laquelle on a plaisir à se plonger.
Le Seigneur Maître, l’ennemi de notre petite bande attachante, est invisible la plupart de l’histoire, entretenant un voile de mystère autour de lui. Son histoire nous est certes dévoilée au fil de l’intrigue de façon détournée, mais cela reste assez subtil pour que les révélations ne se fassent réellement qu’à la toute fin de l’œuvre.

Le style d’écriture est tout simplement envoûtant. A la fois simple et détaillée, la narration se lit toute seule, portée par de la douleur et de la sensibilité. En le formulant ainsi, j’ai conscience d’en faire trop, de vouloir « vendre le produit ». Mais je vous assure que me plonger dans cette lecture m’apaisait réellement, et c’est rare que je ressente cela lors d’une lecture, notamment dans ce genre de littérature.

Et je ne peux pas finir cette chronique sans parler de l’interprétation. Bon, on sent venir cette dernière, mais il faut tout de même la formuler. Les Skaas écrasés par la noblesse, les grandes familles de Luthadel, cela fait très sujet redondant sur le réveil de la conscience collective, etc.
En parallèle, l’intervention du personnage Sazed, à la mémoire mécanique, est très intéressante, notamment sur la religion. A chaque demande de Kelsier, Sazed propose une religion différente. Le lecteur n’en prend pas forcément conscience dans le récit, mais vers la fin Sazed évoque cela à Vin, en expliquant que de milliers de religions ont existé et qu’elles ont toutes leur charme et leur vice. Dans une société où les combats religieux redoublent d’ardeur et où là laïcité gagne de l’ampleur, je trouve que le thème prêt à la réflexion.

             En conclusion, de l’émotion poignante, des personnages attachants et travaillés à souhait, un style d’écriture envoûtant et une intrigue originale autant que la magie qui la compose, ce premier tome a tout le potentiel pour conquérir les cœurs des amoureux de la Fantasy. A lire une fois dans sa vie. Un coup de cœur pour moi, tout simplement.





Les autres titres de la saga :
Hors série - L'Alliage de la justice
0. Le Onzième Métal
1. L'Empire Ultime
- saga en cours -

8 commentaires:

  1. Je suis contente que tu ais aimé moi aussi j'ai adoré. Comme toi j'avais peur vu Le pavé Mais ça se lit super bien. Je me rappelle avoir eu du mal au début à m'imaginer Les scènes par rapport aux capacités des fils des brumes.
    J'étais aussi surprise que toi par la fin Mais Je te rassure brandon sanderson à gardé énormément de choses pour la suite. J'ai moins aimé le deuxième tome J'ai fait une grosse pause à un moment, overdose, puis j'ai adoré le dernier

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    1. Ah, contrairement à toi je trouvais la représentation des effets de l'allomancie assez claire. Mais il est vrai qu'il faut un petit temps d'adaptation, c'est pas simple à appréhender au début.
      Tu me rassures pour la suite, mais ça me donne vraiment envie de m'y coller !

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  2. Kelsier !! je te comprends tout à fait !
    Le tome 2 est très réussi également, et je viens de commencer le 3, j'ai hâte de connaître enfin le fin mot !
    Il existe un code html à insérer dans ton article pour les spoilers, si ça t'intéresse, je peux te retrouver ça.

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    1. Je te souhaite une bonne lecture, alors. En espérant que la fin soit aussi bien ce que premier tome ! :)
      Je suis pas contre pour les codes parce que c'est vrai que là les gens peuvent être tentés de lire quand même le spoil... Merci :)

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  3. je serais ccomblé niveau epopée? :) sinon belle chronique, on s'égale toi et moi :-* :3

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    1. Mmmh, je ne peux pas dire que ce soit très épique. Y'a de l'aventure, certes, mais tout se déroule sur une longue période (ou pages) donc c'est plutôt un rythme lent. Mais ça pourrait quand même te plaire, je pense :)
      Sinon, je te l'avais dit que nous étions pareil, dans nos rédactions de chroniques ;)

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  4. Je ne suis pas d'accord. On peut pas dire que c'est un prologue. Ce premier tome fait 1000 pages et une fin qui se suffirait presque à elle-même. Pour le reste, je suis d'accord, Brandon Sanderson maitrise très bien son histoire, ses rebondissements. Vivement la suite.

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    1. Je suis d'accord que l'histoire se termine et qu'on peut s'arrêter là. C'était plus par rapport à la magie, à l'intrigue politique, l'auteur pose les bases et on sent qu'on peut aller bien plus loin, ce qu'il n'hésite d'ailleurs pas à faire dans la suite.

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