9 juil. 2015

Le Pacte des Marchombres, tome 2 - L'Envol






Synopsis :

"Ses longs cheveux noirs tombant en rideau devant son visage, son attitude, position de combat ou figure de danse, l'énergie qui se dégageait d'elle...
La fille n'était plus une fille.
C'était un oiseau.
Prêt à l'envol."





Mon avis :

            Au même titre que le premier tome, j’ai du mal à me lancer dans cette chronique. C’est assez paradoxal, quand on sait que Le pacte des marchombres s’assimile à une Bible à mes yeux. Mais j’ai tellement peur d’en dire trop, de ne plus laisser assez de surprise, ou à l’inverse de ne pas en dire assez, de prodiguer cette envie de découvrir ce bijou de la fantasy française… Mais bon, comme on dit, il va bien falloir se lancer, ce que je m’apprête à faire.

            J’ai grandement apprécié le début de ce nouveau tome. Pierre Bottero a une manière bien à lui de faire pénétrer son lecteur dans le récit en innovant toujours dans la manière de s’y prendre. En ce qui concerne L’Envol, on atterrit au cœur d’un grand événement organisé par l’empire alavirien, puisqu’il s’agit d’un tournoi, composé de dix épreuves. Outre le fait que cet événement permet encore et toujours à Ellana de progresser sur la voie et la doctrine marchombre, il offre également un joli clin d’œil aux Ewilan, puisqu’on y retrouve plusieurs personnages clés de ces sagas. Une bonne façon de retrouver la prose de Pierre, n’est-ce pas ?
            Difficile d’évoquer le déroulement de l’intrigue sans révéler trop de détails. Ellana a mûri, que ce soit en âge ou en maturité. Il en va de même au sujet de son parcours, de sa progression sur la voie, bien plus complexe mais toujours aussi agréable à découvrir dans ce second tome. De nombreux rebondissements vont là aussi venir jalonner sa route, qui tendent vers le sourire du lecteur, de multiples pincements au cœur, beaucoup de larmes à plusieurs passages du livre. Ce livre se lit et se découvre au travers de nombreuses émotions qui nous submergent toutes de la même manière, dans la même intensité.
            On retrouve de nombreux composants déjà présents dans d’autres titres, tels que l’amour et l’amitié, la trahison, la confiance, et j’en passe, mais d’autres s’immiscent plus sournoisement, comme le doute pour ne citer que celui-ci. La voie du marchombre est propice à la remise en question, et Ellana, pourtant représentée comme une battante jusque-là, s’enfoncera dans les affres du doute et de la dépression. Une occasion pour Pierre de faire intervenir deux personnages tirés d’une autre de ses œuvres, écrite quelques années plus tard, mais également un magnifique principe que tout le monde devrait garder en mémoire (et que je ne citerais pas ici pour vous laisser la surprise, même si je le connais par cœur).
            La fin est là aussi un joli clin d’œil à d’autres titres, et on ne peut que se dire que la boucle est bouclée, qu’Ellana a trouvé sa place et que la prophétie est en marche… Prophétie. Etrange, c’est le titre du prochain tome !

            [/!\ Spoiler : Il était impossible que je rédige une chronique sans laisser trace de deux passages importants de L’Envol. Mais comme je vais les nommer et les évoquer avec plus de détails, ceux qui n’ont pas lu le livre devraient passer leur chemin s’ils veulent vraiment ressentir une émotion poignante lors de leur lecture.
            Vers les deux tiers du récit, le maître marchombre Jilano conduit sa jeune apprentie vers ce qui est alors sa dernière épreuve, même si personne sauf lui ne le sait encore. Une montagne, le froid d’un printemps naissant, des chaînes. Après la douleur, l’incompréhension et l’énervement, la libération et la reconnaissance interviennent. Et les larmes. Ellana est libre mais se sent perdue, veut rester apprendre encore et encore auprès de son maître. Elle comprend pourtant qu’elle doit voler de ses propres ailes si elle veut devenir marchombre à part entière. On ne peut que pleurer lors de ce passage, parce que Pierre insuffle tout simplement de l’émotion brute, avec des mots simples et poignants. Et puis, Jilano aussi pleure, alors pourquoi le lecteur devrait-il s’en priver ?
            Je me rappelle que, lors de ma première lecture, je m’étais demandée ce qui se passerait alors dans le dernier tome, si l’apprentissage d’Ellana était terminé. Mais ça, c’est une toute autre histoire !

            Le deuxième et dernier spoil portera également sur un passage vers la fin du livre. Alors que Jilano, à l’écoute du vent, perçoit la blessure de son ancienne élève, il va courir, sur plusieurs courts chapitres, à son secours. Or c’est dans un piège qu’il tombera. Pourtant, il ne luttera pas et, pour un nouveau moment intense et poignant, ces dernières pensées seront pour Ellana qui, lorsque la mort aura frappé, s’effondrera malgré qu’elle se trouve à des lieux de là.
            Quand je vous dis que Pierre Bottero nous fait vivre son livre, autant vous dire que je pèse mes mots. Parce que, pour ce second tome et malgré les quelques joies qu’on y découvre, ce sont surtout beaucoup de larmes qui en ressortent…]

            Malgré son mûrissement, Ellana n’a pas changé. Franche et imprévisible, elle sillonne la voie marchombre avec cette facilité qui la caractérise. Même si l’heure du doute va sonner, son retour sur la voie se fera dans une simplicité presque exaspérante, mais qui est toujours aussi bien amenée par l’auteur. Il n’empêche, sa douceur, son humour et sa combativité en font un personnage attachant que l’on prend plaisir à suivre.
            Et à ses côtés, toujours le grand Jilano qui s’efforce de prodiguer soins et conseils, des principes qui marquent l’esprit, même lorsqu’on referme le livre.

            Comme toujours, les choses sont dites avec une légèreté qui caractérise si bien la plume de Pierre Bottero. La douceur y ont également leur place, et c’est doublement intéressant par le fait que les sujets et thèmes évoqués sont parfois lourds de sens. Déclarer des notions complexes avec une simplicité si désarmante, voilà ce dont le Maître des Mots, ainsi appelé par un grand nombre des lecteurs, est capable pour conquérir les cœurs.

            En conclusion, j’ai retrouvé Ellana avec un immense plaisir. La voir douter et trébucher sur la voie marchombre la rend plus attachante, plus humaine, et cela a permis d’équilibrer la balance, elle qui avance habituellement sur la voie avec tant d’aisance. La plupart des thèmes sont lourds de sens et de portées, confinant à ce second tome un degré plus sérieux, plus supérieur encore à celui qui le précède, mais la simplicité et la légèreté avec laquelle Pierre évoque l’ensemble de l’œuvre amoindrissent la dureté et lui confèrent une harmonie qui s’apprécie. De la joie, des pincements au cœur, des larmes… Beaucoup de larmes… Pour un coup de cœur que je ne suis pas prête d’oublier (et que je relirai avec plaisir).





« La douleur infinie de celui qui reste. 
Comme un pâle reflet de l'infini voyage.
Qui attend celui qui part… »

Ellana Caldin

Les autres titres de la saga :
1. Ellana
2. L'Envol
- Saga terminée -

2 commentaires:

  1. J'ai un énorme coup de cœur pour cette trilogie :)

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    1. Oui, c'est une grande trilogie pour beaucoup de lecteurs, et le deux est bien le meilleur des trois ;)

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