Je réfléchis à l'histoire de mes
parents, que le bonze m'a racontée. Au début, j'ai été choqué, mais, à mesure
que j'y pense, j'ai le sentiment qu'ils étaient simplement les victimes d'une
tradition familiale. Pour mon père, ce fut une humiliation de se savoir
stérile. Et pour ma mère, ce fut une catastrophe de ne pas pouvoir tomber
enceinte et d'être jugée stérile à la place de mon père.
Mon
avis :
Après le succès des trois premiers
tomes, je fus bien contente de retrouver la plume d’Aki Shimazaki avec le
quatrième tome du Poids des Secrets.
Il faut dire que je les empruntais à la bibliothèque municipale mais j’ai mis
quelques mois pour obtenir les deux derniers tomes ! Voilà chose faite, et
j’ai avalé le tout en une heure tapante entre deux livres de cours.
La mise en abîme dans l’intrigue fut
pourtant périlleuse. Je l’ai peut-être déjà précisé dans les chroniques
précédentes, mais cette série repose sur une même histoire, celle de plusieurs
familles aux destins croisés, mais racontée par divers protagonistes à diverses
époques avec pour point d’ancrage la bombe de Nagasaki lâchée par les Américains.
Ainsi ce sont les mêmes personnages que nous retrouvons tout au long de l’œuvre.
Seulement, avec les noms nippons très différents des occidentaux, il faut bien
avouer que j’ai eu du mal à me repérer. Heureusement, j’ai progressivement
retrouvé pied grâce aux faits rapportés (et à ma bonne mémoire) qui m’ont
permis de déterminer la place de chacun.
Une première critique serait donc pour le manque de
rappel. Je reconnais que cela ferait tâche dans le paysage, surtout lorsqu’on
regarde l’épaisseur du livre qui compte une centaine de pages. Pourtant, si on
les lit de manière espacée, les lecteurs peuvent être rapidement perdus, d’autant
plus quand l’identité de certains protagonistes se ressemblent…
Si on oublie ce petit incident technique, j’ai pris
grand plaisir à retrouver cette histoire de plusieurs familles liées par un
événement. Je ne pensais pas aimer ce genre de lectures, mais ce livre représenté
une force du destin sur une grande échelle si bien que, malgré le manque d’action
du à la psychologie prépondérante, on ne peut être qu’entraîner par ces petites
révélations.
L’intervention de ce protagoniste est très
intéressante. Déjà parce qu’il éclaire sur certaines évolutions de d’autres personnages
comme Mariko et son fils Yukio, et le pourquoi ils ont fini par se marier, mais
surtout parce qu’il est la preuve de la dureté des traditions nippones. En
effet, le Japon est très à cheval sur la généalogie et la descendance, sur le
droit à la succession et à l’héritage. Au travers du protagoniste, Aki
Shimazaki nous dépeint cela. Aujourd’hui en Occident, les mariages arrangés
nous feraient tout simplement rire. Mais au Japon, on en parlait encore du
temps de la Seconde Guerre mondiale. C’est entre autre un exemple sur les
détails du quotidien et de la société en général.
Le style d’écriture est toujours aussi simple et
entraînant. Je ne me risquerai plus à dire qu’il est poétique, mais il a un
côté exotique, différent de ce qu’on peut lire en Occident, et par la même
séducteur. Le style d’Aki Shimazaki est la plume de l’âme, privilégiant la
fluidité et l’émotion à la lourdeur de phrases longues et d’action.
En
conclusion, je désespérais de lire la
suite des Poids des Secrets, me voilà
rassurée. Si je fus un peu perdue au début, j’ai rapidement retrouvé pied et
plaisir à découvrir à nouvelle fois, mais sous un nouvel angle, une intrigue
liée à la bombe de Nagasaki. La plume légère et le caractère des personnages
nous tirent sans forcer jusque la fin, qui arrive bien trop rapidement. Ce
quatrième tome s’est également focalisé sur les traditions nippones, notamment
liées à la succession, que ce soit familiale ou sociale avec le travail.
Toujours aussi agréable à lire, je le conseille aux lecteurs en quête de
légèretés sensées.
Les autres titres de la saga :
1. Tsubaki
2. Hamaguri
3. Tsubame
4. Wasurenagusa
5. Hotaru
- saga terminée -
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