16 avr. 2016

Maestra





      Le jour, Judith Rashleigh est assistante dans un hôtel de ventes aux enchères londonien qui l’exploite malgré ses diplômes et son talent. La nuit, elle officie dans un bar à hôtesses où elle séduit sans effort.
Judith sait qu’elle doit jouer le jeu. Pour faire carrière et pour charmer les hommes, elle a appris à être une gentille fille… Jusqu’à ce qu’elle découvre une gigantesque escroquerie autour d’une fausse toile de maître. Licenciée avant d’avoir pu faire éclater le scandale, Judith décide de fuir avec un riche client sur la Côte d’Azur. Là-bas, un monde décadent et corrompu les attend. Là-bas, elle goûtera à la vengeance. La gentille fille deviendra femme fatale.








           Je tiens tut d’abord à remercier la plateforme Netgalley et les éditions Robert Laffont pour l’envoi de ce livre. Après le succès de Serre-moi fort de Claire Favan publié dans la même collection, je me faisais une joie d’attaquer Maestra !
      
       Cette histoire nous présente la face cachée du monde artistique, un cercle fermé qui n’échappe pas non plus à la recherche du profit et l’accès au pouvoir. Projetée dans cet univers véreux, Judith va devoir lutter pieds et poings liés pour faire entendre sa voix. Cependant, elle va très vite déchanter lorsqu’un scandale autour d’un Stubbs éclatera. Curieuse d’élucider l’affaire au sein de l’entreprise dans laquelle elle évolue, elle sera mise au pied du mur et licencié, accroissant ainsi sa rancœur et son irrespect de la vie, jusqu’à ce que l’irréparable soit commis. Un meurtre.   
       De rencontres en rencontres auprès de riches hommes d’affaires, Judith parviendra à garder la tête hors de l’eau au prix de sacrifices. Elle saura toutefois tirer parti de chaque moment de plaisir que la vie peut nous offrir, et quand je dis plaisir, je parle de sexe à l’état brut. Parce que oui, Judith, ou Lauren selon les identités qu’elle se donne, apprécie les parties de jambes en l’air bestiales avec de parfaits inconnus, l’idéal pour obtenir ses fins sans se compromettre, sans craindre l’image que cela nous donne. Malheureusement, je trouve que ces scènes, quoique pas trop longues, revenaient trop souvent dans l’intrigue, finissant par me lasser, voire me dégoûter. Il faut dire que le prologue aurait du m’interpeller puisqu’on commençait par être témoin d’une de ces relations libertines, mais je ne pensais pas qu’on y aurait eu droit à toutes les sauces presque à chaque chapitre…
       Pour continuer sur les lourdeurs du texte, j’ai trouvé que certaines réflexions de Judith, notamment dans le dernier tiers de l’œuvre, ne servait qu’à rallonger le livre de quelques pages, si bien que je me suis ennuyée, contrairement au début où le rythme conservait un esprit vif et haletant.
       Quant à la fin, l’épilogue indique clairement une suite aux aventures de Judith, mais je dois dire que je ne comprends en quoi cela serait nécessaire. De toute façon, pour moi, c’était déjà « trop de trop », je ne me vois pas enchaîner un jour sur la suite…

       Je dois toutefois m’arrêter sur le travail remarquable de recherches, de documentations dans le domaine de l’art. C’est un monde risqué et ardu lorsque l’on n’y connait rien (ce qui est totalement mon cas ou presque), mais L.S. Hilton a su me captiver quand il était question d’œuvres, ce qui est tout de même un gros point positif !

       Pour en revenir sur le personnage de Judith – seul personnage sur lequel je m’arrêterais – j’ai trouvé qu’elle manquait cruellement de naturel dans l’évolution de son identité. On la découvre à la fois timide dans ses relations avec les autres et déterminée dans son travail. La désillusion qu’elle va connaître lors de son licenciement a certes pu la changer, mais pas en une telle profondeur et sur un si court laps de temps. Du coup, j’ai rapidement décroché de ce personnage qui m’avait paru si intéressant au début par sa complexité, alors que sur la fin, une chose ne semble plus que compter : l’argent et les corps…

       Quant au style d’écriture, cela rejoint mon idée sur à peu près le reste de l’œuvre, intrigue comme personnage : au début, j’appréciais cette vivacité du trait, cela procurait un rythme à la lecture vraiment intéressant. Puis au fur et à mesure qu’on avançait dans la misère de la vie de Judith, la plume s’est faite lourde, trop redondante, ralentissant là encore ma lecture de cette œuvre…

       En conclusion, vous l’aurez compris, cette lecture partait de manière très prometteuse, avec une intrigue axée sur le monde fermé de l’art. Mais au fil de la lecture, l’originalité du texte fut écrasée par les thèmes de la recherche du profit et la soif de vengeance par l’obtention d’une toute nouvelle puissance, le tout couvert par des histoires de fesses devenues rapidement lassantes. Le personnage principal, pourtant prometteuse, n’a pas su évoluer de manière naturelle… Bref, j’ai décroché de tout au bout du dernier tiers et j’ai du redoubler d’efforts pour parvenir à la fin du livre. 




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