Maîtresse harmonisatrice du peuple Himba, Binti est vouée à reprendre la boutique d'astrolabes de son père. Mais l'incroyable don pour les mathématiques de l'adolescente lui ouvre les portes de la prestigieuse université d'Oomza. Binti embarque sur le Troisième Poisson à l'insu de sa famille. Mais au cours du trajet, les Méduses, ennemies millénaires des humains, abordent le vaisseau pour en massacrer les passagers. Commence alors pour Binti un combat pour sa survie et celle de ceux qui lui sont chers.
Un grand merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat !
Pourquoi ce livre ? Une conférence à laquelle j'ai assisté sur la Littérature de l'imaginaire africain m'a donné envie de découvrir ces mythes méconnus. Je connaissais Sofia Samatar et un précédent service presse avec ActuSF m'a fait connaître Nnedi Okorafor, avec son fameux Qui a peur de la mort ?, excellent roman. Depuis, j'avais envie de découvrir d'autres romans de cette autrice, raison pour laquelle je me suis penchée sur Binti.
J'ai été satisfaite de retrouver les ingrédients qui ont fonctionné dans son autre grand roman. Binti est une héroïne forte et dépendante, avec quelques fissures qui viennent renforcer son identité et son humanité. Les aventures et péripéties qu'elle est amenée à vivre ne sont pas trépidantes, l'intrigue repose sur cette quête d'identité, ce besoin d'appartenir à une communauté et/ou de creuser sa place. Rien n'est jamais simple et Binti va nous montrer que les embûches ne sont pas toujours matérielles.
Je trouvais que ça manquait un peu de rythme dans l'ensemble, malgré la beauté de la chose. C'est vraiment un livre qui se lit pour sa morale, la réflexion, que pour passer un réel moment divertissant. D'ailleurs le découpage de l'intrigue m'a rappelé Le Voyage de Haviland Tuff, roman épisodique de George R. R. Martin.
Les personnages sont tous haut en couleur. Binti est l'unique personnage principal car c'est sa formation, son évolution, qui forme le cœur de l'intrigue mais les personnages secondaires sont parfaitement bien traités et approfondis. Okwu est celui que je préfère, pour la nette évolution dans sa personnalité, il prend clairement des traits et réactions humains sans perdre ses caractéristiques spécifiques.
J'ai déjà parlé de Binti, que j'aime pour son indépendance et sa soif de découvertes et de connaissances. Ce fut plus compliqué avec sa famille, qui écoutent davantage les valeurs traditionnelles. Les rapports sont malgré tout intéressants et sont un moyen de montrer le conflit entre progrès et traditions.
Pour un roman jeunesse, je ne trouve pas le style si enfantin même si cela reste très léger et fluide dans les tournures de phrases. Couplé avec les valeurs du roman, j'ai le sentiment que ce premier tome s'adresse autant aux jeunes qu'à des adultes en quête de fraîcheur.
Un bon premier tome, même si je reste sur ce sentiment qu'il ne s'est finalement pas passé grand chose. Roman d'introspection entre modernité et tradition, je trouve celui-ci rafraîchissant dans le paysage de la jeunesse.
14/20
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