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17 déc. 2020

Gargantua




Le géant Gargantua naît par l'oreille gauche de sa mère après onze mois de gestation... On le voit, dans Gargantua, il ne faut rien prendre au sérieux, ni les aventures du géant débonnaire, ni les rencontres qu'il fait, occasion d'une réjouissante galerie de portraits : Grandgousier et Gargamelle, ses parents, grands amateurs de tripes ; Thubal Holoferne, son premier précepteur, qui lui apprend à réciter l'alphabet à l'envers ; maître Janotus de Bragmardo, doyen de la très sérieuse Faculté, délirant en latin, ou encore Frère Jean, plus prompt à se battre qu'à suivre la messe.

15 juil. 2020

La Chartreuse de Parme




À Parme, l'ombre de la chartreuse s'étend sur la cour et sur les intrigues aristocratiques des quelques happy few qui l'animent : Gina la belle duchesse, le comte Mosca, mais surtout le jeune Fabrice del Dongo, qui suscite l'amour de tous ceux qui le croisent. Comment ne pas l'aimer, ce jeune rêveur plein de grâce, qui transfigure la réalité ? Mais lui, que tout le monde aime, qui saura-t-il aimer ? C'est la question qui hante Fabrice, et Stendhal nous entraîne dans sa quête, qui le conduira de Milan à Parme, de Waterloo au lac de Côme, jusqu'à la prison de la tour Farnèse où son destin va basculer...

27 mars 2018

Madame Bovary




Pour son malheur, Emma Bovary est née femme et vit en province. Mère de famille contrainte de demeurer au foyer, elle mène une existence médiocre auprès d'un mari insignifiant. Pourtant, Emma est nourrie de lectures romantiques et rêve d'aventures, de liberté et surtout de passion. L'ennui qui la ronge n'en est que plus violent, au point de la pousser à l'adultère.

22 janv. 2017

À rebours




Des Esseintes : Le héros fin de siècle par excellence ! Cynique, misogyne et romantique à l'extrême. Aristocrate oisif, isolé, il se livre à une méditation sur l'existence, l'art, la religion, les femmes... Il fouille l'expérience de l'ennui jusqu'à l'écoeurement. Son acuité intellectuelle de même que le raffinement de ses sens lui font mépriser le vulgaire tout en éprouvant l'inévitable souffrance d'une sensibilité trop aiguisée.

21 janv. 2017

Le Roman de la Rose ou de Guillaume dole




Bien que non signé, on attribue ce manuscrit à Jean Renart qui est connu pour deux autres textes : le Lai de l'Ombre et l'Escoufle. La comparaison entre eux permet de leur attribuer le même auteur.

Le sujet : Un empereur, jeune prince adonné aux plaisirs de la vie élégante et facile, se prend d'amitié pour un chevalier de petite naissance, véritable modèle de simplicité courtoise et de vaillance...

20 janv. 2017

Moralités légendaires




Le plus tendre, le plus séduisant, le plus funambulesque des écrivains fin de siècle. Hamlet, Lohengrin, Pan, Persée, Salomé sont les héros des Moralités légendaires ; dépouillés de leur défroque de mythologie ou d'histoire, ils évoluent dans un monde irréel dont l'invraisemblance et la fantaisie relèvent à la fois de la fable philosophique et de la loufoquerie d'un canular de potache. Contemporain de Jarry et de Verlaine, ami de Seurat et de Fénéon, Laforgue, mort phtisique à vingt-sept ans, a été un des princes de l'absurde et le Gérard de Nerval de l'esprit décadent.

31 oct. 2016

La Mort de Philaé




Janvier 1907, l'officier de narine Pierre Loti débarque en Egypte. Pendant quatre mois, l'écrivain-voyageur se promène du Caire à Assouan, des rives du Nil au désert de Libye, de Louxor à Philae, poussé par le désir de capter le visage et l'âme d'un peuple. La mort de Philae, c'est la chronique d'un observateur hasardé dans l'Egypte du début du XXe siècle ; le brûlot d'un polémiste qui porte la plume dans la plaie d'un pays balafré par l'occupation britannique ; le livre d'un écrivain dont le style s'enchante au contact d'une civilisation avec laquelle il se sent de mèche. De la polémique et de la poésie : voilà avec quels ingrédients Loti a concocté cet ouvrage qui constitue le meilleur guide pour tous les voyageurs soucieux, comme lui, de s'aventurer au pays des pharaons.

28 oct. 2016

Vathek et ses épisodes




Atroce et infernal selon certains, avatar d’un 18ème finissant et catastrophique selon d’autres, quintessence du pré-romantisme et du solipsisme en version gothique selon d’autres encore, Vathek, s’il a reçu les hommages des plus grands de la littérature mondiale depuis sa publication à Paris, est avant tout l’un des classiques de la littérature romantique noire les moins bien établis. Depuis 1787, en effet, on ne lit qu’une version remaniée, souvent abrégée, de l’histoire du Calife Vathek.
C’est le but de la présente édition que de pallier cette manipulation génétique curieuse. L’édition de Didier Girard revient aux premiers états non seulement du texte de Vathek (l’édition de base proposée est celle de l’édition de Lausanne en 1786, jamais republiée depuis, et le lecteur pourra trouver un appareil critique complet avec les variantes par rapport aux éditions ultérieures) mais encore au texte intégral des Épisodes que leur auteur voulait voir publié avec le texte principal. Ainsi pourra-t-on lire, pour la première fois, la version initiale (‘Histoire des deux amis’) et fort différente du premier épisode (‘Histoire de Firouz et Firouzkah’) et pour chacun des autres (‘Histoire de la princesse Zulkaïs’ et ‘Histoire du prince Barkiarokh’) l’ensemble des variantes, permettant ainsi de revenir au texte de départ alors que toutes les éditions existantes de ce conte noir ont été jusqu’ici parcellaires, tronquées ou malencontreusement « corrigées ». Le texte du présent volume a été établi grâce à une étude minutieuse des manuscrits des Épisodes ainsi que des exemplaires des diverses éditions originales de Vathek.
Au-delà d’un retour au texte « premier », cette édition veut faire goûter au lecteur la prose si singulière et si convaincante de William Beckford que Stéphane Mallarmé rangea définitivement parmi les auteurs de littérature française, non pas par convention linguistique, mais au vu d’un style forgé aux exigences du cœur : « rien n’absout l’impéritie apportée au maniement des attaches de la phrase (où celle-ci se dissémine en l’ombre et le vague) ; mais que de conquêtes sur ces deux jumeaux néfastes, oui ! ». Dans cette édition fidèle aux hésitations de la plume, se dessine plus justement peut-être la poésie Beckford.

