Nos Futurs est une anthologie de textes destinés à sensibiliser, à informer et à produire des récits autour des enjeux du changement climatique.
Ce livre part d’un double constat : D’une part, la transition écologique au sens large, et les changements radicaux qui l‘accompagnent, intéressent et préoccupent un public de plus en plus large, qui cherche des moyens de se saisir du sujet. D’autre part, alors que l’homme est un animal d’histoires, nous manquons de récits pour nous approprier ces futurs, souhaités ou subis. Certes, le GIEC (Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat) produit régulièrement un panorama des conséquences à long terme du changement climatique qui permet d’imaginer à quoi le monde risque de ressembler. Mais ces rapports, s’ils font référence et sont fondamentaux pour une prise de décision éclairée, ne sont que peu lus par le grand public et peinent à atteindre les imaginaires.
C’est pour ça que nous avons formé dix binômes auteur-chercheur qui se saisiront de dix thèmes parmi ceux étudiés par le GIEC, et dont le choix a fait l’objet d’un sondage auprès d’un large public (voir page sondage, voir page choix des thèmes). L’ambition est de présenter ces dix thèmes sous un double éclairage : celui de la fiction, pour explorer les possibles, et celui de la vulgarisation scientifique, pour expliquer l’état des connaissances. En rassemblant ces vingt textes, issus de la rencontre entre auteurs et chercheurs, l’objectif est de donner à voir la différence et la complémentarité entre ces deux approches qui vont être indispensables pour s’approprier les bouleversements qui s’annoncent.
Nos Futurs s’adresse à un large public, des lecteurs qui cherchent comment aborder les enjeux climatiques aux militants déjà engagés, en passant par les amateurs d’imaginaires sans préoccupation initiale pour le climat.
Un grand merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat !
Pourquoi ce livre ? Repéré dès sa sortie, j’avais un peu peur de me lancer pour le côté dossier scientifique. J’ai finalement profité d’une session de service presse pour me faire ma propre idée de ce qui nous attend pour notre futur.
Ce recueil plutôt bien pensé se construit autour de plusieurs thèmes, lesquels se divisent en une courte réflexion, rapport, essai d’un scientifique et d’une nouvelle plus ou moins longue d’un auteur de l’imaginaire.
Si j’ai pris plaisir à lire les deux parties, je ne jugerai pas ce qui concerne les sciences, n’ayant pas les connaissances nécessaires pour apporter mon grain de sel. Je préciserai néanmoins que tous les sujets ont été intéressants, traités avec les termes adéquats, mais toujours accessibles. On sent l’effort de vulgarisation pour que ce soit compréhensible par une majeure partie du lectorat. De plus, je trouve que la diversité des thèmes est bien fournie, avec des idées comme le traitement des sols (partie agriculture, la première) auxquelles je n’aurai jamais pensé.
Passons à présent sur mon ressenti au sujet des nouvelles, avec du beau monde réuni ici et des bons moments de lecture et de réflexion en perspective !
On commence avec un auteur que je n’ai jamais lu en dehors de ses nouvelles. Raphaël Granier de Cassagnac évoque à la fois l’écologie, la renaissance et la géopolitique dans La Faim justifie les moyens. Je ne peux pas dire que j’ai spécialement été émue par le passé raconté par Ambélé, ce doyen à l’origine d’une nouvelle - la dernière ? - communauté. Pourtant, à force de nous raconter ses expériences, parfois fortes, je me suis véritablement attachée au personnage en lui-même et à sa fin déstabilisante. C’est un noble sacrifice, même si je crains qu’il survienne trop tôt étant donné la jeunesse de la communauté. Au final, c’est un message de désespoir et d’espoir à la fois, à nous de les saisir et de réagir. (14/20)
J'apprécie beaucoup l'imaginaire de Claude Ecken et Toxiques dans les prés n'échappe pas à la règle. Pourtant c'est un peu long à se mettre en place, d'autant plus que j'ai rapidement deviné le but de la manœuvre (l'essai qui précède met la puce à l'oreille). Pourtant cette analogie entre musique et culture des sols dans différentes régions du monde est vraiment excellente. L'intervention à la fin est également une bonne surprise. Enfin, le sort réservé à un personnage m'a montré à quel point je me suis attachée à ce dernier. Bref, une petite pépite ! (18/20)
J’avais grandement apprécié le recueil Fidèle à ton pas balancé de Sylvie Lainé paru aux mêmes éditions, j’ai également aimé Au pied du manguier, la nouvelle qui complète la question des genres. Je reconnais avoir eu un peu de mal avec les personnages eux-mêmes mais ils incarnent chacun un idéal, avec des réflexions importantes sur leur avenir - comme peut l’avoir un lycéen sur ses études supérieures, mais sur une question plus existentielle. Je ne cache pas non plus que j’ai eu quelques frissons dans le dos à certains passages. Une nouvelle marquante ! (15/20)
En règle générale j'aime beaucoup Estelle Faye mais je suis plus mitigée au sujet du Conte de la pluie qui n'est pas venue. J'ai aimé le style, j'ai aimé les non-dits, le sacrifice d'une population pour le maintien d'un eden sans que cela ne froissé Sergueï. En fait je pense que c'est en raison du contexte de la guerre Russie-Ukraine, ça m'a sortie du récit bien malgré moi. De la qualité, mais à relire pour mieux comprendre et percevoir. (14/20)
