Lui, c'est Deen Chad.
Flicaillon d'une sous-filiale de la plus grosse firme policière sur le marché
de la justice, récemment promu inspecteur solo chez Invest. Elle, c'est Elyla.
Pour ainsi dire éternelle, puisqu'elle renaît de chacune de ses morts, la
mémoire amputée de sa dernière vie. Entre eux, il y a Cheur, une planète
ultralibérale dont chacune des institutions est privée. Mais il y a surtout
Ender, l'assureur qui garantit les constitutions de mille mondes et qui veille
sur ses contrats grâce aux services d'un million d'agents très spéciaux.
Après toutes les petites merveilles
que nous a pondues Ayerdhal, je me faisais fort de lire Cybione, récit plus
ancien mais au résumé tellement accrocheur…
En conclusion, je
fus déçue de voir que ce livre n’a pas tenu sa promesse, ne m’a pas emportée ni ne m'a agressée de la claque retentissante normalement tant promise. Le défaut des intrigues
redondantes saute davantage aux yeux ici, tout comme les personnages au
caractère soit pas assez travaillé, soit développé comme un condensé de
créations déjà rencontrés dans d’autres lectures. Si j’ai tout de même retrouvé
le style avec plaisir, l’absence de la claque se fit cruellement sentir et j’ai
refermé ce livre avec une pointe de nostalgie face au néant qu’il a laissé dans
ma réflexion… C’est probablement le titre que je recommanderai le moins à ceux
qui ne connaissent pas encore les livres d’Ayerdhal mais qui veulent les essayer.
Eh
bien, je n’en suis pas ressortie totalement déçue mais tout de même un peu
mitigée, du moins si l’on compare aux autres œuvres beaucoup plus entraînantes.
Le
début est déjà trop long à démarrer. Sur un livre si court, avoir tant de
narration pour comprendre l’univers dans lequel on évolue n’est pas forcément
une chose à faire, même si je conçois que ce soit dans les habitudes de cet
auteur de préparer le terrain avant de lâcher les chiens (à l’assaut !). Du
coup, cela a retardé l’accroissement de mon intérêt pour cette œuvre, et c’était
presque trop tard.
Mais
si le début est lent, je trouve que la suite se déroule sur un plan trop
rapide. Je n’ai pas eu le temps de m’adapter que toutes péripéties survenaient,
de même que les rebondissements qui m’ont fait ni chaud ni froid. Autant dire
que je me sentais mal car c’est bien la première fois que j’ai un raté avec une
publication d’Ayerdhal, un auteur chouchou !
Il
était de ce fait prévisible que la fin me laisse tout à fait indifférente, même
si je fus choquée d’être le témoin de la trahison des êtres de pouvoir sur leurs
subalternes. Si la manière dont cette enquête se terminerait était prévisible,
la façon dont on y aboutit est toutefois surprenante et empreinte d’horreur. C’est
peut-être bien la seule chose qui m’a fait réagir dans cette intrigue, autant
dire mieux vaut tard que jamais…
Si
on s’éloigne un peu de cette intrigue seule pour une comparaison de l’ensemble
de mes lectures, je remarque un schéma global similaire entre chacune.
Cependant, si Ayerdhal a su immiscer quelques innovations au fur et à mesure,
ici je n’ai vu que les défauts d’un cheminement de péripéties trop consommé, ce
qui m’a là encore laissée sur la sellette…
Et
au final, les personnages ont participé à me donner cette impression d’ingrédients
cuisinés et marinés depuis trop longtemps.
En
Elyia, on retrouve la figure de la femme à la fois cynique et empathique qui m’a
fait penser à un condensé des personnages de La Bohème et l’Ivraie. Sa présence a heureusement rehaussé mon
degré d’intérêt sur ce livre par ses sarcasmes et ses phases émotionnelles, au
contraire de Deen Chad, l’inspecteur solo qui ne paye pas vraiment de mine. Pas
assez travaillé à mon goût, j’ai trouvé qu’il ne dégageait rien d’intéressant,
qu’il était presque indigne de la plume d’Ayerdhal, qui a déjà su faire mieux
que cela ! Vous sentez comme je suis mécontente du résultat (grrr !)
?
Vous
l’aurez compris, du point de vue de l’intrigue, je suis vraiment passée à côté
de la plaque, et je le regrette entièrement ! La magie n’a pas prise pour
la première fois, et je me sens vraiment bizarre après toutes les claques qu’Ayerdhal
a pu me mettre au cours des lectures de ses œuvres…
Du
coup, moi qui comptais acheter l’intégral publié au Diable Vauvert pour
poursuivre les aventures d’Elhya, je me surprends à présent à hésiter. Affaire
à élucider !
En
revanche, la plume est toujours aussi accrocheuse et acerbe, on ne peut pas se
tromper sur l’identité de l’écrivain, et je fus tout de même contente de
retrouver ce style car c’est avant tout ce que je recherche.
Les autres titres de la saga :
1. Cybione
2. Polytan
3. Keelsom, Jahnaïc
4. L'Oeil du Spad
- Saga non achevée -
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