25 déc. 2015

Les gardiens de l'océan

Synopsis :

            En plongeant pour sauver son père de la noyade, Marco, 14 ans, découvre qu'il a l'incroyable capacité de respirer sous l'eau. Mais son émerveillement est de courte durée car il apprend bien vite la vérité : il appartient à un peuple millénaire, les Gardiens de l'Océan, et l'apparition de ses pouvoirs a fait de lui une cible de choix pour ceux qui souhaiteraient empêcher la naissance d'un nouveau protecteur des mers. Afin de préserver les siens, il doit les quitter, et partir apprendre à contrôler ses nouveaux dons à Acqualys, la cité des Gardiens. Mais avant d'en devenir un à part entière, il devra affronter des pirates, explorer les fonds marins et braver le seul interdit qu'on lui a imposé... un interdit qui porte le nom de Laura.

Mon avis :                    

            Je tiens tout d’abord à remercier la Team Livraddict et les éditions Michel Lafon pour ce partenariat.
            Je dois avouer que ce livre m’a attirée par sa première de couverture sublime grâce à ses nuances de bleu, ma couleur préférée. Et puis le résumé a également titillé ma curiosité alors je me suis dit pourquoi pas.

            Mais si la première impression partait bien, le début m’a très rapidement refroidie. Pour un livre traitant de l’océan comme toile de fond, on pourrait croire que ce froid serait un bon plus pour une telle œuvre, mais bien sûr c’est un ressenti des plus négatifs, malheureusement.
            On pénètre trop rapidement dans un monde inconnu, avec peu ou sans transition, si bien qu’on a du mal à s’adapter à ce flot de découvertes. Cette impression perdure par la suite, avec un enchaînement d’aventures sans queue ni tête, sans repère temporelle et avec peu de relations avec une intrigue principale.      En évoquant l’intrigue principale, l’absence de fil conducteur m’a gênée, je ne comprenais pas le but concret de ce livre. D’accord, nous découvrons un monde « joli » et nouveau, mais l’auteure ne s’attarde pas sur l’utilité de la chose. Si un ennemi apparaît, il survient tard dans l’intrigue et le menace est bien trop superflue pour susciter un semblent de suspens.
            Heureusement, la fin porte tout de même sur cette dernière menace. Mais là encore, tout va trop vite si bien que l’on ne ressent aucunement le danger. Je fus même complètement restée détachée de l’action, sachant pertinemment que cela finirait sans aucun dégât pour nos héros. Même le dernier rebondissement était trop prévisible pour que je puisse l’apprécier à sa juste valeur…
            Si je devais résumer, cette intrigue ne comporte que des points négatifs, où vitesse et multiplicité de l’action entraînent un concentré d’un tout et n’importe quoi très peu savoureux.
           
Concernant les décors, ils sont quasiment inexistants, ce qui fut une grande déception. Un univers coloré et totalement nouveau s’offre aux lectures, mais Irène Salvador ne prend pas le temps d’évoquer les couleurs, les fonds marins, la faune et la flore, les contrastes de chaleur, etc. Malheureusement pour l’œuvre, elle se borne à créer un melting pot de péripéties qui n’ont pas su titiller mon plaisir.
Que ce soit donc par l’intrigue ou les décors, je fus complètement déçue…

            A l’instar de tout cela, je trouve les personnages creux. Ils sont rapidement passés en revue, ils ne sont ainsi pas assez travaillés et approfondis, j’ai été incapable de m’attacher à eux, malgré leurs péripéties. Il n’est pas difficile de trouver un exemple, il suffit de considérer le protagoniste : Marco, adolescent en début d’œuvre, paraît très sage et sûr de lui. Pourtant, on connaît peu de choses de lui, de son passé, de ses divers émotions et ressentis. Il est pourtant sacralisé dés son arrivée à Acqualys, alors qu’il ne maîtrise pas encore ni son monde natal, ni ses aptitudes et ses fonctions liés à son héritage. J’ai été frustrée par tout cela, car cela aurait du être des sujets centraux dans l’œuvre, or ils sont à peine évoqués.
            Il en va de même pour bon nombre des personnages. L’évolution dans la relation Marco et Léo est plus que prévisible et les changements surviennent de manière dérisoire et brouillonne, j’ai levé les yeux au ciel à plusieurs reprises.
            Le comportement des autres dignitaires d’Acqualys reste également froid, malgré l’espoir qu’ils font reposer sur les épaules du jeune Marco. Ainsi ils dégagent des sentiments contraires, bien loin d’être cohérents pour les lecteurs matures.
           
            Comme j’ai déjà pu le faire remarquer, implicitement ou non, Irène Salvador écrit de manière à ne laisser aucune prise à son lecteur sur son livre. Tout va trop vite, que ce soit dans l’intrigue ou dans ses tournures de phrase. Ces dernières sont d’ailleurs très compliquées à appréhender : je trouve qu’elles manquent de ponctuations, alourdissant fortement l’ensemble. Moi qui fais très attention à tous ces détails de la langue, ça partait mal et j’ai souffert le style tout au long de ma lecture.

            Bien sûr, je n’oublie pas que ce livre est principalement dédié à un public jeune, il fut d’ailleurs conçu autour d’une quête initiatique. Cependant, je ne vois pas comment un enfant peut trouver son bonheur dans ce genre de lecture, et je ne parle pas des adolescents qui feraient mieux de passer leur chemin.


            En conclusion, trop d’action tue l’action, et la vitesse de l’ensemble, la légèreté du style, amplifient cette impression de ne rien contrôler, de ne pas réussir à s’adapter à cet univers. Les décors sont inexistants alors qu’il y aurait du avoir un gros travail pour que le lecteur puisse se représenter ce monde aquatique méconnu. Quant aux personnages, ils sont tout bonnement creux, sans ossature ou personnalité réellement propre à chacun. Je ne conseillerai ce livre à personne, car je ne vois vraiment pas qui pourrait apprécier un livre pareil.



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