31 mai 2015

Le Pacte des Marchombres, tome 1 - Ellana





Synopsis :

"- Ellana, la voie des marchombres ne t'apportera 
ni richesse ni consécration,
elle t'offrira en revanche un trésor que 
les hommes ont oublié : ta liberté.
Si tu le désires, je peux accompagner tes premiers pas.
- Que voulez-vous dire ? "





Mon avis :

            Toujours dans le cadre d’une relecture avec mon homme adoré (comment ça j’en fais trop ?), je sautillais d’envie à l’idée de découvrir à nouveau Le Pacte des Marchombres, qui met cette fois-ci en avant Ellana, personnage culte des sagas sur Ewilan. Ellana. Ellana… Que demande le peuple ? Encore plus d’Ellana, pardi !
            Rédiger un avis sur ce tome, voire sur la saga toute entière, est pourtant un exercice périlleux. La crainte de dénaturer l’œuvre, sa philosophie, le style de l’auteur, de vouloir donner envie de le lire mais en faire trop au point que les futurs lecteurs seront déçus, tout cela me fait redouter cette chronique. Mais bon, faut bien se lancer un jour…

            Il est très rare que je perde mon temps à lire une préface, même si j’ai conscience qu’elle permet d’étayer le point de vue d’un auteur ou d’un éditeur, qu’elle permet d’approfondir un sujet à peine effleurer dans le texte, de mettre en bouche pour la suite, ou que sais-je ?
Pour Ellana, il me paraissait inconcevable de ne pas lire cette fameuse préface, qui réunit les trois idées énumérées plus haut, qui permet de comprendre pourquoi Pierre Bottero s’est dirigé vers la rédaction de cette nouvelle saga. La préface fait trois pages, tiendrait sur seulement deux, mais elle suffit amplement pour faire naître des émotions contraires chez le lecteur : le sourire, les larmes. Dire que nous ne sommes même pas encore dans le vif du sujet…

Les premiers chapitres sont tout simplement sublimes. Ils nous plongent dans l’univers de Gwendalavir, empire que nous connaissons déjà si bien. Pourtant, nous voyageons dans une province assez méconnue, au nord d’Al-Far, dans les régions les plus sauvages et par conséquent les moins habitées de l’empire alavirien. Sublime  par la simplicité des mots et les émotions fortes qui émanent d’eux, par l’innocence de cette enfant de cinq ans que nous rencontrons enfin, par les promesses d’une suite splendide, par la brutalité et la cruauté. Les pages se tournent sans que l’on perçoive les mouvements, avides que nous sommes à vouloir connaître la suite sans attendre.
L’enfance de cette fillette construit progressivement sa personnalité, et la voie du marchombre, avant même qu’elle n’apprenne la signification de ce terme, était toute tracée pour elle. J’en viens même à me demander, en écrivant cette chronique, ce qui se serait passée pour elle si elle n’avait rencontré ces différents personnages qui la conduisirent vers cet avenir prometteur. Mais bon, mes pensées divergent…
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Ellana n’a eu pas une enfance facile, même si certains personnages, pour étonnants qu’ils soient, ont contribué à adoucir la brutalité de certains événements dans sa jeune vie. Là encore, Pierre Bottero manie les émotions de ces personnages et de son lectorat avec tant de maîtrise et de facilité, on se laisse couler dans ces mots apaisants et marquants.

Pourtant, je redoutais à certains moments que quelques passages soient longs, dû à l’apprentissage d’Ellana sur la voie. Mais là encore, l’auteur nous surprend en distillant conseils et magie progressivement, sans brutalité et au moment le plus adapté pour un meilleur impact, ou une meilleure gifle. Une chose est sûre, on ne peut rester indifférent à tant de légèreté, de sagesse et d’émotions.
De nombreux événements liés à la voie du marchombre nous sont révélés ici, certes progressivement, d’une manière à la fois douce et brutale. On découvre en même temps qu’Ellana un monde nouveau, alléchant, qu’est la guilde. Difficile de ne pas évoquer plus en détails cette dernière, mais elle appartient au groupe de choses qu’il faut découvrir par soi-même.
            En revanche, il m’est interdit de parler de la voie du marchombre sans un petit paragraphe sur leur poésie. Inspirée des haïkus, la poésie marchombre se veut libre de toutes contraintes (étonnant, n’est-ce pas ?) ; les seules normes sont qu’elle s’étale sur trois vers, qu’elle se lit intérieurement et non à haute voix afin qu’elle soit plus marquante dans l’âme, et doit dégager une émotion, ou une sorte de vérité, quelque chose qui ne laisse pas indifférent. Peu importe que certains ne comprennent pas, c’est une poésie intime qui se fait seulement comprendre par les concernés. Et les différents poèmes qui jonchent le livre sont indescriptibles de beauté et de simplicité. Je me permets juste d’en glisser un ici, qui me parle énormément :

