10 nov. 2015

Miss Peregrine et les enfants particuliers, tome 1



Synopsis :

            Jacob est un ado comme les autres, excepté qu'il se pose des questions sur son mystérieux grand-père. Quelles sont ces étranges photos d'enfants qu'il lui montrait quand il était petit ? Les histoires qu'il lui contait sur eux étaient-elles vraies? Et pourquoi disparaissait-il aussi souvent ?
Tout s'accélère le jour où il le retrouve blessé dans son jardin. Jacob a vu des monstres, il en est sûr, et personne ne veut le croire. Il ne lui reste qu'à suivre les dernières instructions qu'a murmuré son grand-père avant de rendre son dernier souffle...


Mon avis :

            Je dois avouer que si je n’avais pas vu ce livre partout sur la blogosphère et dans les communautés littéraires, jamais je n’aurai eu la curiosité d’ouvrir ces pages. Mal m’en aurait pris car, sans être excellent, il m’a fait passer un excellent moment (et frissonner parfois !).

            Si le prologue éveille notre curiosité face aux souvenirs que nous dévoile Abe, le grand-père de Jacob, l’interprétation rapide qui en découle en assimilant le tout à la Seconde Guerre mondiale et le génocide des Juifs m’a un tantinet gâché le goût de la découverte, car je trouvais l’image un peu trop simple. Fort heureusement, la suite du récit se rehausse de quelques couleurs, sombres et glauques certes, mais qui relancent l’intérêt et l’aspect fantastique de l’intrigue.
            Nous « voyageons » aux côtés de Jacob, un jeune homme qui ne trouve pas sa place dans la société, jugé comme perturbé, même par ses parents. Si cette solitude nous est décrits sans tomber dans un pathétisme ambiant, le lecteur compatit et se prend de sympathie pour ce gamin aux aventures pour le moins inhabituels.
            Très vite, les faits fantastiques apparaissent et nous plonge dans une sorte de stupeur, voire parfois d’horreur figées. Figées, car l’action s’étale énormément, si bien que nous avons l’impression de camper sur nos positions sur une longue période, créant de temps en temps l’impression que l’histoire traîne en longueur. Pourtant, les révélations jonchent le récit et la dernière, quant à l’identité du Ernst, une créature changeant de physionomie et avide d’enfants particuliers, fut vraiment un très bon rebondissement (bon, moi, je ne m’y attendais pas mais peut-être que d’autres lecteurs sont plus futés !).
            La fin accélère grandement, on sent et on vit le danger au même titre que les personnages et sur les cinquante dernières pages nous sommes vraiment plongés au cœur de l’action.

            Il faut également reconnaître que les photographies insérées dans le récit suscitent autant voire davantage que les mots l’horreur, notamment quand les Ernst sont visibles dessus (j’ai lu ce passage dans la nuit, autant vous dire que j’ai frissonné comme pas possible…).
            C’est extrêmement rare de découvrir un récit qui contient et se repose sur des documents externes, or ici cela se complète à merveille, entre ambiance du livre et état d’esprit : quand Jacob se méfie des trucages en dévoilant les rouages du trucage, il devient évident qu’il a raison ; quand le doute le prend à nouveau, on le partage autant que lui. En bref, l’idée est très bien exploitée !

            Les personnages possèdent tous une grande profondeur dans leur personnalité. On découvre une Miss Pérégrine à la fois protectrice et autoritaire, mais tout de même le plus souvent joviale. Bien qu’engoncés dans des corps d’enfants, ces derniers font preuve d’une grande maturité, ce qui étonnerait les gens qui ne sont pas dans la confidence de leur secret, et détiennent des pouvoirs divers et variés, dont parfois on aimerait posséder (je pense au pouvoir d’Emma, que j’ai toujours souhaité…). Il faut pourtant préciser que ces pouvoirs ne sont pas liés à la représentation simpliste de notre époque, liée à des super-héros en tout genre. Non, les dons des enfants particuliers sont décrits comme plus normaux, et un peu plus glauques aussi, contribuant à appesantir une atmosphère déjà suffocante.

            Le style n’est pas forcément difficile à appréhender, mais il laisse quand même une impression d’entraver la progression de notre lecture. Cette dernière n’est en effet pas fluide, et c’est bien dommage car cela aurait pu donner un coup de pouce au livre. Néanmoins, cela accentue également l’atmosphère pesante et glauque, donc selon les envies du lecteur ce point peut être un mal comme un bien. De mon côté, je suis assez mitigée, pour les raisons énoncées : une petite fluidité supplémentaire aurait été appréciable, mais je me contenterai du peu fourni.
              Publié chez Bayard Jeunesse, le roman se veut donc destiné à un lectorat assez jeune. De mon côté, je le conseille davantage à un public plus mature, afin que la lecture soit plus percutante, moins choquante, avec une phrase interprétative.


            En conclusion, un premier tome qui pose les bases solides d’une histoire à l’atmosphère pesante, selon l’image que l’on possède de l’ambiance de l’époque. Les personnages ne sont pas particulièrement attachants mais dégagent une aura intrigante. Le point fort de cette série se pose bien évidemment sur cette complémentarité entre récit et photographies. Une agréable découverte, plutôt marquante.




Les autres titres de la saga :
1. Miss Peregrine et les enfants particuliers
4. La Carte des jours
5. La Conférences des oiseaux
- saga en cours -

2 commentaires:

  1. Je l'ai lu la semaine dernière ! ^^
    Je dois dire par contre que pour ma part, ça a été une bonne lecture mais sans réel plus. J'en attendais énormément avec tous les avis que j'avais lu...

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    1. Oui, j'étais justement allée voir ta chronique pou découvrir ton ressenti et ça m'avait un tantinet refroidi ^^
      C'est vrai que les avis étaient assez positifs dans l'ensemble mais je m'attendais à ça quand j'allais le lire donc je pense avoir davantage apprécié que toi car je n'ai pas eu le coup de la déception.

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