Ils sont quatre : Affer le mercenaire, Nemrod le chasseur fortuné, Joker l'ancien prêtre et Liaren l'anthropologue. Quatre aventuriers venus sur ma planète pour traquer le Drac, cet être légendaire dont le sang offrirait l'immortalité. Quatre chasseurs... et moi, leur guide, qui prendrais bien la poudre d'escampette si la prime n'était pas aussi alléchante ! Chacun a ses motivations, chacun a ses secrets. Pour réussir notre expédition, il nous faudra affronter la Maréselva, la forêt qui ne fait qu'un avec l'océan, et ses mystères : des rebelles autonomistes, une flore hostile, une faune sauvage et peut-être, au bout de l'enfer, le Drac.
Pourquoi ce livre ? À ma grande honte, je n'ai pris connaissance de l'existence de ce roman au moment où un libraire de Critic me l'a donné, suite à plusieurs achats chez eux. Toutefois ce n'est pas ma première expérience avec cet auteur et, habituée à des hauts et à des bas avec lui, je me suis dit que c'était l'occasion de lui donner une nouvelle chance.
Quelle bonne idée ! Le Sang des Immortels regroupe tout ce que j'aime : une bande hétéroclite, une planète peu peuplée aux dangers multiples, aux rencontres fortuites et à une fin surprenante.
C'est un roman assez court puisqu'il compte environ deux cent pages, de fait l'auteur fait carburer son équipe, si bien qu'on ne voit pas le temps s'écouler. Chaque chapitre se voit doter d'une nouvelle épreuve, d'un nouvel obstacle ou au contraire d'une aide bienvenue pour gagner du temps ou prendre du repos. Enfin, je dis ça comme si c'était évident alors que le danger rôde partout sur Verfébro.
Le but de cette expédition est en lui-même intrigant. Si on laisse de côté ce fameux mythe de l'immortalité, qui ne me vend personnellement pas du rêve, j'étais curieuse de découvrir à quoi pouvait ressembler ce Drac, comment la bande du mercenaire parviendrait à l'affronter et à l'éliminer. Arrivée aux termes du voyage, je suis soulagée de voir que l'auteur a évité les écueils avec des détails originaux et des échanges inattendus. Je m'attendais à quelque chose de très sanglant, alors que tout repose sur un très léger twist. J'ai souri même, devant un détail aussi bête mais tellement important.
Bref, comme le dit un chanteur, "ce qui compte, c'est pas l'arrivée c'est la quête". Ici, la quête est rythmée, intense, et surtout crédible. Loin des space opera et planet opera où on rencontre des créatures que l’on connaît que trop bien par leur physique et leurs capacités, Laurent Genefort renouvelle les critères et multiplie les détails des autochtones, tant dans leur apparence que dans leurs croyances. On sent que son intérêt n’est pas d’écrire pour écrire mais de développer un univers cohérent tangible.
Je ne me suis pas tellement attachée aux personnages, même si je ne pense pas que ce soit le but. J’ai qualifié leur groupe de “bande” auparavant mais on est loin de voir des amis, au contraire ce sont des adultes aux "croyances" opposées qui sont obligés de se supporter pour parvenir à leurs fins. De fait les relations sont tendues, les dialogues inamicaux voire carrément hostiles. Je pense tout de même avoir préféré Jemi, le personnage principal, et Liaren, l’anthropologue… du moins jusqu'à la fin, où tout bascule.
En accord avec l'intensité du rythme, la plume est très vive et se parcourt avec fluidité. Je reproche toujours au style de cet auteur d'être un peu trop neutre, manquant de personnalité, ce qui accentue la distance avec les personnages. Cependant ce n'est pas non plus désagréable, simplement je ne suis pas certaine de pouvoir lire un pavé écrit dans cette plume.
Une bonne découverte, qui m'a fait passer un bon moment sans être mémorable. L'auteur balaie les écueils du genre pour proposer quelque chose d'original et intense, avec une fin inattendue. Les personnages servent un stéréotype, mais leurs échanges sont intéressants et soulèvent quelques réflexions. Ce n'est pas le roman du siècle mais il a le mérite de me faire renouer avec son auteur. J'ai hâte d'en attaquer un autre, maintenant.
14/20
Je ne connaissais pas ce titre, mais tu m'intrigue !
RépondreSupprimerC'est une bonne lecture, vite avalée en plus ! Après je ne sais pas si le roman se trouve encore en librairie...
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