27 oct. 2016

L'École des Femmes




Arnolphe, un riche vieillard, ridicule et jaloux, convaincu que beaucoup d'or et quelques précautions lui permettront de gagner le cœur d'Agnès, sa jeune et jolie pupille... Précautions bien inutiles ! Empêche-t-on une fleur de se tourner vers la lumière ? Enfermée dans la maison de son tuteur, élevée à l'écart des garçons de son âge, maintenue dans l'ignorance des choses de l'amour, Agnès, pourtant, ne peut détourner son regard du garçon qui se promène sous son balcon et lui parle si tendrement... " Le petit chat est mort... " dit Agnès au vieil Arnolphe. Mais l'amour, lui, est bien vivant. Et capable d'instruire rapidement la plus parfaite ingénue. Alors, d'Arnolphe ou d'Agnès, qui sera le plus rusé des deux ?

Les Regrets




En 1553, le poète originaire d’Anjou se rend à Rome afin d’assister son oncle, le puissant cardinal Jean Du Bellay. Vivre entre les ruines du passé et les splendeurs du présent, c’est la promesse d’un rêve éveillé pour notre auteur nourri d’Antiquité et de civilisation italienne. Pour l’humaniste qu’il est, c’est aussi se retrouver aux sources d’une culture qui rayonne sur toute l’Europe. Pourtant, l’« étrange » séjour romain s’apparente bientôt à une descente aux Enfers et ouvre la voie aux Regrets. Alternant l’élégie, la satire et l’éloge, Du Bellay y chante sa douleur et ses ennuis. Peut-être pour mieux donner à voir son habileté poétique…

1 oct. 2016

L'École des Mères suivi de la Mère Confidente




Pour vaincre le mal, faites-vous plus méchant que lui. L'homme est un loup pour la femme. Derrière le sentiment cherchez l'intérêt, derrière les mots le calcul.
A moins qu'aux ambitions parentales et aux sombres raisons d'argent l'ingénuité, les tendres rêveries du coeur, l'aspiration à un monde plus doux et plus confiant ne fassent entendre raison.
Telle est la trajectoire parcourue par le théâtre des Lumières et dont Marivaux touche ici les deux extrèmes : la comique noirceur d'une société où, une fois les masques tombés, la morale est mise en de cruels embarras ; le mirage exquis de la vertu, du rire et du sentiment réconciliés.

15 mai 2016

Entretiens avec le Professeur Y




«La vérité, là, tout simplement, la librairie souffre d'une très grave crise de mévente. Allez pas croire un seul zéro de tous ces prétendus tirages à 100 000 ! 40 000 !... et même 400 exemplaires !... attrape-gogos ! Alas !... Alas !... seule la "presse du cœur"... et encore !... se défend pas trop mal... et un peu la "série noire"... et la "blême"... En vérité, on ne vend plus rien... c'est grave ! le Cinéma, la télévision, les articles de ménage, le scooter, l'auto à 2, 4, 6 chevaux, font un tort énorme au livre... tout "vente à tempérament", vous pensez ! et les "week-ends" !... et les Croisières Lololulu !... salut, petits budgets !... voyez dettes !... plus un fifrelin disponible !... alors n'est-ce pas, acheter un livre !...»

4 mars 2016

Odile





Synopsis :

Roland Travy, qui se croit doué pour les mathématiques, fréquente à la fois une bande de truands (dans l'entourage de laquelle il rencontre Odile) et un groupement littéraire sur lequel règne Anglarès. Il perd tour à tour ses illusions sur sa vocation de mathématicien, sa foi dans les méthodes d'Anglarès - et Odile.




Mon avis :

            Après l’échec du Chiendent, je redoutais de m’immiscer dans une nouvelle lecture de Raymond Queneau. Les cours obligent, il a bien fallu (de force) m’y coller.
            Une chose est sûre, cet auteur n’est décidément pas pour moi. Et je ne promets pas que la chronique soit très longue…

            Le récit commence sur les abords d’une guerre, alors que le héros revient en France après quatre mois de régiment. On ne connaît rien de ce personnage, si ce n’est qu’il semble réservé, introverti, et qu’il fut déchu de son rêve de devenir mathématicien dû à une triche lors de l’examen. C’est donc un personnage brisé que nous côtoyons au long de cette intrigue, mais pas marginal puisqu’il recherche au contraire la compagnie d’autres personnes, se mêlant à plusieurs groupes d’individus.
            En effet, au même titre que Nadja d’André Breton, Odile tend à mélanger les grands thèmes liés au surréalisme, comme l’errance, le hasard lié aux jeux et à la médiumnité, incluant de ce fait le rapport à l’inconscient.
            Cette œuvre est également l’occasion de présenter les liens du mouvement avec le parti communiste, une affinité qui s’est rapidement développée (même si André Breton a voulu par la suite limiter les échanges).
            Autant vous dire que je n’ai pas bien compris la fin. Parti en voyage, le protagoniste tient des pensées qui me sont restées obscures, rajoutant ainsi un doute supplémentaire quant à avis sur cette œuvre.

