Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres.
Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo.
Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.
Plus ou moins dévoré dans le cadre d’une lecture commune (disons qu’il aura fallu que le moteur chauffe deux petits mois sur les cinquante premières pages puis après c’était mode Formule 1, avaler le reste sur trois jours ^^), je vous avoue que je vous ponds quasiment ma chronique à chaud, ce qui n’était pas arrivé depuis des mois. Comme quoi, tout est encore possible.
Les idées se bousculent sans que je parvienne à réellement les formuler. Ouais, ça va pas être simple de vous expliquer mon ressenti sur ce premier tome, qui se lit en réalité comme un one shot, la suite ne faisant que renforcer l’univers, expliquer les causes, etc.
L’histoire démarre sur les chapeaux de roues, ou dans le vif du sujet. Au travers des yeux du shérif, l’auteur va poser la base de son intrigue, à savoir la vie dans le silo, une structure construite en hauteur (évidemment) sur plus d’une centaine d’étages. Peu trouvent le courage de gravir ou descendre quotidiennement lesdites marches, si bien qu’on découvre rapidement le cloisonnement de la population, selon leur métier. Par exemple, tout en bas se situent les Mécaniciens, au trentième on aura les Fournitures et Informaticiens, au premier le Maire et son shérif. Enfin on compte trois shérifs pour le silo, ils se partagent les étages entre eux.
On découvre tout cela par le biais du shérif, et bien plus encore. On plonge dans certains de ses souvenirs, on appréhende vaguement les vices derrière l’intérêt de cet univers, que certains soupçonnent des mensonges qu’il est bon de taire si on tient à sa peau. Puis les personnages changent du tout au tout, les disparitions effraient les plus perspicaces et les détails permettent les hypothèses les plus farfelues.
Une chose est sûre, c’est qu’il y a du rythme. Les chapitres sont assez courts pour qu’on se dise constamment « encore un, et pis un », l’alternance des points de vue intensifie un peu plus cet effet. Cela permet de garder un œil sur les différents événements sans que ceux-ci se perdent dans les méandres d’une intrigue trop lente. C’est ainsi dés le départ et ce sera ainsi jusqu’à la fin, où les événements nous empêchent littéralement de reposer le livre.
Ca ne m’a pas empêché d’être déçue par cette fameuse fin. Je l’ai trouvée trop facile, avec un flagrant manque de peps. Enfin, faut savoir qu’une certaine tension se développe dans la seconde moitié, on devine qu’il va y’avoir du grabuge et puis… Je peux pas tellement en dire plus, mais je fus déçue par le tournant pris. Pour moi, il manque clairement quelque chose, que ce soit plus explosif ou autre. Là, c’est trop plat, pas réaliste.
La force du livre repose sur les personnages. Travaillés avec soin, ceux-ci ont une parfaite cohérence avec l’univers, et leurs réactions sont à faits à même de répondre à ce qu’on attend d’eux, selon les situations qu’ils traversent. Rien n’était superflu, bref, je me suis prise d’attachement pour la plupart des « gentils », et cela s’est grandement ressenti sur la fin !
Juliette est bien entendu le personnage que j’ai préféré. Au préalable mécanicienne, elle dégage une force pensante autoritaire qui entraîne tous ses amis dans son sillage ; le lecteur n’échappe pas à cette vague, et je dois dire que j’ai eu peur pour elle à de multiples reprises. Elle détient un gros caractère sans qu’il soit immoral, bref c’est typiquement le genre de personnages que je souhaite découvrir dans un tel univers.
Je fus plus méfiante envers Lukas, le petit gars dans la vingtaine qui adore observer les étoiles le soir venu – du moins quand la pollution radioactive le permet. Grand rêveur, il incarne pourtant tout ce que j’aime dans un personnage mais certains de ses choix ou sentiments m’ont laissée dubitative plus d’une fois. J’ai fait pas mal d’hypothèses à son sujet, aucune n’était bonne ce qui au final se révèle une excellente surprise. Toutefois son apparition dans l’intrigue fut extrêmement brutale, comme si l’auteur avait pensé à lui en ayant bien avancé son intrigue et se dit « oh bah je vais le placer là, et paf ! ca coulera de source pour la suite ». J’en ressors bien mitigée. Après, une fois qu’il est fixé au cœur du récit, ça passe mieux, j’ai eu moins de problème à son égard, je fus même compatissante face à son sort.
J’ai une pensée pour Jahns et Marnes, mairesse et adjoint au shérif du premier étage. Grâce à eux, on va découvrir la « hiérarchie sociale » (entre guillemets car c’est ainsi que j’ai évoqué mon appréhension de l’univers en discutant de cette lecture commune ^^) du silo avec maints détails, certains plus choquants que d’autres. Leur descente se prolonge sur pas mal de chapitres, permettant de ressentir l’ambiance de chaque palier au fil des étages. Bref, on les oubliera rapidement, pourtant ils firent beaucoup pour l’intrigue.
Une pensée également pour Knox, McLain, Marck, Shirly, Walker, tant de personnages permettant d’approfondir l’univers et lui donner de l’action, un peu d’humour et de légèreté, permettant aussi de nous rendre compte à quel point on s’est attaché à eux, par le sort qu’ils seront contraints de subir. On a peur pour eux, on vit leur crainte avec eux, c’est le must du must.
Quant au « méchant » de l’histoire, ce n’est pas un ennemi manichéen au sens strict du terme. Il fait ça car au final il n’a pas tellement le choix, il pense avoir raison, il veut tenter de juguler et contrôler la situation qui dérive comme une barque sur la houle. Il ne fait pas les bons choix, clairement, mais c’est un peu la figure de victime d’une sorte de propagande. On ne l’apprend qu’à la fin, ce qui rend son sort un poil plus cruel. Enfin, personnellement je l’ai trouvé antipathique dés le départ donc je ne fus pas non plus gênée…
La traduction a su rendre compte des émotions avec brio. On a l’impression d’appartenir au silo au fil des chapitres, de côtoyer ses personnages depuis des années. Y’a du rythme, c’est intense et palpitant, on sent la vie pulser au bout de la plume et c’est tout ce que j’attendais dans un livre pareil.
Au final, c’est une bonne histoire, idéale pour lire quelque chose de sérieux en science-fiction sans avoir à se casser la tête pour comprendre le propos de l’auteur. Mais comme j’ai pu le dire à mon frère hier, ce n’est pas de la grande science-fiction, c’est une intrigue qui reste pas mal en surface, qui n’use pas forcément de tout son potentiel. Il ne faut pas chercher quelque chose de profondément creusé, même si ce qu’on lit garde une cohérence appréciée. En résumé, c’est un premier tome parfait pour les amateurs du genre, mais les adeptes auront peut-être plus de mal à s’y retrouver.
Si l’intrigue met un point final sur une impression mitigée, je sais que je ressors contente de cette lecture. D’abord celle-ci se lit, se dévore même, sur une vitesse de pointe, tellement le rythme et l’intensité sont présentes à chaque chapitre. Les personnages dégagent une force incroyable, nous entraînant dans leur sillage avec une facilité déconcertante. Mais il me manquera un petit quelque chose pour me conquérir entièrement. Une bonne lecture tout de même, que je suis contente d’avoir faite à deux !
14/20
Ca avait été mon tome préféré, j'avais trouvé sympa l'espèce de jeu de domino au début.
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est sympa mais l'ensemble manque quand même d'approfondissements. Si tu trouves que c'est le meilleur de la saga, ça donne encore moins envie de lire la suite ^^'
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