Limites sans cesse repoussée
Plaisir infini
Ecriture

            C’est dans cet univers qu’Ellana progresse, sous l’aide de son maître Jilano Alhuïn. Franche et piquante, imprévisible et impertinente, elle possède toutes les qualités pour être attachante aux yeux du lecteur. Une certaine grâce et un voile de mystère l’entourent, elle qui rebute à l’idée de se livrer, même par moment à son maître.
            Mon seul regret concerne la facilité avec laquelle elle arpente la voie mais finalement cela lui correspond bien. Elle a grandi ainsi, a toujours évolué en toute liberté dans un monde dénué de normes, elle était destinée à devenir marchombre.

            Est-ce vraiment une nécessite que je parle encore du style de l’auteur ? Une nécessité, je ne pense pas. Mais une obligation, c’est une autre paire de manches…
            Léger, subtil, marquant, je le dis et le répète, ce sont les adjectifs qui caractérisent le mieux le style de Pierre Bottero. Mais ici, dans une œuvre aussi simple et complexe, aussi belle et marquante, le style d’écriture prend tout son sens, conduit vers une seule embouchure : la quête des limites et de la liberté, facile et perpétuelle. Ce style invite tout en douceur le lecteur à arpenter la voie aux côtés d’Ellana. Ne reste plus qu’à lâcher prise et à se laisser guider.
           
            Je ne sais si Pierre Bottero a voulu glisser une petite morale dans une œuvre pareille, même si je pense que si. Mais c’est le genre de livre où chacun interprète différemment sa portée, ainsi je ne me permettrais pas de parler au nom de la majorité.
Personnellement, j’en retiendrais qu’il ne faut pas prostituer sa personnalité dans la société comme la nôtre, et tenter de garder à l’esprit notre unicité et notre goût pour la liberté, de se battre pour les valeurs auxquelles on croit, même si c’est contre l’avis de la majorité. En clair, il lutte contre le conformisme ! (Ohlala, je vais loin dans mon délire, quand même…)

Il faut savoir que pendant que je rédigeais cette chronique, le livre se tenait à mes côtés, à me narguer pour que je le reprenne en main. Je l’ai fini il y a moins d’une semaine, et déjà l’envie se fait sentir de me plonger dedans, à la quête de saveurs, d’émotions, de découvertes. De liberté. Pourquoi résister ? (« Il y a deux réponses à cette question, comme à toutes les questions : celle du savant et celle du poète… ».)

            En conclusion, une œuvre majestueuse par sa beauté, sa simplicité, son contenu marquant. Le lecteur vogue et arpente la voie du marchombre au même titre qu’Ellana, personnage clé des Ewilan dont on apprend enfin les secrets, du moins ceux qu’elle accepte de livrer. Un bijou de la littérature fantasy jeunesse, qui remporte un grand coup de coeur.
Il faut le lire, enfant comme adulte, c’est aussi simple que ça.







« La vie est une question.
La voie du marchombre est tout à la fois
La réponse du savant et celle du poète. »

Ellundril Chariakin


Les autres titres de la saga :
1. Ellana
- Saga terminée -

[Challenge] Des pavés sur la plage 2015



Bon des pavés, on en a tous à tire-larigot dans notre PAL. Et vu la taille de ma propre pile à lire, je ne me sens pas la force de compter le nombre de pavés en ma possession, je préfère simplement imaginer ^^ Du coup, ce challenge me semble parfait pour en dégommer quelques uns !