            Les personnages sont toutefois intéressants car il véhicule chacun leur version de ce qu’est la vie, l’un s’axant sur la médiumnité, l’autre sur le hasard, l’un revenant aux lois du Communisme, etc.
            Je ne souhaite pas m’arrêter sur chacun, mais je ne peux échapper à Odile. L’opposée de Nadja (parce qu’il faut savoir que cette œuvre est une critique adressée au roman éponyme de Breton), elle n’apparaît pas tant que cela dans l’intrigue et que veut surtout comme une femme en quête de libertés, bien qu’elle soit bridée par l’autorité familiale (tandis que Nadja, elle, a déjà trouvé cette fameuse liberté prônée par les surréalistes). Un personnage à la présence timide donc, qui ne laisse aucune trace de son passage après la lecture…

            Le style est plat, en totale harmonie avec l’intrigue, et j’ai sincèrement eu du mal à accrocher pendant toute la durée du récit. Certes, on y découvre un intérêt lié aux principes du surréalisme, mais il n’est lisible que dans cette optique.
            Personnellement, je ne conçois pas qu’on puisse lire ce livre pour le plaisir… Mais tous les goûts sont dans la nature, comme on dit.


            En conclusion, un récit qui porte son intérêt pour le surréalisme, mais qui m’aura laissée sur le carreau tout du long. Je n’ai adhéré ni à « l’intrigue », ni aux personnages qui répondent tous à une vision du mouvement. Je n’ai pas compris la fin, ce qui n’aide pas dans mon implication dans cette œuvre.


2 mars 2016

Nadja





Synopsis :

    Nadja est un récit autobiographique d'André Breton. Avec le ton neutre du « procès-verbal », du document « pris sur le vif », Breton rend compte « sans aucune affabulation romanesque ni déguisement du réel » des événements quotidiens survenus durant 9 jours entre lui et une jeune femme inconnue rencontrée le 4 octobre 1926 à Paris.




Mon avis :

            Il faut savoir que je suis bien peu au courant des grandes lignes du surréalisme, je peux donc difficilement comparer des œuvres entre elle, encore moins les juger sur leur rapport avec le mouvement.

            Venant d’André Breton, la tête de liste des surréalistes si je puis dire, on ne peut s’attendre d’une œuvre où la narration serait prépondérante. Parce que c’est faux. Je pense que, dans l’ensemble, elle doit s’étaler sur une petite moitié du livre, le reste étant destiné à présenter les atouts du surréalisme.
            Qu’on se le dise, c’est une lecture difficile d’accès, obscure à la plupart des lecteurs car on ne retrouve rien de nos codes artistiques majeurs en Nadja. Ce dernier se découvre davantage comme un outil pour répondre la belle parole de Breton, avec une réflexion sur l’errance et l’inconscient (une théorie freudienne naissante à l’époque).
            D’autres thèmes recherchés sont bien sûr présentés ici comme le hasard lié à l’errance, le tout ramassé dans une sorte de merveilleux inhérent au mouvement.
            La fin est brutale, mais le but de cette œuvre se résume dans la toute dernière phrase, qui fait là encore réfléchir sur notre lecture.

            Nadja incarne tout ce qu’André Breton recherche parmi les figures du surréalisme. Elle voit au-delà des choses et interprète à sa manière le résultat de ses observations, avec un laissé allé qui flirte massivement avec une liberté exagérée, un libertinage revendiqué par le mouvement. On ne peut pas dire que ce qui advient d’elle à la fin suscite la pitié, mais cela se veut tout de même la fin d’un cheminement propre à la pensée des surréalistes, un peu comme le Marquis de Sade, une référence incontestée du mouvement.

            Le style est froid, abrupt, sans âme, mais c’est là encore la volonté du mouvement de se soustraire à la théorie de l’Art pour l’art très en vogue à l’époque.


            En conclusion, une lecture très représentative du mouvement surréaliste, avec l’évocation des thèmes majeurs et des personnages mis au service de ces derniers. Si ce fut une lecture difficile, elle n’en reste pas moins intéressante et cela m’a éclairée sur les visions de Breton quant à l’œuvre de sa vie. Je ne recommande pas Nadja à tous, et encore moins pour une lecture de loisir.


4 oct. 2015

Le Portrait de Dorian Gray

Synopsis :

            Par la magie d'un voeu, Dorian Gray conserve la grâce et la beauté de la jeunesse. Seul son portrait vieillira. Le jeune dandy s'adonne alors à toutes les expériences, s'enivre de sensations et recherche les plaisirs secrets et raffinés. "Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais", "il faut guérir l'âme par les sens, guérir les sens par l'âme".
Oscar Wilde voulut libérer l'homme en lui donnant comme modèle l'artiste. Pour se réaliser, il doit rechercher le plaisir et la beauté, sous toutes ses formes, bien ou mal. L'art n'a rien à voir avec la morale. Dans une langue raffinée, l'auteur remet en question la société, le mariage, la morale et l'art. Ses propos sont incisifs et humoristiques.

