Central Park

Synopsis :

 

            Alice et Gabriel n’ont aucun souvenir de la nuit dernière…
… pourtant, ils ne sont pas près de l’oublier.
New York, huit heures du matin.
Alice, jeune flic parisienne, et Gabriel, pianiste de jazz américain, se réveillent menottés l’un à l’autre sur un banc de Central Park. Ils ne se connaissent pas et n’ont aucun souvenir de leur rencontre.
La veille au soir, Alice faisait la fête avec ses copines sur les Champs-Élysées tandis que Gabriel jouait du piano dans un club de Dublin.
Impossible ? Et pourtant…
Les questions succèdent à la stupéfaction. Comment se sont-ils retrouvés dans une situation aussi périlleuse ? D’où provient le sang qui tache le chemisier d’Alice ? Pourquoi manque-t-il une balle dans son arme ?
Pour comprendre ce qui leur arrive et renouer les fils de leurs vies, Alice et Gabriel n’ont pas d’autre choix que de faire équipe. La vérité qu’ils vont découvrir va bouleverser leur existence…

Mon avis :

            Agréablement surprise par Demain du même auteur, je souhaitais découvrir une autre œuvre afin de me faire un avis plus détaillé du style de l’auteur. Non, non, ce n’est pas une excuse pour lire du Musso, je vous assure que mon envie est simplement liée à une curiosité « lecturielle » (comme tous les livres que je lis, d’ailleurs !).

            Dés le début du premier chapitre, le lecteur tombe dans le gouffre des énigmes à élucider, notamment dû à une perte de mémoire des deux héros réveillés seuls dans ce qui semble être une forêt. D’énigmes en énigmes, au travers d’une enquête de plusieurs années révolues, de bonds dans le passé et de multiples rebondissements, Guillaume Musso cherche à titiller l’intérêt du lecteur pour obtenir avant les deux héros le fin mot de l’histoire.

            Le happy end de la fin est assez surprenant, quand on sait la vie et les épreuves qu’a traversées l’héroïne. Selon moi, l’auteur avait tout à gagner en écrivant une fin plus tragique qui aurait accru l’intérêt du livre et qui aurait envoyé un message plus percutant. Je suppose qu’il a voulu plaire au plus grand nombre de ses lecteurs…

            Alice est une femme de trente huit ans et policière de surcroît. Si nous en savons peu sur elle en début d’œuvre, les questions de plus en plus osées de son compagnon d’infortune vont la pousser à dévoiler son intimité et son passé. Ce dernier est loin d’être enviable, il est même très difficile et insupportable, ce qui explique l’antipathie que l’on peut ressentir envers elle, avec le caractère de cochon qu’elle trimballe. Son état psychique et psychologique ne cessera d’évoluer au cours du récit, si bien que l’attachement ne se fera pas d’emblée mais progressivement.

            A l’inverse, Gabriel Keyne est le portrait de l’homme parfait pour qui aime l’humour frais et la légèreté à toute épreuve. Passant de la taquinerie au sérieux et vice versa, Gabriel ajoute une touche de piquant qui tire sur la personnalité et le passé difficile d’Alice. Contrairement à sa partenaire dont le passé jalonne le récit, le mystère est complet autour de ce protagoniste puisque seules ses paroles dans le présent de narration nous sont rapportées. Poussés par l’instinct policier d’Alice, les doutes et les interrogations fusent quant à savoir si c’est vérité ou mensonge.

           

            Le style d’écriture est toujours aussi agréable. Neutre, léger, il se lit très facilement par les plus jeunes comme les plus âgés.

            Le mélange passé et présent avec l’emploi des flashbacks pour les premiers est un choix banal mais non pas moins intéressant pour comprendre les réactions des personnages et leurs choix.

            J’ai également apprécié l’insertion des citations en début du chapitre. Il me semble que ces dernières étaient déjà présentes dans Demain, et peut-être est-ce quelque chose de redondant dans les livres de Musso, mais c’est une manière d’évoquer le sujet dans le chapitre par le biais de paroles d’autrui. Et qui sait, cela peut donner à certains l’envie d’en apprendre davantage sur ces auteurs cités.

J’ai été déçue par l’ensemble de cette œuvre. Déjà par les personnages. Que l’un soit attachant et pas l’autre ne me dérange pas vraiment, mais j’ai deviné la plupart des énigmes qui les concernaient rapidement. Je précise juste que les énigmes que j’évoque là ne concernent que le présent ou l’avenir des deux personnages, non pas le passé d’Alice par exemple (comment pourrait-on imaginer pareille chose, d’ailleurs ?).

            L’intrigue aussi m’a profondément déçue. Les jalons de l’enquête se succèdent et sont surmontés avec bien trop de facilité. Je garde à l’esprit que c’est de la lecture qui se veut récréative et légère, mais un peu de réflexion à un moment ne serait pas non plus malvenu. De plus, je trouve que les révélations de la fin valent tout simplement un plagia d’une autre intrigue dont je tairais le nom pour ne spolier ceux qui voudraient découvrir quand même ce livre (mais je peux ajouter que l’adaptation cinématographique du livre en question est jouée avec Leonardo Di Caprio, par exemple). Du reste, j’avais deviné depuis la moitié du livre environ vers quelle fin le lire se destinait, principale raison pour laquelle je fus déçue.

            Si on compare avec Demain, il est facile de s’apercevoir que Guillaume Musso utilise les mêmes ingrédients dans ses romans, même si les éléments sont incorporés de manière plus ou moins prononcées dans tel ou tel titre. J’ai l’impression que si on a déjà lu un de ses livres, il sera difficile de trouver des éléments de surprises dans les lectures suivantes, ce qui est bien dommage.

           

            En conclusion, la diversité dans le caractère des personnages ou encore les citations en début de chapitre apportent des points positifs à l’ensemble, mais malheureusement je n’ai pas assez adhéré au reste. L’intrigue est très vite devenue prévisible et je trouve qu’elle fut tout simplement plagiée puisque la fin présente de fortes similitudes avec un autre livre. Moi qui avais été agréablement surprise par Demain, me voilà déçue de A à Z par cette seconde lecture. Peut-être qu’une troisième découverte tranchera mon avis sur cet auteur…