Présentation de titepomme :

Rien à voir avec une manifestation où il faut lancer des pavés sur les forces de l'ordre (quoique, si l'envie vous en dit... mais je décline toute responsabilité !).

Non, le challenge consiste à dégommer du pavé que traîne dans votre PàL. Du lourd, du bien gros.
Les BD, mangas, livres de cuisine, beaux livres ou albums ne sont pas acceptés.

Ah ah, je vous vois déjà l'oeil pétillant, les doigts luisants de salive à l'idée des points positifs que vous allez emmagasiner pour ce challenge ! 




➤ Je me réserve le droit de contrôler vos nombres de pages sur le site des maisons d'éditions afin qu'il n'y ait pas de tricherie.
➤ Votre "pavé" peut également compter pour un autre challenge. 
➤ Merci de respecter la date de commencement du challenge avant de vous mettre à vos lectures ! Un livre commencé avant le 21 juin ne comptera pas.

Si dans votre PàL, vous avez des livres qui entrent dans cette catégorie, ce challenge est pour vous ! 

Durée du challenge :
du 21 juin au 22 septembre 2015 (minuit)



Challenge d'Ana :


  1. Les Sept Lames, tome 1 - L'Antre du Voleur de David Chandler = Poche de 636 pages
  2. Chroniques des Enchanteurs, tome 1 - 16 Lunes de Kami Garcia = Broché de 635 pages
  3. Fils-de-Brumes, tome 1 - L'Empire Ultime de Brandon Sanderson = Poche de 928 pages
  4. Invisibilité d'Andrea Cremer = Broché de 432 pages

Et voilà, très peu de lectures, mais c'est déjà ça de couler ! :)


[Challenge] Dark Fantasy Challenge (31 mai 2016)



Il n'est pas difficile de se rendre compte que je lis énormément de la littérature fantasy, mais je me suis aperçue que je me consacrais surtout à la high fantasy, légère et envoûtant.
En croisant la route de ce challenge, je me suis dit qu'il serait intéressant de se lancer afin de m'ouvir à un sous-genre délaissé. D'autant plus que j'ai un grand nombre de sagas dites Dark fantasy dans ma PAL !


Présentation de Zina :

Définition d’Elbakin : Il s’agit là d’une fantasy pessimiste, voire désabusée. Les rôles sont inversés par rapport à la high ou l’heroic fantasy ; c’est le Mal qui prend le dessus sur le Bien. La dark fantasy est une fantasy qui inclut des éléments d’horreur mais ça n’en devient pas pour autant de l’horreur. L’un des plus anciens auteurs de ce genre est Clark Ashton Smith qui faisait partie du cercle de Lovecraft, et a donc subit son influence pour les univers baroques et cauchemardesques.
Wikipedia : La dark fantasy est un sous-genre des littératures de l’imaginaire dans lequel les distinctions entre le bien et le mal, thèmes récurrent dans la fantasy générale, s’effacent au profit d’histoires au ton plus réaliste et dur, parfois violent.
Ces dernières laissent généralement une grande part aux manipulations et intrigues politiques, mais elles entament également une réflexion sur les côtés les plus sombres de l’être humain.


Les règles :
Lire des livres (romans, recueils, nouvelles) appartenant au genre Dark Fantasy. Les BD, mangas et artbooks sont acceptés.
Le challenge dure 1 an, du 1er juin 2015 au 31 mai 2016. Vous pouvez vous inscrire tout au long de l’année.
Les titres choisis peuvent rentrer dans un autre challenge.

Participation :
Les inscriptions sont ouvertes à tous et se font soit sur ce billet, soit sur celui du blog.
Article de présentation avec les liens apprécié.
Sur chaque chronique que vous réalisez dans le cadre du challenge, placez-y la bannière qui se trouve au début de cet article.
Si vous souhaitez que vos chroniques soient comptabilisées et apparaissent dans le récapitulatif trimestriel que je ferai, merci de penser à m’en donner les liens.