Mon avis :

            Lu dans le cadre de mes cours, je dois bien avouer que j’ai choisi spécialement ce TD (en Littérature comparée), attirée que j’étais par Oscar Wilde. On m’a toujours dit que cet auteur était immense, avec des citations à foison et je voulais m’en rendre compte de mes propres yeux. Je ne fus tellement pas déçue…
            Pourtant, je sais d’avance que je vais avoir du mal à mettre des mots sur cette lecture, raisons pour lesquelles je devine que la critique sera plus courte et moins bien construite que d’autres.

            Tout commence par la peinture en elle-même avec le peintre Basil Hallward qui voit en Dorian Gray sa plus belle œuvre. Physique parfait et innocence pure, ce dernier se veut l’incarnation de la perfection humaine. Seulement c’était sans compter sur Lord Henry et les principes qu’il divulgue, métamorphosant cette pureté en un amas de débauche et d’immoralité. Ainsi, comme le sous-entend le résumé, c’est la déchéance de notre société qui est critiquée ici, par le biais de personnages plus différents les uns que les autres.
            La fin laisse planer l’idée d’un possible pardon, d’un repentir accessible du moment qu’on le veuille au plus profond de nous. Ce livre laisse donc entendre une profonde satire de nous, les humains, mais indique également quelques beautés, pour ne pas dire miracle (je reste objective, oui, oui).
La petite touche de fantastique au travers du personnage immortel et sa peinture vieillissante est assez agréable. Dans des récits de cette époque, je trouve que les autres se cantonnent trop facilement à un réalisme buté, Oscar Wilde ose enfin cette bouffée d’oxygène qui me manquait tant pour accrocher pleinement à une œuvre.   
           
            Les personnages sont à la fois semblables et différents. Semblables par leurs caractères profonds et différents par les principes contraires qu’ils divulguent.
            La figure majeure du livre est bien entendu celle de Dorian Gray. Jeune homme innocent comme je le disais ci-dessus, il incarne le dandysme qui voit le jour à cette époque et qui réunit ces jeunes gens qui sortent pour la simple raison de se faire voir par les autres (j’accorde que c’est une image caricaturée). Les années passent sans que l’on en perçoive clairement le décompte, si bien que le lecteur n’a pas vraiment de prise sur les méfaits commis par ce personnage obséquieux. Pourtant l’aristocratie de l’époque nous apprend tous ses crimes par le biais des commérages lors des salons et autres rencontres.
            A l’inverse de Dorian Gray, ces autres personnages se confondent dans les normes classiques de l’époque, avec les soirées mondaines, etc. Au milieu d’eux se dresse Lord Henry, une passerelle entre ces deux mondes opposés.
           
            Le style d’écriture est vraiment entraînant. Loin d’être aussi lourd que d’autres œuvres de la même époque, il est léger et accrocheur, avec de nombreux dialogues et peu de narration et réflexions, si bien que nous avons là un rythme rapide et vif.
            Le plus important ici n’est pas la forme mais le contenu. En effet, Oscar Wilde est réputé pour ses citations prodigieuses (c’est subjectif mais il est difficile de faire autrement), dont bon nombre sont glissées dans les pages du Portrait de Dorian Gray. Ainsi, si le lecteur est féru de ces citations et est du genre à prendre en note ces dernières, il sera comblé puisqu’il trouvera de quoi s’inspirer toutes les deux pages. Oscar Wilde maîtrise les idées, les critiques sur la société, et joue avec les mots avec une facilité déconcertante. Mais peu importe, nous y prenons goût et, en ce qui me concerne, cela a relevé davantage le niveau du livre.


            En conclusion, que ce soit par la diversité des personnages ou le style léger et rythmé de la plume, suscitant critiques et satires d’une société dépassée, Oscar Wilde nous dépeint un monde de façon cynique au travers de citations percutantes. La touche de fantastique renforce l’aspect réel du récit. J’ai grandement apprécié l’ensemble et le recommande chaudement à tous !

 


27 sept. 2015

Les Rougon-Macquart, tome 14 - L'Oeuvre

Synopsis :
 
            L’ouvrage nous entraîne dans le monde de l’art et des artistes, à travers le portrait d’un peintre maudit, Claude Lantier, dont le personnage évoque celui de Paul Cézanne, grand ami de Zola, qui se brouillera avec l’écrivain après la publication du roman.
Claude Lantier est le fils de Gervaise Macquart et d’Auguste Lantier (voir l'Assommoir, roman où l’on apprend qu’il a été amené à l’âge de huit ans à Plassans par un vieux monsieur séduit par la qualité de ses dessins). Il apparaît aussi dans Le Ventre de Paris. Il est ici l’ami d’enfance du romancier Sandoz, personnage dans lequel Zola a mis beaucoup de lui-même. Avec Sandoz et d’autres peintres ou sculpteurs, Claude combat pour imposer une nouvelle forme de peinture, bien éloignée des canons néo-classiques qui ont la faveur des expositions officielles. Si certains d’entre eux réussissent finalement à s’imposer, Lantier va pour sa part d’échec en échec, demeurant incompris du public et souvent de ses propres amis.

Mon avis :

            Une fois de plus lu dans le cadre de mes cours, je connaissais la plume de Zola pour avoir découvert Nana en Seconde. Je savais déjà que le style ne me dérangeait pas plus que cela, malgré quelques difficultés à m’immiscer dans le récit.

