12 mai 2021

Les Royaumes d'épines et d'os, tome 2 - Le Prince charnel




Quand le légendaire Roi de bruyère s'est éveillé, une période de ténèbres et d'horreur, s'est abattue sur le royaume de Crotheny. Toutes sortes de créatures rôdent dans les villages et les forêts. La folie s'est emparée des paisibles habitants. A Elsen, la reine Murielle est seule, victime d'une ignoble trahison. Elle aide son unique fille encore en vie, Anne, à s'enfuir loin du massacre. Un long périple attend la jeune femme sur la route du sanctuaire de ses ancêtres. Au même moment, les espions de Praifec Hespero, le puissant prêtre, se lancent à la poursuite du Roi de bruyère pour le détruire. C'est le début d'une véritable inquisition qui pourrait mettre en péril le royaume tout entier.



Pourquoi ce livre ? Je me souviens m’être lancée dans le premier tome en pleine panne lecture. J’avais traîné sur plusieurs centaines de pages, jusqu’à la moitié, le temps que l’auteur pose les personnages, le décor et les intrigues… Puis je n’ai plus décroché du livre. Trois ans plus tard, j’ai enfin pris le temps de lire le tome 2, après une énième panne de lecture… Et ça a une fois de plus fonctionné !

Alors que je m’embourbais dans une longue période sans lecture (environ deux mois), après avoir liquidé lectures communes et services presse je ne savais pas trop par quoi reprendre progressivement le chemin de l’imaginaire et j’ai laissé parler mes envies (au point où j’avais trois lectures en simultané). Ce fut une excellente idée puisque j’ai ressenti un petit coup de cœur pour Le Prince charnel, qui m’aura captivée et comblée sur bien des points.

Je craignais d’être perdue parmi la foule de noms, de statuts et rangs sociaux et leur lien avec l’intrigue. Quelle surprise de me rendre compte que trois ans plus tard, le premier tome m’a suffisamment marqué pour que je retienne les protagonistes et l’intrigue principale. Bien sûr, certains détails m’ont échappé mais Greg Keyes édulcore parfaitement les rappels nécessaires dans la narration, si bien que la lecture en reste fluide.

Ainsi on retrouve Anne, Muriel, Niel, Aspar et tant d’autres dans leurs déboires. Les affaires à la cour se compliquent alors que l’impensable se produit. Un mort revenu à la vie. Ce serait déjà bien suffisant à traiter, mais la religion prend de plus en plus de place dans le champ politique et il est difficile de tirer le vrai du faux face à la légende du Roi de Bruyère, à nouveau éveillé. Gentil ? Méchant ? J’ai ma petite idée mais je vous conseille vraiment de forger la vôtre, tellement ce récit fantasy, certes pas original à 100 %, vaut le détour par la maîtrise de tous les éléments qui le compose.
L’auteur nous frustre par des chapitres plus ou moins courts et des fins constamment en suspens, si bien qu’on se sent “obligé” de lire la suite, avide de révélations. L’alternance de points de vue permet là encore d’accroître le rythme de lecture. Au final après une panne de lecture, j’ai dévoré cet ouvrage épais en trois jours (et quel bonheur !).
La fin manque peut-être de retentissement, j’aurais sûrement voulu un peu plus d’action, ou alors un revers marquant du côté du trône. Dans tous les cas, cela ne laisse présager que de bonnes choses (enfin, façon de parler) pour la suite !

J’adore énormément les personnages. Même si la traduction un poil datée les rend parfois hautains ou austères, surtout pour la Reine mère Muriel, qui est obligée de paraître sévère pour protéger l’héritage de feu son mari et de ses enfants. Toutefois j’éprouve un certain attachement à sa volonté farouche et son intelligence qui sauve in extremis certains des héritiers, tout comme j’adore Niel, son serviteur, un peu naïf mais protecteur fidèle. J’ai beaucoup les passages concernant Anne, qui donnent un peu de piquant dans les intrigues politiques, bien que les disputes avec sa confidente soient agaçantes. Enfin, Aspar reste mon personnage préféré, pour son ton bourru et son tempérament solitaire obligé de supporter de la compagnie. Chaque rencontre avec le Roi de Bruyère me procure des frissons et me rappelle Les Sentiers des Astres de Stefan Platteau par certains aspects.

Comme je le disais dans le paragraphe ci-dessus, le style (du moins la traduction) paraît un peu daté. Cela reste accessible et fluide, mais on sent que cela date du début des années 2000 : certaines expressions ne sont plus d’actualité et la seconde personne du pluriel est omniprésente - ce qui peut s’expliquer par les rangs sociaux, mais quand même ! Maintenant, cela ne rend pas la lecture ardue, comme je l’ai écrit auparavant c’est très accessible et le rythme de l’intrigue rend l’ensemble très accrocheur.



Petit coup de cœur donc, dû à une fin manquant de punch. J’ai adoré les personnages et j’ai pris un plaisir avide à suivre leurs mésaventures. Le conflit entre la religion, toujours plus entreprenante, et les anciennes croyances est bien traité et laisse entrevoir encore bon nombre de rebondissements. Tout est maîtrisé à la perfection, c’est un réel plaisir de lecture, même avec un style un peu lourd par l’emploi régulier du “vous”. Une fantasy que je recommande à tous les amoureux du genre et qui mériterait à être bien plus connue !



19/20





Les autres titres de la saga :
1. Le Roi de Bruyère
2. Le Prince charnel
3. Le Chevalier de sang
4. La Dernière Reine
- saga terminée -


2 commentaires:

  1. Je crois que je l'ai déjà dit (désolée si je radote, c'est le grand âge) mais j'avais adoré cette série !

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    1. Il me semble qu'on en a déjà discuté oui ! :) En tout cas, j'ai mis de meilleures notes que toi sur les tomes de la série jusqu'à maintenant, j'espère que la fin sera à la hauteur !

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