Bibliographie :
Abercrombie, Joe – La première loi
Ange – Ayesha
Bishop, Anne – La trilogie des Joyaux Noirs
Bousquet, Charlotte – L’archipel des Numinées
Brust, Steven – Les aventures de Vlad Taltos
Cluzeau, Nicolas – Le dit de Cythèle
Coe, David B. – La couronne des 7 royaumes
Cook, Glen – Les annales de la compagnie noire
Erikson, Steven – Le Livre Malazéen des Glorieux Défunts
Ferrand, Cédric – Wastburg
Geha, Thomas – Le sabre de sang
Genefort, Laurent – Hordes
Hohlbein, Wolfgang – La chronique des immortels
Howard, Robert E. – Salomone Kane
John, Thomas – Lunardente
Kearney, Paul – Les monarchies divines
King, Stephen – La tour sombre
Lang, John – Le bouclier obscur
Lawrence, Mark – L’empire brisé
Lee, Tanith – Le dit de la terre plate
Lovecraft
Lumley, Brian – La terre des rêves
Lynch, Scott – Les salauds Gentilshommes
Martin, George R. R. – Le trône de fer
Miller, Karen – Les seigneurs de guerre
Moorcock, Michael – Le cycle d’Elric
Mondiot, Vincent & Lafarge, Raphaël – Teliam vore
Morgan, Richard – Terre des héros
Pevel, Pierre – La trilogie de Wielstadt
Polanski, Daniel – Le baiser du rasoir
Remic, Andy – Les vampires d’Airain
Robert, Michel – L’agent des ombres
Sapkowski, Andrzej – La saga du Sorceleur
Villeneuve, Magali – La dernière terre
Wagner, Karl Edouard – Kane
Weeks, Brent – L’ange de la nuit

Challenge d'Ana:
  1. L’ange de la nuit, tome 1 - La Voie des Ombres de Brent Weeks
  2. Préludes au Trône de fer, tome 1 - Le Chevalier errant suivi de L'Epée lige de George R. R. Martin
  3. Préludes au Trône de Fer, tome 2 - L'oeuf de Dragon de George R. R. Martin
  4. Les Salauds Gentilshommes, tome 1 - Les Mensonges de Locke Lamora de Scott Lynch

30 mai 2015

Chroniques du Monde Emergé, tome 1 - Nihal de la Terre du Vent


Synopsis :

            Nihal est une jeune fille très étrange : oreilles pointues, cheveux bleus, yeux violets tout la distingue des autres habitants du Monde émergé. Fille d'un célèbre armurier, elle passe son temps à jouer à la guerre avec une bande de garçons. Mais la nuit, des voix plaintives et des images de mort hantent l'esprit de Nihal. Et lorsque le terrible Tyran envahit La Terre du Vent, elle comprend que ses cauchemars sont devenus réalité. L'heure du véritable combat a sonné. Nihal doit devenir une vraie guerrière et défendre la paix, à tout prix. Ses seuls alliés : Sennar, le jeune magicien, et une infaillible épée de cristal noir.         


Mon avis :

            C’est un total hasard si ce livre a atterri dans ma pile à lire. C’est surtout par la beauté de la couverture, l’harmonie des couleurs, qui m’a attiré au premier coup d’œil.
            Je ne fus pas déçue de cette découverte !

            Dés les premières pages, le lecteur découvre un monde à la fois beau et dangereux. Beau car empli de diversité, où des créatures de tout genre se côtoient. Dangereux à cause de la guerre qui gagne chaque jour du terrain sur les terres libres. Chaque Terre porte des noms très simples, très représentatifs de la faune et flode, mais cela permet de mieux s’y retrouver dans cet univers. Nous n’avons plus qu’à nous laisser couler entre les pages et le tour est joué !
            Notre attention se focalise pourtant sur la Terre du Vent, ou grandit Nihal, l’héroïne principale de ce tome. J’ai bien aimé là aussi les décors puisque les villes de cette région sont bâties sous forme de tours, construction assez nouvelle et surprenante pour être remarquée.