            Ce fut également le cas pour L’Oeuvre. Nous tombons sur le champ dans l’univers de l’art au travers de Claude Lantier, fils de la célèbre Gervaise et peintre raté. Dés le début nous percevons ses difficultés à peindre, ne trouvant pas de sujet ou de modèle approprié à l’esprit nouveau qu’il souhaite créer. En effet, Claude Lantier fait parti de ces artistes qui fuient le romantisme et autres mouvements bien ancrés dans l’art ; il est à la recherche de quelque chose de neuf, de plus distingué, qui révolutionnera le domaine.
            Tout est vu et observé selon Claude et Christine, deux jeunes gens rencontrés dés les premières pages et qui ne pourront plus se lâcher par la suite. Le lecteur devine aisément comment leur histoire va évoluer, mais l’émotion n’en est pas moins prenante au détour des pages et de leurs péripéties. En effet au travers ce couple, c’est toute la misère conjugale que va s’amuser à décrire Zola, avec des termes forts ne pouvant que susciter pitié et compassion chez le lecteur.
            La fin représente la décadence même de la vie. Claude devenu obsédé perdra toute notion de réalité pour se cloîtrer dans sa volonté de conquérir ce qu’il considère comme sa plus belle toile, sans s’apercevoir en parallèle toute la souffrance que cela procure à ses proches. Là encore, l’émotion est forte, poignante, décuplée jusqu’à la dernière page par l’horreur du vide à l’ultime événement du récit. Pitié, effroi, souffrance, compassion, oui, ce livre ne peut pas laisser indifférent le lecteur, complètement subjugué par une œuvre si bien menée.
            A ma grande surprise, Emile Zola n’est pas avare en dialogue, je n’avais pas souvenir de cela dans Nana. Or ici, chaque dialogue détient son importance et sa richesse, que ce soit par son contenu fort et sérieux ou par l’objectif recherché, faire naître l’émotion ou la réflexion.

            Les personnages ne font pas foule dans ce roman, confortant un esprit intime entre chacun d’eux.
            Claude incarne la figure libre du peintre consacré à son œuvre. Cette quête permet également de tenir l’argent loin de l’œuvre, ce qui est assez original à cette époque, du moins si on compare avec les romans de Balzac et sa Comédie humaine. Si ce protagoniste abonde dans l’esprit expérimental des naturalistes, il met également en avant le doute et l’amertume que peuvent ressentir les artistes lorsqu’ils doivent faire face à l’avis du public ou aux échecs répétés. C’est dans ces épreuves qu’entre la conviction, une notion importante lorsque l’on se destine à un métier du domaine artistique.
A ses côtés vit Christine, jeune femme simple et sans éducation, éperdument amoureuse de son peintre. Si le début la présente comme une jeune femme mijaurée et agaçante, elle évoluera au même titre que son compagnon pour devenir une femme dévouée à la cause de son mari, elle si récalcitrante à ses peintures dans les premières pages. Pourtant l’état dans lequel elle finira à la toute fin du récit dégagera une forte émotion qui ne peut pas laisser le lecteur indifférent face à une situation si cruelle et sombre.  
            D’autres personnages gravitent naturellement autour de ce couple principal : Sandoz le fidèle ami d’enfance, fidèle jusqu’à la toute fin ; Dubuche l’architecte autant raté que Claude ; et d’autres artistes qui ne perceront pas non plus hormis un seul, grâce à l’appui d’un riche intervenant. Toute cette diversité des artistes confortent l’idée que l’art est un domaine fermé où se faire un nom est une chose difficile, presque irréalisable.

            Je ne suis pas assez cultivée sur les œuvres publiées à cette époque, mais le style d’écriture me paraît assez semblable aux plumes des autres contemporains de Zola. Même si cela est moins percutant et dérangeant que dans les romans de José-Karl Huysmans, le style de Zola est assez lourd, notamment par l’abondance de propositions insérées par les virgules, amenant une abondance des détails, que ce soit dans la narration ou les dialogues.
            Pourtant une sensible légèreté se dégage également de ses phrases, une légèreté que je serai bien en peine d’expliquer. Emile Zola écrit sur des sujets d’importance, mais de manière à ce que nous ayons envie de le suivre jusque dans ses bouts pour découvrir le fin mot de ses propos.
            Personnellement, je m’attendais à quelque chose de dur à lire, car le style de notre français a fortement évolué depuis le XIXe siècle. Or, j’ai grandement apprécié, j’ai même été emporté par ce style si différent, si bien que je trouve que cela en fait une force dans ce récit. Après, tout le monde ne partage pas le même avis sur la question, il vaut mieux savoir dans quoi on se lance avant de découvrir par soi-même !

            Il n’est pas difficile de se rendre compte que ce roman cherche à mettre en avant les vertus du naturalisme, mouvement créé par Emile Zola lui-même. Au travers d’un Claude Lantier fuyant le romantisme, nous retrouvons l’auteur et son envie d’un mouvement nouveau, avec plus d’observations et d’expériences.
            De plus, si les observations portent sur la quête d’une révolution ratée dans l’art, Zola décrit également les conditions des femmes souvent ravalées au rang d’objets dans un ménage où l’homme est bien supérieur.
            Et comme toujours, Emile Zola s’engage dans la cause prolétaire pour dénoncer la misère de leurs conditions de vie. Ce thème reste pourtant dans le flou ici, à tout le moins plus en retrait que d’autres, donc je ne m’attarderai pas trop là-dessus dans cet avis.


            En conclusion, je redoutais cette plongée dans une œuvre d’Emile Zola, j’en ressors finalement agréablement surprise. Que ce soit au travers des personnages ou de l’enchaînement des péripéties, cette quête du renouveau dans l’art, si on oublie la comparaison avec l’émergence du naturalisme, permet d’observer et de décrire un monde miséreux où le talent est parfois injustement laissé dans l’ombre par les pairs. L’émotion en ressort plus poignante, entre pitié, compassion et souffrance partagée, accentuée par une fin bien loin de nos « happy end » actuels. Zola fait parti des auteurs classiques à lire une fois dans sa vie.



