27 mars 2018

Madame Bovary




Pour son malheur, Emma Bovary est née femme et vit en province. Mère de famille contrainte de demeurer au foyer, elle mène une existence médiocre auprès d'un mari insignifiant. Pourtant, Emma est nourrie de lectures romantiques et rêve d'aventures, de liberté et surtout de passion. L'ennui qui la ronge n'en est que plus violent, au point de la pousser à l'adultère.



Pourquoi ce livre ? Parce que les études obligent l’intérêt des grands classiques et que ce livre en fait bien évidemment parti.

Étonnamment, j’étais réticente à m’attaquer à ce pilier de la littérature classique. Après l’agréable découverte des Trois contes ou encore de L’Education sentimentale (non chroniqués sur mon blog) du même auteur, j’aurai dû être contente. La magie à toutefois beaucoup moins pris ici.

J’ai grandement apprécié la mise en contexte. Avant même de croiser la route de l’héroïne éponyme, l’auteur s’attarde sur la vie de Charles Bovary, en particulier son premier ménage somme toute banalement atroce. Puis il rencontre Emma, la jeune et naïve Emma, qui ne visualise l’amour que par ses lectures de jeunesse, et qui ne comprend pas la réelle portée de ses sentiments envers Charles. Ils se marient rapidement – la première épouse étant décédée auparavant – et le désastre s’emballe. Emma s’aperçoit que la passion qui l’habite n’est pas forcément la même que celle de Charles, qui lui voue pourtant un amour inconditionnel. La fierté et l’envie de s’élever la place en marge de son ménage, et très vite elle va s’enrôler dans des histoires d’infidélité, les ennuis allant crescendo, intégrant la finance et l’économie du ménage. Jusqu’à la fin. Violente.

Ce que je vais écrire me rappelle une phrase de François Bon qui disait qu’il vaut mieux lire un texte intégral et sauter quelques pages car à chaque lecture nous ne passons pas les mêmes, rendant l’expérience inédite à chaque fois, plutôt que d’acheter des textes abrégés. Je me suis sentie moins embarrassée à l’idée de sauter quelques passages descriptifs ennuyeux. Certains s’étalent en effet sur des pages et des pages et il m’arrivait de décrocher, malheureusement. Ne sentant pas l’intérêt de m’attarder sur ces longueurs selon le sujet de mon dossier, j’ai préféré ne pas lutter.

Les personnages ont en revanche une psychologie très complexe qui dessert une intrigue rebondissante. Emma est une femme de caractère, qui ne sait toutefois pas où elle met les pieds. D’apparence frêle et timide, elle possède en réalité une détermination bienvenue en regard de son mari, posé et introverti. Charles fait en effet figure de mari en retrait de son ménage et, par extension, de la société même, n’apparaissant que lors des urgences médicales.
D’autres personnages pimentent l’intrigue, comme Rodolphe et Léon, deux proies possibles aux yeux d’Emma. Ces deux-là s’opposent dans leur caractère, même si la finalité de leur relation avec Madame Bovary sera en tout point identique.

Et puis on devine le conflit entre différents mouvements littéraires majeurs, à savoir le romantisme et le réalisme. L’un précédant l’autre, l’un faisant parti de la jeunesse de l’auteur quand l’autre opère un tournant dans ses œuvres, les deux mouvements s’opposent en un conflit latent, et je dois dire que j’ai agréablement été surprise par le résultat, intéressant dans son effet.



Je ne suis pas entièrement emballée par ce classique. Je reconnais le caractère majeur qu’il présente dans l’histoire littéraire française, je ne remets pas cela en cause. Mais le récit aurait gagné à être légèrement moins épais, élaguant quelques descriptions jugées superflues à mon sens. J’ai néanmoins lu le roman d’environ quatre cent cinquante pages sur une après-midi, comme quoi j’ai réussi à accrocher a minima. C’est une lecture que je ne regrette pas pour avoir étoffé ma culture générale, mais je ne sais si elle me sera plus encore profitable.



13/20


2 commentaires:

  1. Hiii, je l'ai acheté il y a quelques jours en faisant les courses ! :D Ta chronique tombe à pic et est plutôt encourageante malgré la présence des longueurs ! Je prendrais mon temps du coup, maintenant que je suis prévenue :) j'espère en ressortir satisfaite, ou au moins pas trop déçue.

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    1. Je te le souhaite aussi. Je ne pense pas que tu seras déçue honnêtement, mais je te vois déjà avoir du mal à exprimer ton avis sur l'oeuvre :P

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