            Dans une de ces tours, Salazar, évolue Nihal, jeune fille rebelle et battante, qui s’octroie le droit de gérer et dominer la bande d’amis qui l’accompagne. Elle est pourtant différente des autres : cheveux bleus, yeux violets, oreilles pointues, le lecteur devine d’emblée que la jeune adolescente n’est pas originaire d’ici, sans savoir pour autant de quelle manière elle est parvenue jusque-là. Ainsi, nous sommes conviés dés le début à s’interroger sur certains aspects de l’intrigue, certaines énigmes qui, heureusement, ne tarderont guère à être résolues.
            Nihal est toutefois une jeune fille instable. Hantée par des démons intérieurs, elle se sent l’obligation de venger les êtres chers qui sont morts pour elle. Commence alors un long apprentissage de magie, d’épée, mais aussi de façon de vivre, afin que Nihal, sans se perdre dans les affres de la guerre, ne se perde pas elle-même.
            Pour l’épauler se tient Sennar, le premier personnage à l’avoir remise à sa place, le premier véritable ami également. Jeune homme aux cheveux roux, Sennar se destine à une carrière de magie, gravissant les échelons sans aucune difficulté. Avec un caractère doux et franc, il offre un parfait équilibre avec la personnalité rebelle et sauvage de Nihal.
            Si Nihal et Sennar forment le noyau des personnages, ils sont entourés et soutenus par Soana la magicienne, Fen et Ido les chevaliers-dragon, et Livon, l’armurier qui a élevé Nihal, lui conférant la volonté de se battre. Cette grande diversité des personnages est vraiment intéressante même si, parfois, certains paraissent pâles, stéréotypés…
           
            L’intrigue dans son ensemble ne laisse pas le temps de s’ennuyer. Beaucoup es rebondissements, d’éléments d’intrigue qui s’enchaînent sans se ressembler, notamment vers la fin où Nihal est contrainte à s’éloigner de la zone de combat afin de découvrir une raison de poursuivre la lutte. Un passage plus calme s’installe, que le lecteur savoure autant que l’héroïne.
La fin est intéressante, porteuse de promesses pour la suite, entre un Sennar parti pour des terres inconnues et une Nihal qui va apprendre à maîtriser son nouveau compagnon.

            Le style d’écriture est léger, le tout se lit sans difficulté, presque d’une traite, n’aurait été la longueur du livre assez conséquente, il faut le reconnaître. Mais cela accroît l’intérêt du lecteur pour le récit, et c’est vraiment une lecture plaisante à suivre.

            Cependant, je retiens tout de même quelques points négatifs, qui ne gâchent en rien le plaisir de lire, mais qui sont quand même bien présents.
            D’abord, le temps passe trop vite dans la narration. Pour ne pas trop vous spolier, je veux juste ajouter que, par exemple, trois années de la vie de Nihal peuvent se dérouler dans une phrase. Il suffit d’un moment d’inattention de la part du lecteur pour louper ce détail, erreur fatale car il serait perdu dans le décompte et ne comprendrait pas forcément la suite.
            De plus, tout est un peu trop simple à mon goût. J’ai conscience que c’est une saga dédiée à la jeunesse, mais il y a une si grande facilité dans la réussite des objectifs des divers personnages que cela peut devenir agaçant. Un point négatif assez fâcheux et conséquent pour être évoqué ici.


            En conclusion, une œuvre jeunesse très attachante par sa simplicité et sa légèreté. La profusion et diversité parmi les personnages, les créatures et les provinces enrichissent le récit. On remarque quelques points négatifs mais rien d’assez choquant qui gâcherait la lecture. A mettre dans toutes les mains qui apprécient la magie et les combats farouches.




Les autres titres de la saga :
1. Nihal de la Terre du Vent
2. La Mission de Sennar
3. Le Talisman du pouvoir
- saga terminée -

Le magasin des suicides





Synopsis :

            Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...
           



Mon avis :

            Cela fait quelques années que ce livre stagne dans ma pile à lire, alors il me paraissait évident de participer à la lecture commune proposée par Ichmagbücher, à laquelle s’est jointe Yuya. Bon, je reconnais que j’ai quelques semaines, voire mois, de retard par rapport à mes deux comparses mais j’ai tout de même fini par le lire. Et heureusement que je me suis lancée !

            Dés le premier chapitre le lecteur atterrit dans une atmosphère à la fois sombre et loufoque, où l’humour noire et le macabre se côtoient pour le bonheur des uns et le malheur des autres. On devine facilement d’après le titre que le thème tournera autour de la mort, et plus précisément sur le suicide, mais il ne faut pourtant pas redouter cette lecture : on en ressort pas dépressif, loin de là !
            J’ai conscience que cela ne plaira pas à tout le monde, et l’auteur devait s’en douter aussi. Mais la légèreté dans le ton et l’humour permet une meilleure accroche au récit, et je dois avouer que j’ai pouffé à plusieurs reprises au cours de la lecture (alors que j’étais dans le train, je ne vous parlerai pas des regards que l’on me jetait).