Les autres titres de la saga :
1. La Fortune des Rougon
2. La Curée
3. le Ventre de Paris
4. La Conquête de Plassans
5. La Faute de l'Abbé Mouret
6. Son Excellence Eugène Rougon
7. L'Assommoir
8. Une page d'amour
9. Nana
10. Pot-Bouille
11. Au bonheur des dames
12. La Joie de vivre
13. Germinal
14. L'Oeuvre
15. La Terre
16. Le Rêve
17. La Bête humaine
18. L'Argent
19. La Débâcle
20. Le Docteur Pascal
- saga terminée -

21 sept. 2015

Là-bas


Synopsis :

            Partout les formes obscènes montent de la terre, jaillissent en désordre dans le firmament qui se satanise ; les nuages se gonflent en mamelons, se fendent en croupes, s'arrondissent en des outres fécondes, se dispersent en des traînées épandues de laite ; ils s'accordent avec la bombance sombre de la futaie où ce ne sont plus qu'images de cuisses géantes ou naines, que triangles féminins, que grands V, que bouches de Sodome, que cicatrices qui s'ébrasent, qu'issues humides !... et il voudrait bafouiller dans de la chair de déesse, il voudrait trucider la Dryade, la violer à une place inconnue aux folies de l'homme ! "


Mon avis :

            Lu dans le cadre de mes cours, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre de cette œuvre à moitié en perdition (avouons qu’il n’est lu que pas les universitaires !), hormis ce que laissait entendre le résumé.

            Le premier chapitre m’a laissée très perplexe. Huysmans pose au travers de son protagoniste Durtal les prémices de son intrigue, en implantant un décor à la fois neutre et sombre. Les premières critiques, qu’elles soient portées sur la société en général ou plus précisément les dogmes, ne tardent pas non plus à apparaître, si bien que le lecteur comprend rapidement dans quel livre il a atterri.
            En quelque sorte, le livre se décompose en deux parties. D’abord, on découvre le fil de narration en lui-même, avec les diverses rencontres de Durtal et ses recherches quant au culte satanique de son époque. C’est en parti dans ces passages là que se dressent les satires de l’auteur. Or, pour que ces dernières soient plus percutantes, au travers du protagoniste nous seront rapportés des anecdotes historiques concernant le célèbre Gilles de Rais qui, après avoir soutenu Jeanne d’Arc dans ses diverses entreprises chrétiennes, aurait mal tourné et aurait perpétré des crimes impitoyables sur les enfants du Grand Ouest de la France. L’auteur nous offre donc une comparaison entre les pratiques d’une époque reculée et celles de son époque actuelle.
            La fin prend alors toute son importance. Alors que Durtal accomplit son vœu le plus cher par l’entremise d’une bonne femme, l’horreur des rites va se révéler à lui, si bien qu’un possible penchant pour une quelconque foi bienfaitrice peut commencer à l’attirer.

            Là encore, les personnages ne sont pas dessinés pour plaire.
Le protagoniste Durtal nous est dépeint comme un manipulateur changeant, qui n’aime pas les femmes depuis toujours jusqu’à ce qu’il rencontre Mme Chantevoue. Au début amoureux, il utilisera finalement la passion pour parvenir à ses fins, apparaissant ainsi et aussi comme un pécheur sans morale.
A l’instar de lui Mme Chantevoue incarne la figure de la tentation, l’éternelle Eve qui eut la curiosité de goûter au fruit de la connaissance, car c’est grâce à elle que Durtal accède aux réponses à ses interrogations. Ainsi on découvre les gros traits caractérisant le catholicisme dans les personnages en eux-mêmes.
En parallèle, les pas de Durtal nous mènent chez les Carhaix, un couple de gens dont le mari s’occupe de faire sonner les cloches. Ces rencontres et ces repas sont prétextes à discuter de la religion, à mettre en place cette satire des dogmes, mais également de préciser les contours de leur bienfait selon les Carhaix. Ainsi je n’ai pas l’impression que l’auteur imposait sa vision des choses mais soumettait des arguments afin de susciter une réflexion et un débat chez son lecteur.

Je ne pense pas que le style d’écriture soit celui qui attise le plus le plaisir des lecteurs. Avec un penchant assez lourd, notamment à cause du surplus de détails insérés dans les phrases par des virgules, ce qui coupe le rythme de lecture, la plume m’a fait penser à celle de Marcel Proust, même si elle reste bien plus accessible dans Là-bas ! Personnellement, j’adore ce style lourd, je pense que c’est celui qui me correspond le mieux. En revanche, les amoureux d’une plume fluide ne trouveront pas là leur bonheur…

Quand j’eus fini le livre, je me suis demandée quelle place avec cette œuvre dans la littérature de l’époque. Si on se replace dans le contexte, la religion occupe toujours une position importante dans les mœurs. Or ici il ne fait que la dénigrer (du moins au premier abord car j’avoue ne pas avoir approfondi la lecture dans des interprétations sans queue ni tête !). Donc était-il accepté ou n’est-il que par une infime partie de la populace ?
Si on réfléchit selon la pensée de nos jours et que l’on compare avec les lectures qui nous parviennent de cette époque, Là-bas est tout à fait original même s’il n’est pas unique non plus. Le sujet est tout à fait traité de manière innovante, avec pour but de faire réfléchir le lecteur sans imposer un point de vue quelconque. Je pense que la force du livre réside en cela, et j’ai grandement apprécié.


