Hadrien
et Adrien, deux garçons de 13 ans, habitent à quelques kilomètres l'un de
l'autre en Picardie. Tous deux connaissent des problèmes à l'école, des
troubles sentimentaux, des litiges avec leurs parents. Une seule chose les
sépare : un siècle. Leurs destins vont se mêler et une faille temporelle leur
permet d'échanger du courrier...
Aperçu dans les rayons de ma bibliothèque
municipale, ce livre jeunesse trône dans ma Wish List depuis sa sortie si bien
que je me suis presque jetée dessus lorsque je l’ai vu (et je suis ressortie de
ma bibliothèque le cœur léger !).
En conclusion, si les personnages ne m’ont pas enchantée autant que
je l’espérais, ils portent tout de même l’intrigue sur une note de légèreté qui
varie rapidement vers la noirceur et une forte tension. Si le contexte historique
est une pièce maîtresse du récit, de nombreux sujets d’actualité sont évoqués
tel que le harcèlement pour n’en citer qu’un. Enfin, 14-14 s’emploi également à
renouveler les codes épistolaires en remettant au goût du jour ce lien
particulier et intime qu’engendre un échange épistolaire. C’est ce dernier
point qui m’a le plus plu ici, et rien que pour lui je le conseille à tous !
Etrangement,
je m’attendais à quelque chose de mieux.
Que
ce soit Hadrien, le personnage du passé, ou Adrien, celui du présent, ils sont
tous deux attachants et on prend plaisir à lire leur échange épistolaire,
malgré des débuts chaotiques.
Adrien
est un jeune garçon gentil et très altruiste, il pensera toujours à aider les
autres avant lui-même. Pourtant, il va subir des coups durs qui vont le faire
plonger dans un gouffre sans fond, alors qu’il ne cherche même pas à lutter à
contre courant. A l’inverse, malgré quelques craintes Hadrien, un peu plus
discret, est celui qui ne baisse jamais les bras, faisant de lui une force de
la nature sans même qu’il s’en aperçoive. Des obstacles se dressent sur la
route des deux garçons et ils devront apprendre à se faire confiance afin d’avancer
dans la vie.
Certains
moments m’ont fait grimacer parce qu’ils flirtaient trop avec la caricature qu’on
se fait des pré-adolescents : toujours vouloir passer pour le meilleur, ou
n’avoir que les filles pour problème, etc. S’ils passent pour attachants, cet
attachement ne fut pas complet à cause de cet effet négatif, m’empêchant d’entrer
pleinement dans l’intrigue.
Parlons de
celle-ci. Le contexte est fort intéressant puisqu’il évoque naturellement un
lambeau important de notre Histoire avec la mise en place de la Première Guerre
mondiale. Il est intéressant de voir que les craintes de l’un, sûr de la
catastrophe à venir, ne sont pas partagées par l’autre, qui vit dans une
campagne où les nouvelles fraîches n’ont pas l’air de parvenir aux moins
curieux. Une course contre la montre voit alors le jour pour sauver un maximum
de villageois, voisins d’Hadrien, prenant en compte même ceux qui résisteront
pour rester dans leur foyer, tout ce qu’ils ont.
Si le début s’appréhende
par une note légère, l’avancée du récit gagne en tension et en crainte de l’échec.
Les héros devront traverser de nombreux moments sombres, plus ou moins en
rapport avec la guerre à venir, et on se surprend à vivre ces péripéties avec
autant d’incertitudes et de craintes que les personnages, partageant en
parallèle leur moment de joie.
Je fus en
revanche plus retenue sur la fin. Je fus contente, certes, mais c’était
malheureusement trop prévisible.
[/!\ Spoiler On!] Entre Hadrien qui parvient à sauver toute sa famille ou encore Adrien qui finit dans les bras de Marion, sa chérie de toujours, je regrette que ce soit un Happy end total. Vous allez croire que je suis encore trop cruelle (mais vous avez l’habitude), mais la présence de morts à la fin du récit n’aurait que renforcé l’horreur d’une guerre et la prise de conscience de cela auprès des jeunes.
[/!\ Spoiler On!] Entre Hadrien qui parvient à sauver toute sa famille ou encore Adrien qui finit dans les bras de Marion, sa chérie de toujours, je regrette que ce soit un Happy end total. Vous allez croire que je suis encore trop cruelle (mais vous avez l’habitude), mais la présence de morts à la fin du récit n’aurait que renforcé l’horreur d’une guerre et la prise de conscience de cela auprès des jeunes.
Cela reste une
bonne fin, donc la parenthèse s’arrête là ![/!\ Spoiler Off !]
Ce livre amène
également l’occasion d’évoquer des sujets fâcheux et pourtant d’actualité. Le
harcèlement entre camarades est pointé du doigt, et l’inactivité des
enseignants pour embrayer ce phénomène est flagrante à mon sens.
Dans les actes
d’Adrien, la prépondérance des moyens technologiques pour communiquer saute aux
yeux, et je me suis mise à réfléchir à cela au cours de ma lecture, avec une
prise de conscience assez douloureuse (bon, je le savais déjà, mais certains livres
ont le don de rappeler de mauvais souvenirs).
D’autres
parcourent le livre, mais je ne vais pas non plus tout vous dire où le lire ne
servirait plus à rien !
Le style est
léger, avec un lexique d’un niveau courant des tournures de phrases simples qui
permettent une bonne adaptation au récit et la meilleure accroche possible.
Et puis, ce
livre est écrit en gros caractères avec de larges interlignes, les pages se
tournent ainsi toutes seules, et ce livre se termine en moins d’une après-midi.
Pourquoi résister à la tentation de le caser dans son emploi du temps livresque ?
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