19 nov. 2019

La Guerre de Troie n'aura pas lieu




Hélène, enlevée par Pâris, est réclamée par les Grecs. Mais la plupart des Troyens, fascinés par sa beauté, refusent de la rendre. D'âpres négociations s'ensuivent. Les partisans de la paix l'emporteront-ils ? Avec cette relecture de la mythologie antique, Giraudoux s'adresse aussi à ses contemporains : en 1935, la Première Guerre mondiale est encore dans les mémoires. Et la pièce, qui interroge le caractère éternel des conflits armés, fait surgir la menace d'une nouvelle tragédie, peut-être imminente.



Pourquoi ce livre ? Cela fait un bout de temps que cette pièce de théâtre traîne dans ma PAL. C'est Ratkiller qui m'a fait connaître le titre et il m'attirait pour le sujet qu'il traitait.

La Guerre de Troie n'aura pas lieu est donc une pièce qui revisite le mythe de L'Iliade d'Homère. Je me demandais sincèrement ce que l'auteur allait en faire car ce n'est pas simple de changer une histoire qu'on ressasse depuis des générations et qui a inspiré pas mal d'oeuvres.
Jean Giraudoux implante ses actes aux origines de la guerre, quand Pâris vient tout juste de ramener Hélène à Troie. Andromaque parlemente avec Hector pour éviter cette guerre. La sagesse féminine l'emporte sur la fierté masculine et le valeureux prince troyen va devoir manœuvrer pour que la guerre n'ait définitivement pas lieu.
J'ai franchement apprécié cette modification du mythe, cela lui permet de se moderniser, tant dans le parlé que dans les idées. De fait, on retrouve les codes antiques mais mis au goût du jour, avec des scènes d'argumentation très cocasses.
Néanmoins je m'attendais à quelque chose de différent, avec davantage de rebondissements et d'arguments dans le débat, je suis légèrement restée sur ma faim.

Les personnages suivent l'intrigue en restant conforme à ce qu'on imagine être le comportement des personnages nobles selon les codes antiques tout en s'émancipant des préjugés pour ouvrir la voie à d'autres notions. Ils étaient sympathiques à suivre mais je préfère clairement ceux du poème original.

La pièce soulève également quelques notions intéressantes, comme la place et la parole de la femme dans la société. J'ai surtout apprécié l'interprétation que j'ai faite du guerrier qui combat seulement pour préserver son ego et pour défendre sa réputation. Si les hommes avaient laissé passer davantage d'insultes, on n'en serait peut-être pas là aujourd'hui. Porte ouverte à l'uchronie.

Je trouve la couverture de ce livre bien trouvé ! La colombe de la paix, alors que c’est le débat premier de cette pièce, la quête des personnages, posée sur un piédestal, comme un buste de marbre d’époque… La mise en scène est parfaite et suffit pour poser le décor de cette ambiance.



Un peu déçue de ne pas trouver argumentation plus bousculée, j'ai su apprécier cette adaptation du mythe. Il est mieux de connaître les codes de ce poème pour tout comprendre mais je pense qu'on peut également apprécier cette lecture sans la version originale. Une bonne lecture.



13/20


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