Synopsis :
"Les adultes suivent les
chemins. Les enfants explorent."
De retour dans le village de sa jeunesse, un homme se
remémore les évènements survenus l'année de ses sept ans. Un suicide dans une
voiture volée. L'obscurité qui monte. Et Lettie, la jeune voisine, qui soutient
que la mare au bout du chemin est un océan...
Mon
avis :
Après ma petite déconvenue sur Coraline du même auteur, je voulais
m’intéresser à un autre de ses titres afin de me fixer une opinion plus
approfondie.
Ni le résumé ni le début ne laisse à
penser que nous tomberions dans une histoire fantastique où monstres et la
sorcellerie se côtoieront. C’est pourtant dans une telle histoire que le
lecteur atterrit.
A l’occasion d’un enterrement, le
narrateur regagne les paysages de son enfance pour la cérémonie. Pensif,
errant, ses pas le conduiront jusqu’à la maison des Hempstock, les voisins de
son enfance. De fil en aiguille, au détour d’une rencontre avec la doyenne de
cette famille, l’homme mature va connaître une rétrospection de sa jeunesse
dans laquelle des événements surnaturels interviennent. Avec le soutien de
Lettie Hemptsock, de cinq ans son aînée, le jeune enfant devra s’armer de
courage pour affronter le mal qui rôde et la tentation de succomber à ce monde
de noirceur. Mais quel sera le prix de ce combat ?
Le tout rédigé dans un style fluide
et une intrigue onirique, Neil Gaiman invite son lecteur à un voyage au cœur de
ses propres souvenirs.
Les personnages sont
particulièrement attachants.
Notre jeune protagoniste de sept ans
se voit attribuer un comportement naïf, candide mais surtout curieux. Sans ami,
il se plonge volontiers dans le monde des livres pour assouvir sa soif de
connaissances et d’aventures. Cela n’est pas pour plaire à ses parents, mais ces
derniers n’agiront pas pour remédier à la situation.
A l’instar du narrateur, Lettie
Hempstock est une enfant assez solitaire. Il faut dire qu’elle ne répond pas
aux « normes » de l’époque, prêtant des paroles assez confuses sur
les caractéristiques du monde, émettant des hypothèses sur l’aspect fantaisiste
de ce dernier.
En parallèle de ses deux enfants, de
leur légèreté et de leur innocence, les adultes qui les environnent nous
apparaîtraient presque comme cruels, n’hésitant pas à infliger des corrections
pour des « crimes » dont ils ne possèdent aucune preuve quant à l’implication
de leur enfant.
Le style est toujours aussi
dérangeant. Si la plume est fluide et agréable à lire, Neil Gaiman fait en
sorte que les thèmes évoqués soient pointés du doigt et il appuie là où ça fait
le plus mal. La maltraitance familiale, l’adultère, tout y passe et la partie
fantastique de l’œuvre ne sert qu’à accentuer et tasser ce malaise.
Si je fus plus envoutée par L’Océan au bout du chemin que par Coraline, les deux livres restent assez
proche par le contenu et la manière dont s’est relaté, bien que le premier soit
bien plus mature que le second. Ce n’est toutefois pas encore le grand amour
entre Neil Gaiman et moi, et je redoute à présent mes prochaines lectures de
cet auteur, qui seront sûrement American
Gods ou Neverwhere.
En
conclusion, une plume fluide et entraînante pour une intrigue onirique qui
appelle à un repli sur soi et à se remémorer nos vieux souvenirs.
Paradoxalement, le thèmes abordés confèrent un sentiment de malaise, qui
contraste avec cet ensemble poétique. J’ai plus apprécié que Coraline, mais je
ne suis pas encore tout à faire convaincue.
Comme toujours avec Gaiman, j'ai beaucoup aimer :) !
RépondreSupprimerOui, je comprends que ce soit un style qui plaise =)
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