            Les personnages paraissent antipathiques au départ et contribuent à cette ambiance pesante, emplie de noirceur. Les parents sont notamment les pires en la matière, n’hésitant pas à pousser une gueulante ou à punir lorsque quelque chose survient qui ne leur plaît pas. Mais même cela, poussé au paroxysme, ajoute une touche de légèreté bienvenue.
            Parmi les enfants se trouvent Vincent, Marylin et Alan. Les deux premiers sont influencés par leurs parents et sont en bonne voie pour terminer aussi sombres que ces derniers. En ce qui concerne Alan, il apporte cette touche de couleur et de bonheur qui manquent dans cette maison, et on sait d’avance comment cela va se terminer, grâce à lui.
            Chacun de ses enfants portent le prénom d’une personne célèbre qui s’est suicidée (je ne vous dirai pas lesquelles pour ne pas spolier) mais cela prouve que Jean Teulé n’écrit pas pour le plaisir d’écrire : il a une visée et des connaissances ; il insère ici un travail d’érudition. Et l’identité d’Alan… Cela m’a fait à la fois sourire et briller les yeux, parce qu’on en a énormément parlé en début d’année et j’ai été très intéressée par ce pan d’histoire.

            Comme j’ai pu le dire au-dessus, le style est léger, adouci par la dose d’humour qui jalonne le récit. Le livre est court, mais ce dernier point permet une bonne accroche au récit et se lit très rapidement.

            Enfin, il faut savoir que si le récit commence dans une ambiance très sombre, la fin véhicule tout simplement un message d’espoir, insinuant que même dans les ténèbres se cache une part de lumière (rho, très gnangnan tout ça). Bref, il faut espérer !


            En conclusion, une intrigue qui capte le lecteur par son sujet, son humour et ses personnages attachants. Je m’attendais à une histoire longue et sans couleur, je m’étonne d’avoir découvert un récit bien trop court à mon goût, plein de lumières. Je le recommande chaudement à tous les curieux de la littérature contemporaine décalée.




Chroniques des partenaires :

28 mai 2015

LC #10 - Harry Potter (31 décembre 2015)




Présentation de LadyChouux :

Bonjour à tous !

Comme beaucoup de Potterhead sur LA, je me suis dit qu'un jour 
ENCORE une fois je relirais la saga complète !

Je lance donc les Lectures Communes spéciales Harry Potter.

Bien sur les personnes n'ayant jamais lu aucun tome peuvent faire partie des LC


Un tome sera à lire chaque mois (7 mois) à partir de Juin et ce jusqu'en Décembre 2015 :

Juin : Harry Potter T1 - Harry Potter à l'école des sorciers
Juillet : Harry Potter T2 - Harry Potter et la chambre des secrets
Août : Harry Potter T3 - Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban
Septembre : Harry Potter T4 - Harry Potter et la coupe de feu
Octobre : Harry Potter T5 - Harry Potter et l'ordre du Phénix
Novembre : Harry Potter T6 - Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé
Décembre : Harry Potter T7 - Harry Potter et les Reliques de la mort

Bonus :
Les Contes de Beedle le barde
Les Animaux fantastiques
Le Quidditch à travers les âges


Vous n'êtes bien sur pas obligé de lire un livre par mois.. 
Je suis partie dans un contexte de relecture et en tant que bon Livraddictien on a plein de livre dans notre PAL qui nous prennent pas mal de temps  
Le But serai plutôt de les lire ou relire en 2015 


Participants :
Ladychouux
Delkinger
La blonde framboise
Eole
Salhuna
Simon's Book
Bountyfrei
Cocotte67
Alizaryn
Ichmagbücher
Fizz
Mana_
Vanou
Kiko28
Karotella
FleurDeCerisier
Capucine21
Tresormimi
Larepubliquedeslivres
Zatia
Nini672
The Wave
AnGee
TatianaBooks

LC #9 - Le Nom de la Rose (Terminée)




Présentation d'Anassete :

Pour cet été, je vous propose la lecture d'un mini-pavé de polar historique se déroulant au Moyen-âge : Le Nom de la Rose d'Umberto Eco. Je trouve le sujet plutôt d'actualité sur différents plans, donc ça serait peut-être l'occas' de se lancer ?

