La Maison Gardenor protège la Claneterre des razzias Gueules, ces terribles guerriers qui se couvrent le visage de masques d’animaux effrayants. Comme ses pères, Aegorn a fendu du crâne et lancé son cheval au galop dans les landes désolées qui séparent la Claneterre de ces barbares. Le Gueule, il connaît. Du moins le croit-il. Car depuis peu, le doute s’installe, les rêves prophétiques de sa femme, Alena, se troublent et les Gueules s’enhardissent. La rumeur gagne le pays, certains annoncent même une nouvelle horde !
Menbès est un jeune Templier du Feu qui a encore tout à apprendre. Les Gueules, il ne connaît pas, mais il est là pour percer leurs mystères. Du moins, le croit-il. Car on dit que ces barbares cherchent quelque chose. Objet ou artefact, cela effraie Pérille, la doyenne templière, au point de risquer la vie de toute une compagnie dans une quête insensée !
Je tiens tout d’abord à remercier la plateforme NetGalley et les éditions Castlemore pour ce partenariat.
Pourquoi ce livre ? Ce n’est pas le premier livre de l’autrice auquel je m’essaye, j’en gardais un bon souvenir alors j’ai voulu tester sa nouvelle parution avec ce premier tome.
Ce récit est l’histoire d’une jeune fille bientôt femme qui grandit au sein d’une petite communauté, entourée par sa famille allant de ses frères et sœurs à sa grand-mère en passant par son oncle. Ils vivent en symbiose avec la nature et le pouvoir exercé par Pondichéry. En contrepartie, les familles ont plusieurs obligations : marier les enfants dès leur plus jeune âge pour repeupler la terre ou envoyer les surdoués intellectuellement à la capitale où ils entreront dans la prestigieuse école pour approfondir leurs connaissances ; chaque famille doit également envoyer les personnes âgées de plus de soixante ans à la capitale également, dans une Maison du souvenir où ils sont invités à évoquer… leurs souvenirs !
On apprend tout cela par le biais de Moana, l’héroïne principale de l’œuvre. Devenue femme, elle va connaître une tourmente intérieure, incapable de choisir son avenir, ce dernier se tenant dans les mains de sa grand-mère, jugée sévère par l’adolescente. Celle-ci n’a parfois pas le choix, elle qui fait porter sur la famille le poids d’un terrible secret… Mais ça, il faudra le lire pour en apprendre davantage.
Je dois dire que je ressors positivement mitigée par cette lecture. L’intérêt principal porte sur les traditions Maoi dépeintes ici. Ce fut plaisant de voir la douceur de cette communauté, leur rapport avec la nature, les femmes aux bains, etc.
En dehors de cela, j’ai trouvé que l’ensemble manquait de panache, d’actions. Le début est extrêmement long à se mettre en place, l’autrice concentre davantage son attention au façonnement de son univers post-apocalyptique, la situation de ses personnages, le tout prend le pas sur l’intrigue si bien qu’on atteint facilement le premier tiers sans comprendre l’enjeu majeur. Dans un roman classé jeunesse, ce point m’a titillé à plusieurs reprises. Par la suite, cela décolle trop brutalement, les péripéties s’enchaînent avec une facilité déconcerte, je dois dire que les obstacles ne sont pas foule. Dans l’ensemble, je suis surtout déçue par le rythme inégal de ce récit, je m’attendais à quelque chose de plus mouvementé.
La fin est en revanche sympathique, avec une émotion certaine. Si j’ai douté de mon attachement envers les personnages jusque-là, cette fin a su me prouver combien je tenais à eux.
Il faut admettre que les personnages ne sont pas foule. Hormis au début où nous sommes amenés à rencontrer bon nombre de villageois lors des pérégrinations de la petite Moana, les péripéties successives ne permettent pas de rencontrer une foule de personnages. On retiendra Pierre le bosco, lui dont on se prend d’emblée d’empathie par son caractère sympathique et courtois, et Alexandro, cet enfant qui cherche à rejoindre sa famille coûte que coûte.
Je suis bien embêtée de parler de Moana car, j’en prends conscience en rédigeant cette critique, je n’ai rien ressenti pour elle si ce n’est un léger agacement. Ce n’est pas une figure marquante de la littérature jeunesse, elle ne le sera même probablement jamais. Têtue et téméraire, elle fait preuve de largesse et montre combien sa liberté lui est précieuse – le seul aspect que j’ai apprécié chez elle. Le secret qui l’accompagne est bien plus intéressant, il l’est bien plus que la jeune fille d’ailleurs, mais je ne veux pas en parler davantage.
La plume est en revanche très facile d’accès, elle nous entraîne sans souci à sa suite, avec un vocabulaire simple et des phrases courtes permettant d’avaler ce livre en un temps record. Toutefois ce n’est pas un style littéraire hors du commun, là encore ça ne sera pas une figure marquante.
Un livre jeunesse à la fois acceptable et décevant, compte tenu des précédentes parutions de cette autrice. L’univers est sympathique à arpenter, nous sommes dans du post-apocalyptique jeunesse, un paysage peu revendiqué dans cette tranche d’âges. Mais l’ensemble manque de profondeurs, surtout les personnages dont la personnalité stagne à la surface. Je retiendrai principalement de ce livre les coutumes Maoi présentées. Un livre sympathique pour un enfant et pré-adolescent, mais je pense qu’un adolescent ou adulte n’y trouverait pas son bonheur.
12/20
Les autres titres de la saga :
1. La Saveur des figues
1. La Saveur des figues
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire