Sous le vernis d'un genre, chacune
des phrases de Jane Austen attaque les conventions, traque les ridicules, et
finit avec une grâce exquise par pulvériser la morale bourgeoise, sans avoir
l'air d'y toucher. Les héroïnes de Jane Austen lui ressemblent, elles aiment
les potins mais détestent bavardages, grossièreté et vulgarité. La pudeur, le
tact, la discrétion, l'humour sont les seules convenances qu'elles
reconnaissent... Et si Jane Austen mène les jeunes filles au mariage, c'est
fortes d'une telle indépendance qu'il faut souhaiter au mari d'être à la
hauteur ! A lire yeux baissés et genoux serrés pour goûter en secret le
délicieux plaisir de la transgression des interdits.
Mon
avis :
Agréablement surprise de ma première
découverte de cette auteure avec Orgueil
et Préjugés, j’ai de nouveau croisé la route de cette plume grâce à un
challenge proposant une liste de livres grâce auquel je ne me suis pas faite
prier pour entamer ce second roman.
Pour ma plus grande frustration,
nous retrouvons un schéma narratif en partie similaire à Orgueil et Préjugés. En effet, Jane Austen nous présente sur les
premiers chapitres les personnages clés de l’intrigue, autrement dit la famille
Elliot, avec le père baron et ses trois filles Elizabeth, Marie et Anna. Plongé
dans une situation pécuniaire précaire, Sir Elliot et sa fille Elizabeth se
voient contraints de louer la demeure qui fait leur fierté et de vivre dans un
logement plus modeste. De fils en aiguilles, l’attention va se porter sur Anna,
jeune fille à la vingtaine passée et à la recherche d’un mari. L’intrigue va
ainsi nous relater le parcours de cette jeune fille pleine d’entrain, ses
différentes visites auprès des intimes de la famille et les rencontres
progressives des prétendants.
Si le début est toujours un peu long
à démarrer, avec le manque d’échanges entre les personnages et cette fameuse
présentation de ces derniers et de la situation sociale de chacun, le lecteur
est tout de même rapidement emporté dans les intrigues sociales et maritales de
cette société ô combien différente de la nôtre actuelle.
On devine également la fin assez
vite mais elle est tout de même amenée d’une manière à ce qu’elle soit
appréciée. L’auteure l’a en effet soigné, et j’ai préféré celle-ci à celle de
ma première œuvre découverte.
Concernant les personnages, j’ai
très peu de choses à ajouter. Je trouve qu’ils sont à la fois travaillés et
banaux. Tombés dans la naïveté, ils ne voient plus que par le mariage des unes
et des autres et on en oublie l’aspect humain de la chose. Certes à l’époque
les mariages étaient organisés par convenance, mais j’ai eu l’impression ici
que cela faisait trop marquer. Après, cela ne gâche pas le plaisir éprouvé lors
de la lecture parce que c’est noyé dans la narration donc on ne se rend pas
vraiment compte de ce petit défaut.
En ce qui concerne le style d’écriture,
contre toute attente j’ai aimé retrouvé cette plume caractéristique du
classicisme britannique. Beaucoup de narrations, peu de dialogues mais le tout est
porté de manière à ce que les lecteurs de n’importe quel âge accrochent au
récit.
Après, je pense qu’il ne faut pas
commencer par Persuasion pour adhérer
au style de Jane Austen, le meilleur entre les deux étant, selon moi, Orgueil et Préjugés. Mais peut-être que
mon opinion évoluera si j’en découvre d’autres.
En
conclusion, une intrigue entraînante portée par une plume légère, si on en
oublie les personnages un peu naïfs et parfois inamicaux. Ce n’est pas le
meilleur roman de Jane Austen entre les deux que j’ai lu, mais il reste
suffisamment intéressant pour que je ne l’oublie pas de sitôt.
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