24 janv. 2018

Consciences virtuelles




Transcam est une station orbitale, mais son rôle n'est pas la colonisation de l'espace. Cette gigantesque toile d'araignée spatiale est le centre vital des communications humaines: par elle transitent toutes les informations, toutes les données, tous les appels. Garante de son utilisation bénéfique et de sa neutralité, l'ONU est censée la diriger. Mais les choses ne sont jamais simples en ce monde et Caine Pauland, directeur de Transcam, va voir ses habitudes tranquilles bouleversées par l'arrivée de sa nouvelle assistante, Asuncion Bailar.



Pourquoi ce livre ? Arrivé par surprise dans ma PAL grâce à mon homme, je vous avoue avoir été à la fois gênée (ce n’est pas le moment mais bon, je ne vais pas vous décrire ma réaction) et contente, Ayerdhal étant un de mes auteurs favoris (et je n’en compte que trois-quatre, autant dire que c’est un réel compliment).

Simplement, le livre étant court, la critique risque de l’être également. Faudra pas m’en tenir rigueur.

Comme toujours, et malgré la maigre épaisseur du livre, l’auteur nous offre un récit percutant qui prend sens à la toute fin, lors de l’épilogue. Je ne peux malheureusement vous révéler certaines choses sur l’intrigue car cela spoliera rapidement…
Toutefois l’auteur insuffle énormément de rythme à son récit par l’alternance des points de vue. D’un côté on observe la bataille diplomatique entre Caine, responsable de Transcam, et de l’autre Vlad, à la tête d’une sorte d’unité de frappes, à la recherche de grands espions d’une autre époque. De ce fait, Ayerdhal opère des différenciations de ton, assumant d’un côté un ton âpre et critique, de l’autre une action qui rend l’intrigue lisible par tous.
Je regrette néanmoins que l’histoire ne se prolonge pas plus. Si l’ensemble ne manque pas d’intérêts, ce que l’on perçoit dès la première lecture, cela manque de profondeur, le plus gros défaut du récit.

Bien entendu, cela a un impact direct sur notre attachement aux personnages. S’ils détiennent tous une importance majeure dans l’intrigue, ce n’est pas pour autant qu’on parvient à ressentir une émotion vis-à-vis de ce qu’ils dégagent ou incarnent.
La figure la plus marquante est bien entendu Asuncion. Véritable ouragan (comme la plupart des personnages féminins de Yal), j’étais loin d’envisager sa fin et, pour tout vous dire, j’ai frissonné à une ou deux reprises, sans que je puisse décrire la raison. Sachez néanmoins que c’est marquant par bien des égards, et cela fait réfléchir quant à l’avenir.

La plume d’Ayerdhal est toujours un bonheur à retrouver. Chaque mot signifie bien plus que le sens concret. C’est acéré, piquant, mordant, pas autant que dans les précédents découvertes comme Rainbow Warriors ou Chroniques d’un rêve enclavé mais presque. En parallèle, ça se lit tout seul, un petit bonheur.



Si c’est de loin l’une des pires lectures faites pour cet auteur, cela devrait vous mettre la puce à l’oreille quant à son potentiel dans ses autres œuvres. Le plus gros défaut de ce livre repose sur son épaisseur qui induit un manque de développement. Mais la plume et les idées sont toujours dans la veine d’Ayerdhal autant dire que cela se lit très bien, en gardant à l’esprit qu’il faut être concentré pour réellement comprendre le propos derrière l’intrigue. Pas un bijou, mais une bonne lecture.



14/20




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