En général j’aime beaucoup les idées de Laurent Genefort et HOME n’échappe pas à cette tendance. Je suis incapable de dire si cette nouvelle tient de l’utopie ou au contraire de la dystopie. Je suppose qu’il y a de bonnes idées comme des notions qui font froid dans le dos. En tout cas, certains tireront toujours parti d’une situation et d’autres émettront toujours leur mécontentement d’une façon ou d’une autre. J’ai beaucoup aimé le récit, son évolution et sa fin ! (18/20)
J'avais grandement hâte de m'attaquer à la nouvelle de Chloé Chevalier car j'avais beaucoup aimé Véridienne, le premier tome des Récits du Demi-Loup. Je suis enchantée de constater que sa nouvelle Trois poneys morts m'a également emportée. J'ai pourtant trouvé que le début manquait de clarté. On suit deux "phases", d'abord un échange de mails puis l'héroïne en elle-même, qui voyage vers la Suède dans ce nouveau contexte des crédits énergétiques pour la mobilité et le logement - tout est développé dans la partie scientifique qui précède donc là-dessus on n'est pas perdus ! Je me suis finalement très vite attachée à cette héroïne, ou anti-heroïne qui se déconnecte progressivement du monde civilisé, ou plutôt du monde technologique. C'est cette évolution à travers ce voyage à pied, que j'ai grandement aimé car on perçoit nettement comment Katia se débarrasse de toute attache pour à nouveau se reconnecter à l'essentiel. En toute honnêteté j'aimerais avoir la chance de vivre la meilleure expérience qu'elle ! Petite anecdote, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en imaginant un monde où HOME et Trois poneys morts seraient mis en place : un joli calvaire. Bref, un peu frustrée de ne pas avoir le fin mot de l'histoire des poneys mais ce n'était pas là le cœur du récit. Petit coup de cœur pour cette nouvelle ! (19/20)
Je ne pense pas avoir déjà lu Catherine Dufour en dehors de ses nouvelles et celle-ci, La Chute de La Défense, me conforte dans l'idée qu'il faudrait explorer plus volontiers ses productions plus longues. Je suppose que le titre compte plusieurs couches de lecture. J'ai trouvé le rythme un peu long mais le message est essentiel. Pour faire simple, si les plus aisés ne changent pas leur comportement, ils subiront le revers de la médaille. Le rythme est peut-être long, mais c'est pour bonifier les descriptions d'un Paris végétalisé magnifique et d'une société qui a réappris à vivre avec le système D. Franchement, le concept mériterait un roman qui lui serait dédié. (16/20)
En dehors du troisième tome, trop féministe à mon goût, j'ai adoré la saga Testament de Jeanne A-Débats et j'étais très contente de plonger à nouveau dans son imaginaire avec Le Monde d'Aubin. C'est peut-être pour ça que j'ai mis du temps à apprécier son texte, j'avais énormément d'attentes, mais je ne m'attendais pas à ça. J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à ce personnage éponyme égoïste. Pourtant l'univers a cette saveur particulière de la découverte, avec une évolution de la langue comme je les aime, alliage entre mots connus et mots dérivés de la technologie. J'ai adoré découvrir les dangers de ce décor gravé à la rencontre entre Aubin et Vibora. Je déplore qu'on n'ait pas passé beaucoup de temps dans le clan, mais cela aurait probablement été un peu lourd. Une bonne lecture dans l'ensemble mais je ne suis pas certaine qu'elle me marquera dans le temps. (14/20)
Sans certitude, il me semble avoir déjà lu des nouvelles de Jean-Marc Ligny, qui ne semblent pas m'avoir marquée dans la durée. 2030/2300 est un bon récit, même si ça a plutôt mal démarré. Le format blog pour nous présenter le personnage et sa mission manque d'accroche, de ton, j'avais le sentiment de lire le même exposé que la partie scientifique. Effet de redondance donc, avec des chiffres qui alourdissent le texte. Le narrateur/auteur avait probablement deviné que ça pouvait être compliqué à digérer puisqu'il glisse des excuses à la fin de sa présentation. La suite est bien meilleure, notamment en 2300 où la mémoire de cette Ancienne joue un excellent rôle. C'était très difficile à lire mais tellement prévisible comme conséquence. Bref, je ne sais pas trop me positionner sur cette nouvelle, encore une qui sera probablement vite oubliée… (12/20)
Je redoutais la fin de ce recueil car j’avais repéré que c’était Pierre Bordage qui notait le point final. J’ai tellement de frustration avec cet auteur, reconnaissant le talent de l’auteur mais ne parvenant jamais à l’apprécier à sa juste mesure. Sanctuaires me fait malheureusement le même effet. J’ai trouvé l’idée intéressante mais il m’a manqué là encore un petit quelque chose pour que j’accroche aux personnages et à l’univers. Encore une petite déception mais je vais m’accrocher jusqu’à trouver chaussure à mon pied ! (12/20)
Ce recueil est l’initiative parfaite pour comprendre les enjeux climatiques et tenter d’y apporter les meilleures solutions, à plusieurs échelles. Dix thèmes sont partagés entre une partie essai, pour nous expliquer un problème, ses enjeux, ses conséquences, et une nouvelle qui repart d’un point vu dans l’essai pour l’exploiter de manière romancée. C’est très bien fait, bien vulgarisé, et les nouvelles sont pour la plupart excellentes ! A lire pour tous les curieux de l’avenir de notre planète ou pour les engagés dans la lutte pour le climat.
15/20
J'avais adoré, et une fois n'est pas coutume j'avais même préféré la partie essai (même si j'ai trouvé certaines des nouvelles passionnantes)
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord avec toi et ça m'a ouvert les yeux sur l'accessibilité de ce genre, un essai n'est ni forcément rébarbatif ni destiné uniquement à l' "élite"
Supprimer