En conclusion, un livre innovant tant par la forme que par le contenu, avec des personnages atypiques et pas très attachants mais non pas moins intéressants. Le thème traité qu’est le satanisme est assez difficile, surtout à l’époque, mais la manière qu’à l’auteur de raconter par l’intermédiaire de l’histoire de Gilles de Rais a permis d’attiser la curiosité du lecteur. Une très belle surprise que je ne regrette pas d’avoir découvert.


17 sept. 2015

La Princesse de Clèves

Synopsis :
 
            "Je vais vous faire un aveu que l'on n'a jamais fait à un mari..." Sincère, tourmentée, la princesse de Clèves ne parvient plus à taire ses sentiments. Elle brûle d'amour depuis trop longtemps pour le duc de Nemours, l'un des plus beaux fleurons de la cour d'Henri II. Son désir est ardent ! Désespéré ! Mais elle a juré fidélité à son époux, le prince de Clèves.     
Elle aspire au bonheur et ne peut brader sa vertu. Elle veut aimer sans trahir... Cruel dilemme ! Faut-il donc renoncer au monde ? Faire ainsi le malheur d'un mari et d'un amant ? La mort est-elle préférable aux affres de l'amour ? Du mariage au déchirement, de la pudeur au sacrifice... Madame de La Fayette exprime jusque dans ses plus impudiques silences la langue subtile de la passion.

Mon avis :

                Lu dans le cadre de mes cours, je peux vous assurer que cette lecture ne m’enchantait pas plus que ça, étant donné ma déception de La Princesse de Montpensier de la même auteure.

            Le début est très étrange dans la mise en place de l’intrigue. Madame de Lafayette ne commence pas par amener l’intrigue et les personnages, plutôt par poser le contexte historique. Moi qui apprécie les anecdotes et l’Histoire en général, je fus conquise par ces premiers débuts, même si je ne « savais » pas où cela nous conduirait (bon, j’avais une idée mais je voyais mal comment elle amènerait le sujet).
            L’intrigue en elle-même nous rattrape pourtant très vite au galop. Après la présentation des diverses cours virevoltant autour du Roi, nous en arrivons aux intrigues amoureuses, les coups bas, et bien sûr l’entrée de Mlle de Chartes, la future Princesse de Clèves, cette jeune fille attirante, à la fois noble et humble. Ayant subi une éducation stricte de sa mère, qui la préservait des actes immorales en lui en parlant très précisément, la jeune femme aura toujours un comportement exemplaire, que ce soit vis-à-vis de son mari ou de la cour. C’était sans compter sans l’amour véritable envers un personnage de même rang qu’elle, un amour partagé et impossible.
            La fin est triste bien que prévisible par certains aspects. On s’attend à certaines pertes mais d’autres sont de véritables surprises. Mais je n’en dirai rien de plus ici !

            Du début jusqu’à la fin, la Princesse de Clèves m’aura énervée. Elle si amoureuse, j’ai du mal à concevoir qu’elle reste autant fidèle à ses principes. Bien sûr, il vaut mieux ainsi, elle n’en paraît que plus noble. Cependant, cela frise le ridicule à la fin de l’œuvre, alors qu’elle découvre la possibilité de vivre le bonheur qu’elle désire, elle ne se décide pas. Et là, elle m’est devenue insupportable.
            En parallèle d’elle, les personnages qui l’entourent semblent tous superficiels, n’ayant que les intrigues de la cour à l’esprit. J’ai cependant apprécié ce qui pourrait passer pour péjoratif car c’est tout à fait représentatif des nobles d’épée de l’époque.

            Le style d’écriture est assez difficile à digérer. La plume correspond à l’époque, avec des phrases tournées différemment de notre langue actuelle, si bien que le lecteur, s’il n’en a pas l’habitude, peut rapidement être sujet à des maux de tête (ce qui fut mon cas !). Malheureusement, je ne pense pas que cela entraîne un attachement à l’œuvre, ça a même eu la tendance inverse en ce qui me concerne.


            En conclusion, je retiendrai de cette œuvre l’apport en informations sur le système monarchique et les cours gravitant autour du Roi, en plus de l’Histoire en général. A côté de cela, les personnages ne sont pas particulièrement attachants et le style d’écriture n’est pas conçu pour plaire aux lecteurs de notre époque. Mieux que La Princesse de Montpensier, mais sans plus…


1 sept. 2015

Persuasion

Synopsis :

            Sous le vernis d'un genre, chacune des phrases de Jane Austen attaque les conventions, traque les ridicules, et finit avec une grâce exquise par pulvériser la morale bourgeoise, sans avoir l'air d'y toucher. Les héroïnes de Jane Austen lui ressemblent, elles aiment les potins mais détestent bavardages, grossièreté et vulgarité. La pudeur, le tact, la discrétion, l'humour sont les seules convenances qu'elles reconnaissent... Et si Jane Austen mène les jeunes filles au mariage, c'est fortes d'une telle indépendance qu'il faut souhaiter au mari d'être à la hauteur ! A lire yeux baissés et genoux serrés pour goûter en secret le délicieux plaisir de la transgression des interdits.

Mon avis :

            Agréablement surprise de ma première découverte de cette auteure avec Orgueil et Préjugés, j’ai de nouveau croisé la route de cette plume grâce à un challenge proposant une liste de livres grâce auquel je ne me suis pas faite prier pour entamer ce second roman.

