Isaac Vainio est un bibliomancien. Membre de Die Zwelf Portenaere, les Douze Gardiens des Portes, une organisation secrète fondée par Johannes Gutenberg, il dispose d'une magie très particulière : il peut puiser à volonté dans les livres et en tirer n'importe quel objet du récit. Et Isaac, en vrai fan de science-fiction et de fantasy, préfère par-dessus tout utiliser des pistolets laser, des ceintures-bouclier de Dune et des sabres laser de Star Wars quand les Gardiens l'envoient sur le terrain combattre les menaces magiques qui guettent la Terre. Sauf que, deux ans plus tôt, manquant perdre la raison et la vie au cours d'une mission qui a mal tourné, Isaac a été mis au placard. Réduit au rang de simple catalogueur, il ne conserve de son ancienne vie d'agent de terrain que Titache, sa fidèle araignée-flamme, qui a la particularité de prendre feu en présence d'un danger. Son existence rangée bascule le jour où trois vampires débarquent dans sa bibliothèque pour le tuer. Les Gardiens auraient déclaré la guerre aux morts-vivants...
Pourquoi ce livre ? Je trouvais que la couverture collait parfaitement au résumé et ce dernier me donnait franchement envie par son originalité, je n’ai donc pas trop hésité à me lancer quand je suis tombée dessus aux Utopiales 2019 ! (Bon, après, je devais le lire en LC avec Mister, qui a finalement tout gobé avant que je ne l’ouvre, deux semaines plus tard il était temps que je me rattrape !)
Sans surprise, j’ai beaucoup aimé. Vraiment beaucoup. C’est très léger et pourtant bien ficelé, avec un ton qui glisse sans arrêt entre l’humour et le thriller.
Le gros point fort de l’ensemble, c’est la nature de la magie qui insuffle de bonnes grosses références à chaque page ou presque. En effet, Isaac a le don d’extraire les outils, potions, armes, en bref tout objet inanimé (et parfois pas que) d’un livre, jusqu’à “brûler” celui-ci - c’est à dire que l’exemplaire devient alors inaccessible, pour la simple raison que le gardien l’a trop usé ou pompé. Ainsi, les titres en tout genre de l’imaginaire se succèdent pour nous offrir un moment de pur bonheur, entre souvenirs de lecture et pistes pour de nouvelles idées. Je trouve simplement que ça manque de références pas ou peu connues, j’aurais aimé avoir des œuvres moins occidentales également, offrir la possibilité de s’intéresser à d’autres cultures. Cela dit, le principe reste excellent et j’ai trouvé cette lecture marquante par l’empreinte des émotions qu’elle a su distiller grâce à ces références multiples.
En dehors de cela, l’intrigue est rythmée du début à la fin, permettant d’accrocher d’emblée les wagons et donnant envie de se poser dans le canapé et de gober l’ouvrage. L’enquête est claire, menée par un duo sympathique, et les enjeux plus ou moins troubles ont titillé ma curiosité jusqu’à la fin !
Seul bémol à ce niveau, c’est que des fois les personnages, surtout le protagoniste Isaac, comprenait une information essentielle, en affirmant “ah je vois !”, “l’évidence se fit en moi” (reformulé), alors que moi je ne percevais pas du tout où le dialogue ou la révélation voulaient en venir. Ca m’a un peu frustré car je me sentais totalement étrangère à ces rebondissements, expliqués quelques lignes voire quelques pages plus loin. C’est arrivé à deux ou trois reprises et je considère le procédé assez désagréable, d’autant plus quand il est répétitif.
Autre bémol et pas des moindres puisqu’il a sacrément baissé la note globale, c’est tout simplement la fin. La résolution de l’enquête m’a convaincue, c’est une certitude. Mais le dernier chapitre sur la situation des personnages et l’évolution de leur lien affectif m’a carrément dérangée. Certes, c’est inattendu donc surprenant et la proposition ne manque pas d’originalité. Mais bordel, au bout de trois cent pages seulement, je trouve que c’est trop soudain pour être crédible et j’ai carrément grincé des dents devant l’inconfort du choix, que les deux partis acceptent sans finalement trop sourciller. Et pour en avoir discuté après coup avec Mister, il est entièrement d’accord avec le côté “what the fuck” de ce final ! Maintenant, je ne vous cache pas que malgré ce défaut, on a tous les deux hâte de connaître la suite.
Comme je le disais, le duo d’enquêteurs, ou de gardiens, est vraiment sympathique à suivre et se complète parfaitement. D’un côté on a Isaac, intelligent et précis dans les armes qu’il réunit pour vaincre le mystérieux ennemi. C’est sa soif de lectures qui le sauve et j’aime cette idée. De l’autre côté on a Lena, la nymphe sortie tout droit d’un rêve, fière combattante qui manie des bokkens, sabre en bois, à la perfection. Ce duo épicé est très équilibré entre savoir et dextérité.
Petit plus pour Titache, parfaite mascotte, drôle et attachante malgré son côté… phobique !
Le style est aussi léger que l’intrigue, ne manque pas de panache et va droit au but. C’est vraiment une ambiance, une plume parfaite pour se laisser prendre au jeu sans trop réfléchir, tout en passant un excellent moment.
J’en profite d’ailleurs pour dire que ce premier tome m’a rappelé la trilogie des Chroniques de l’étrange de Romain d’Huissier, même si le décor est opposé puisque cette dernière saga se déroule en Asie et non en Amérique.
Une lecture brève mais intense, bien ficelée avec un rythme maîtrisé du début à la fin. Le duo est attachant, opposé et complémentaire. J’ai tout adoré, si ce n’est ce semblant d’épilogue où les liens évoluent trop brusquement. Cela reste un bon premier tome et je me procurerai la suite sans hésiter.
16/20
Les autres titres de la saga :
1. Le Bibliomancien
2. Lecteurs nés
3. Sur épreuves
- saga terminée -
1. Le Bibliomancien
2. Lecteurs nés
3. Sur épreuves
- saga terminée -
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