Si comme moi, vous faites partie de ceux qui ont vu le film mais qui ont toujours eu peur de se lancer tout seul dans la lecture du roman, c'est le moment !
Les autres, venez aussi


Le Nom de la Rose


Rien ne va plus dans la chrétienté. Rebelles à toute autorité, des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes et servent à leur insu le jeu impitoyable des pouvoirs. En arrivant dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie, en l'an de grâce et de disgrâce 1327, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, se voit prié par l'abbé de découvrir qui a poussé un des moines à se fracasser les os au pied des vénérables murailles. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va alors advenir en l'espace de sept jours.


Participants :
- Anassete
- Joanskingdom
- Eole
- Aaliz
- Mana_

LC #8 - Chroniques des Enchanteurs, tome 1 - 16 Lunes (Terminée)



Présentation de DarkToy :

Bonjour tout le monde! Je propose une LC du premier tome des Chroniques des Enchanteurs pour le 15 juillet 2015. (La date peut bien évidement être modifiée si ça peut arranger certains.) Cela fait très longtemps que j'ai envie de sortir 16 Lunes de ma PAL sans que j'en trouve la force. Une LC me forcera donc à l'en sortir et je pense que beaucoup veulent encore le découvrir! Qui en est?


16 Lunes


J’ai longtemps rêvé de cette fille. Elle apparaissait dans un cauchemar où, malgré tous mes efforts, elle tombait sans que je ne puisse la sauver. Je me savais lié à elle d’une façon particulière. Et puis un jour, elle est arrivée en chair et en os dans au lycée de Gatlin, notre petite bourgade du Sud des Etats-Unis. Elle était belle et mystérieuse. Si j’avais su qu’en même temps que cette fille, dont j’allais tomber éperdument amoureux, surgirait aussi une malédiction... Nous étions menacés. Et cette fois, j’allais devoir la sauver... 

L’amour sera-t-il plus fort que le destin ?

Participants:- Riz-Deux-ZzZ
- Newmoon
- Mana
- Eole
- Bountyfrei
- Sophix42
- Anaisfleur
- Valouantoine
- DarkToy
- (nini672)
...


Le Roi des Fauves

Synopsis :
                Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort. Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ». Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…

Mon avis :

            Je tiens tout d’abord à remercier la Team Livraddict pour m’avoir choisi pour ce partenariat, mais également les éditions Scrinéo qui, pour la seconde fois en deux partenariats, m’ont fait découvrir un roman très plaisant.

            Dés les premières pages, le lecteur est introduit dans une atmosphère sombre où les plus faibles subissent une longue famine alors que les plus puissants vivent dans la richesse et le confort. On devine ainsi une ambiance pesante, où les habitants les plus démunis seront prêts à tout pour survivre. L’objectif de l’histoire ne repose pourtant pas dans ces inégalités au sein d’une région, mais plutôt dans un souhait de vengeance venant d’un personnage mystérieux.
           
            C’est ainsi que nous entamons les aventures des trois héros : Ivar, Kaya et Oswald. Chacun possède des atouts et des faiblesses, nuançant leur personnalité et les rendant humains.
            Ivar apparaît rapidement comme une sorte de meneur de la petite bande, même s’il se dispute le beau rôle avec Kaya. Bien bâti, Ivar reste pourtant une personne douce et sensible, qui n’hésite pas à venir en aide et à encourager ses amis dans les moments les plus difficiles. Comme on le découvre également en début d’œuvre, c’est un jeune homme posé qui prend le temps de réfléchir avant de passer à l’action, même dans les moments les plus extrêmes.
            Kaya est une jeune femme tendant vers la même personnalité qu’Ivar. Enjouée et courageuse, elle n’hésite pas à enfreindre les lois de sa province afin de survivre. Pourtant, les épreuves qu’elle sera amenée à endurer la changeront dans toute sa profondeur, elle qui deviendra égoïste et violente. Ce développement-ci de sa personnalité l’a rendue antipathique à mes yeux, même si cela n’a gâché en rien mon plaisir de lire.
            Enfin se trouve Oswald. Il faut avouer que c’est le plus faible de la bande, par son esprit peureux et son envie récurrente d’abandonner la lutte, mais ce personnage permet aussi de colorer l’histoire. De plus, son côté couard le rend très humain, et par conséquent très attachant.
            Et comme on le verra au cours de la lecture, ces trois membres forment un tout que rien ne doit briser s’ils veulent parvenir à leurs fins…

