Londres, fin du XIXe siècle. Une métropole enfumée, étouffant sous le smog et les remugles de l’industrialisation en pleine explosion… Samuel Prothero est aliéniste. L’un des meilleurs de sa profession. Membre du sélect Club des Inventeurs, jeune homme respecté, son avenir est tout tracé dans cette société victorienne corsetée. Jusqu’à ce que Jeffrey Richmond, inventeur de génie mais personnage sulfureux, sollicite son expertise sur le plus étrange des cas. Troublante mission, en vérité, pour laquelle le jeune Prothero devra se résoudre à embrasser tout entier l’autre côté du miroir, les bas-fonds de la ville-monde impériale et ceux, bien plus effrayants encore, de l’âme humaine…
Pourquoi ce livre ? C’est sous l’impulsion d’un cours que j’ai acheté, même si je l’avais déjà repéré au préalable. Une enseignante nous demande à présenter un coup de coeur de la rentrée littéraire actuelle, tout genre possible. Me suis donc jetée sur quatre ouvrages lors d’un passage à la Librairie L’Atalante, dont ce titre.
Les Attracteurs de Rose Street met en scène le déchirement d'un homme qui a perdu sa soeur violemment. Il s'installe chez elle malgré le quartier populaire qui ne sied pas à cette famille. Il découvre alors que le fantôme de sa soeur hante les lieux, probablement dans le but d'obtenir vengeance. Il fait alors appel à un enquêteur privé, notre héros, pour trouver le meurtrier et enfin apaiser l'âme de sa soeur. Sauf que les révélations vont tomber au compte gouttes et revoir la position de chacun.
Vous allez me dire “où se situe le Steampunk là-dedans ?”. C'est très simple ! La soeur travaillait sur une machine qui a pour objectif de nettoyer l'air de toute pollution. Sauf que la machine fonctionne mal et agit sur d'autres éléments - il faudra le lire pour comprendre quoi.
Ce roman est très clairement un huis-clos, avec une ambiance adéquate. C'est confiné, intime, malsain. On attend que ca bouillonne et explose assez rapidement.
La fin surgit trop tôt à mon goût, ca bascule trop vite si bien qu’on n'a pas le temps de suivre. C'est à mon sens le seul bémol du livre. C'est dommage de prendre le temps de développer les personnages et d'aller trop vite dans la résolution de l'affaire. De plus, je trouve que les hypothèses et accusations de l'enquêteur ne tiennent à rien, toutefois peut-être ai-je loupé le coche…
Les personnages ne sont pas attachants mais la n'est pas leur intérêt. En effet, ils mettent en avant des élans de vie, des sentiments humains que j'ai apprécié suivre.
Le protagoniste est carré, autoritaire, pourtant il fait preuve d'une certaine candeur face aux sentiments amoureux, une innocence qui pousse à le rendre attachants.
Les filles qui gravitent dans la maison sont également attachantes. Les moeurs traitent de véritables questions actuelles et leur dévouement pour leur maîtresse et amie est touchant.
J'ai apprécié qu'il n'y ait pas d’antagoniste souligné dans cette oeuvre, cela permet de se concentrer sur des notions plus importantes élevant l'esprit dans une maturité bienvenue.
Le style d'écriture est attractif (référence au titre, héhé), il nous entraîne du début à la fin sans résistance. Aucune poésie, c'est neutre à souhait et parfait pour cette ambiance.
Je suis déçue de pas avoir compris totalement la fin, toutefois j'ai pris beaucoup de plaisir à évoluer dans ce huis-clos sur fond de Steampunk. L'ambiance est là, les personnages sont fouillés et l'intrigue a un véritable intérêt. Une heure de votre temps, mais pas une heure perdue !
15/20
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