Sur le plus haut building du monde, deux hommes exploseront dans dix minutes : Tyler Durden et le narrateur. Flashback. Un jeune cadre conte ses errances d'avion en avion, sa vie passée à ausculter des carcasses de voitures pour le compte d'un constructeur automobile. Bien qu'en bonne santé, l'homme participe à divers groupes thérapeutiques, s'y repaît du malheur des autres et y retrouve le sommeil... jusqu'à sa rencontre avec Marla, une sadomasochiste qui pratique la même imposture. Plus bouleversante encore sera sa confrontation avec Tyler Durden, l'inventeur des fight clubs, ces lieux où de jeunes américains biens nés se battent à mains nues jusqu'à l'épuisement. Peut-être pour donner un sens à leur vie. Peut-être parce que dans ce chaos consumériste qui sert de monde, "la douleur est la vérité, l'unique vérité". Mais pour Durden, il faut aller beaucoup plus loin...
Pourquoi ce livre ? Cela fait un bail que ce livre est entré dans ma PAL, je pense que ca date de l'époque où j'ai visionné le film pour la première fois, à l'époque du collège.
Fight club relate l'intrigue difficile d'un homme qui ne trouve pas sa place. Il va alors s'entourer de personnes plus ou moins saines, se raccrochant à eux pour se donner un semblant de sens. Le livre prend alors une tournure violente où les combats au sein du club se mettent en place, jusqu'à l'implosion finale.
La violence est le maître mot de cette intrigue. Dans le phrasé comme le récit, les mots transpirent la souffrance d'un individu qui se cherche, d'un homme détruit par le capitalisme. Le livre est une critique immense de la dureté de la société sur l'individu. Le livre a beau daté, les thèmes ont beau avoir été travaillé et retravaillé, le choix de cette narration vivante, bouillonnante brouillonne renforce le dictate de l'argent et offre une immersion totale et une meilleure adhérence au récit, on retient de fait l'originalité de la forme.
Pourtant, j'ai rencontré une difficulté à entrer dans le récit. Le style très direct m'empêchait d'apprécier le contenu. Le fait de connaître l'histoire par le film fut également un réel frein car je comparais constamment les deux versions et je n'étais pas satisfaite par l'écrit. Puis j'ai arrêté de penser via le film, m'en suis détachée complètement et j'ai enfin pu apprécier ma lecture.
En parlant du film, ce dernier respecte avec brio les codes du livre. Récit décousu, beaucoup de violences et de belles punchlines. L'ambiance y est retransmise avec soin, tout comme la personnalité névrosée des personnages.
Pour en finir avec la comparaison entre le film et le récit, les détails sur le twist final sont trop visibles. Y'a vraiment des formulations qui sont grosses. Toutefois si on ne connaît pas le film (ou si on parvient à s'en détacher comme je l'ai fait), la fin est percutante à souhait.
Les personnages sont, comme je le disais névrosée. Tyler, Maria, Big Bob, c'est assez dur de les suivre car la société les façonne, les écrase. Finalement ils participent au cri du cœur contre la communauté, le conformisme. Malgré leur dureté, je les ai grandement appréciés sans pour autant m'attacher. C'est aussi une des forces de ce récit, d'être bluffé par les personnages sans ressentir le moindre attachement pour eux.
Pour en finir avec mon analyse, j'ai vraiment eu l'impression que les personnages étaient des acteurs en les lisant. Ils semblaient tous jouer un rôle prépondérant, un drame de la vie, et c'est sûrement leur sincérité qui m'a fascinée et qui m'a conduite à lire jusqu'au bout.
Enfin, ce parallélisme dans la vie de Tyler entre la journée et la nuit m'a rappelé tout le long les deux aspects qui façonnent l'humanité : d'un côté, l'Homme mène une vie rangée menée par différents dictates ; de l'autre, une part de sa bestialité transparaît dans les heures les plus sombres. Le plus souvent la part gentille prend le pas mais des fois, on laisse libre court à nos pulsions. Ce n'est pas un récit sur la vie, c'est une ode à la vie et à ses composants.
Sur le moment, j'ai eu du mal à apprécier ma lecture et il m'a fallu un temps d'adaptation prolongée pour rentrer dedans. Pourtant, avec le recul, je me rends compte que j'ai aimé les personnages, j'ai aimé cette violence omniprésente qui n'est pas gratuite, elle sert à plusieurs objectifs. J'ai aimé cette fin. Ceux qui ne connaissent pas le film apprécieront plus que ceux qui l'ont déjà visionné, mais même ces derniers tireront quelque chose de cette lecture.
14/20
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