            Pour ma plus grande frustration, nous retrouvons un schéma narratif en partie similaire à Orgueil et Préjugés. En effet, Jane Austen nous présente sur les premiers chapitres les personnages clés de l’intrigue, autrement dit la famille Elliot, avec le père baron et ses trois filles Elizabeth, Marie et Anna. Plongé dans une situation pécuniaire précaire, Sir Elliot et sa fille Elizabeth se voient contraints de louer la demeure qui fait leur fierté et de vivre dans un logement plus modeste. De fils en aiguilles, l’attention va se porter sur Anna, jeune fille à la vingtaine passée et à la recherche d’un mari. L’intrigue va ainsi nous relater le parcours de cette jeune fille pleine d’entrain, ses différentes visites auprès des intimes de la famille et les rencontres progressives des prétendants.
            Si le début est toujours un peu long à démarrer, avec le manque d’échanges entre les personnages et cette fameuse présentation de ces derniers et de la situation sociale de chacun, le lecteur est tout de même rapidement emporté dans les intrigues sociales et maritales de cette société ô combien différente de la nôtre actuelle.
            On devine également la fin assez vite mais elle est tout de même amenée d’une manière à ce qu’elle soit appréciée. L’auteure l’a en effet soigné, et j’ai préféré celle-ci à celle de ma première œuvre découverte.

            Concernant les personnages, j’ai très peu de choses à ajouter. Je trouve qu’ils sont à la fois travaillés et banaux. Tombés dans la naïveté, ils ne voient plus que par le mariage des unes et des autres et on en oublie l’aspect humain de la chose. Certes à l’époque les mariages étaient organisés par convenance, mais j’ai eu l’impression ici que cela faisait trop marquer. Après, cela ne gâche pas le plaisir éprouvé lors de la lecture parce que c’est noyé dans la narration donc on ne se rend pas vraiment compte de ce petit défaut.

            En ce qui concerne le style d’écriture, contre toute attente j’ai aimé retrouvé cette plume caractéristique du classicisme britannique. Beaucoup de narrations, peu de dialogues mais le tout est porté de manière à ce que les lecteurs de n’importe quel âge accrochent au récit.
            Après, je pense qu’il ne faut pas commencer par Persuasion pour adhérer au style de Jane Austen, le meilleur entre les deux étant, selon moi, Orgueil et Préjugés. Mais peut-être que mon opinion évoluera si j’en découvre d’autres.


            En conclusion, une intrigue entraînante portée par une plume légère, si on en oublie les personnages un peu naïfs et parfois inamicaux. Ce n’est pas le meilleur roman de Jane Austen entre les deux que j’ai lu, mais il reste suffisamment intéressant pour que je ne l’oublie pas de sitôt.


20 août 2015

L'Attrape-coeurs




Synopsis :

       Le roman, écrit à la première personne, relate la période où Holden Caulfield, expulsé du collège Pencey Preparatory trois jours avant les vacances de Noël, retourne à la maison familiale, à New-York. Il déambulera en ville avant de devoir annoncer la nouvelle à ses parents.
Âgé de dix-sept ans, Holden est plein d’incertitudes et d’anxiété, à la recherche de lui-même. Il vit son passage à l'âge adulte et comprend qu'il perd l'innocence de l'enfance.



Mon avis :

            Ne connaissant cet auteur de nom seulement, je n’ai jamais ressenti la curiosité de le découvrir par moi-même. Pourtant, quand j’ai croisé sa route dans la liste du BBC Challenge, mon intérêt s’est arrêté sur lui et je me suis donc lancée entre les pages de ce livre. N’ayant pas lu d’autres avis avant ma lecture, je ne savais pas à quoi m’attendre, si ce n’est à un « classique  jeunesse ». J’étais donc loin de me douter que je n’arriverais jamais à terminer ce livre…
            Mon avis promet d’être court, et je m’en excuse d’avance, mais il faut bien avouer que je n’ai pas atteint la moitié du livre. J’essaierai tout de même de rester la plus objective possible.

            Le début commençait pourtant bien. Le lecteur est d’emblée projeté dans l’univers du narrateur, un univers dur mais dépeint au travers des yeux d’un adolescent un peu simplet ce qui adoucit cette dureté des traits. L’absence flagrante d’intrigue m’avait pourtant fait tiquer, mais j’espérais en découvrir une en progressant dans ma lecture, espoir vain.
            L’absence de dialogues étalés et intéressants du point de vue du contenu m’a également dérangé. En effet, cela aurait permis de donner un rythme et d’amplifier l’intérêt du livre là où la narration ne sert qu’à alourdir le texte, elle qui ne rapporte que de la psychologie. J’ai ainsi eu beaucoup de mal à m’attacher au protagoniste et à son univers étrange.

            Le personnage me paraissait en particulier décalé avec la réalité, représenté comme une sorte d’animal puisque il fait toujours « wouaf » ou je ne sais quelle onomatopée apparentée au chien. Je me doute que l’auteur a fait exprès, mais cela m’a semblé trop osé et trop stupide pour que j’apprécie réellement de lire cela sur un certain nombre de pages…

            Le style juvénile et direct donne tout simplement l’impression d’écouter quelqu’un parler, et non lire un texte. Pourtant, si cela peut paraître attrayant à première vue, cela devient rapidement lourd, lassant et ce fut une des principales raisons qui m’ont faite abandonner ce roman. Dommage, j’avais vraiment l’impression que cela partait bien. Après, je pense que c’est un point qui plaît ou ne plaît pas ; il faut donc tester par soi-même et ne pas s’en tenir à mon simple avis.

            En conclusion, un style direct intéressant mais un personnage décalé dans un univers sombre et dur. J’aurai apprécié ce genre de narration si elle avait été une nouvelle, mais là j’ai vite décroché. Je ne pense pas retenter cet auteur un jour.