            L’intrigue est jonchée de nombreux éléments qui permettent d’accroître l’intérêt du lecteur sans causer une lassitude. L’action est naturellement mise au premier plan, avec des rebondissements intéressants dont certains sont prévisibles et d’autres très surprenants. Cela prodigue toutefois un rythme rapide dans la narration et je ne me suis jamais ennuyée au cours de cette lecture. Cependant l’émotion détient également une part importante dans le récit, et l’on en vient à appréhender, craindre, espérer, sourire, au même titre que les personnages.
            La description est discrète dans le récit, pourtant les décors m’ont touchée par leur simplicité et leur authenticité, leur aspect sombre, sauvage, mystérieux et envoûtant à la fois. A plusieurs reprises j’ai assimilé les paysages à ceux de l’Irlande actuelle, pays que j’aime au plus haut point par les recoins abrupts et les légendes qui s’y cachent, si bien que cela ne peut être que positif pour Le Roi des Fauves.
            J’ai aussi énormément apprécié l’aspect des berserkirs, ces êtres mi-hommes mi-bêtes, à la fois conscients et sauvages, la part animale reflétant finalement la personnalité de chaque personnage. J’ai toujours adoré ce type de mythologies et l’utilisation qu’en fait ici l’auteure m’a grandement comblée. Cela m’a également donné l’envie d’en apprendre davantage sur ces créatures, chose rare pour être précisée ici.

            Le style est simple, facile à appréhender, sans toutefois tomber dans un caractère enfantin. Ce livre se destine aussi bien à un jeune public dont l’esprit souhaite s’échapper vers d’autres contrées lointaines, qu’à un public plus mature qui aurait besoin de légèreté.
            Toute l’histoire est livrée au travers des yeux d’Ivar, évoqué plus haut, ce qui est à la fois un choix pertinent puisqu’il est au centre de l’intrigue. Toutefois, j’aurai aimé un point de vue plus omniscient dans certains passages, notamment celui des transformations en berserkirs, qui auraient permis de recueillir plusieurs « témoignages » des effets que cette métamorphose procure. Mais ce n’est qu’un détail pointilleux, qui ne gâche en rien le plaisir de la lecture.

            Habituellement à la fin de mes lectures, j’aime bien faire le point sur la portée interprétative de l’œuvre. Ici, j’ai eu beau réfléchir et retourner l’ensemble dans tous les sens, je n’ai pas réussi à en tirer grand profit, si ce n’est de croire en soi, de ne pas se laisser abattre par les premiers obstacles. Certes, c’est une interprétation bien maigre, qu’on retrouve facilement dans d’autres récits, mais l’intérêt de ce livre ne réside pas en là et il m’a tellement fait passer un bon moment que je ne lui en garde pas rancune.

            Et je souhaite tout de même ajouter un petit commentaire sur l’illustration de la première de couverture, qui est tout simplement sublime. Le choix des couleurs, la typographie, le mélange des animaux… Je fus conquise au premier cœur d’œil.

            En conclusion, un livre qui m’a bien plu par ses personnages attachants, ses décors à la fois discrets et envoûtants et l’utilisation faite des berserkirs, créatures mythologiques que l’on retrouve rarement dans des œuvres. L’auteure développe donc un mythe original, le tout entraîné par un style simple et léger qui permet une meilleure attache à l’intrigue. Quelques légers points négatifs font que ce ne sera pas un coup de cœur, mais c’est certes une lecture que je n’oublierai pas de sitôt.

            A nouveau un grand merci à la Team Livraddict et aux éditions Scrinéo pour cette belle découverte ! 


17/20