Dans un monde recouvert d'une brume mortelle, deux cités s'affrontent. D'un côté, il y a Luperque, orgueilleuse cité impériale qui ne prospère qu'en asservissant les autochtones de l'Arquesylve. De l'autre, Vexine, jeune ville marchande qui promet la liberté à tous ceux qui la rejoignent. Alors qu'il est en mission pour récupérer des esclaves en fuite, le centurion Ludovico est attaqué par des lycans, de dangereuses créatures à l'origine d'une guerre meurtrière il y a quelques années. Pour l'Empereur, pas de doute : Vexine est responsable. Ludovico y est envoyé sous couverture pour empêcher tout conflit d'éclater. Mais le danger n'est peut-être pas là où il l'attend...
Un grand merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat.
Pourquoi ce livre ? Même si je suis ressortie déçue par le premier roman de l'auteur, La Forêt des araignées tristes, le résumé en quatrième de couverture m'a donné le sentiment d'une intrigue plus intense et plus aboutie, si bien que j'ai décidé de laisser une seconde chance.
Les Loups de Cendres-mortes est un roman relatant un conflit entre villes voisines, quand l'une s'est dressée fièrement vers le ciel pour s'opposer et pour montrer sa supériorité à l'autre. Entre Luperque, cité où s'illumine l'empereur, et Vexine, fière cité marchande à la morale trouble, les différences sont nombreuses, tout comme les préjugés.
Au départ, j'ai adoré me plonger dans cet univers aux sonorités de Rome antique. Au cœur du cirque, on assiste à un combat prodigieux entre un gladiateur et une créature étonnante, effrayante. Cela met l'eau à la bouche, jusqu'à ce qu'on change brutalement de décor et de personnages avec cette plongée dans les profondeurs de l'Arquesylve, cette forêt qui s'étend entre les deux cités.
De là, mon intérêt n'a fait que décroître. Le scénario manque d'originalité et l'univers de consistance. Encore une fois, l'auteur se concentre sur son intrigue mais bat un rythme bien trop rapide pour être acceptable. Le lecteur manque également de précisions temporelles, impossible de savoir si certaines actions se comptent en heures ou en jours, voire davantage, ce qui rend le rythme de l'ensemble d'autant plus confus.
Bien que rapide, j'ai bien apprécié la fin, grâce à ses rebondissements et à ses descriptions. Une sorte de flou ambiant rend parfaitement compte de l'intensité des escarmouches et de la perte totale de repères. Ça m'a bien plu, surtout que je n'étais pas prête à un tel rebondissement au sujet de Lilith, cette fameuse sorcière dont chacun souhaite obtenir l'éclat de son amour.
Je n'ai pas été conquise par les personnages. Comme l'univers, la personnalité de chacun manquait de profondeurs et ne faisait que refléter le stéréotype qu'ils incarnent, entre la pauvre femme qui cherche à se libérer de ses chaînes, le centurion qui veut plaire à son empereur en répondant à ses ordres, ou l'esclave aveuglé par les sentiments, ne se rendant pas compte de la nature de ses chaînes.
Seule la magie bonifie l'intrigue ici, par son originalité et son audace. Avec cette simple présence des masques, l'auteur revisite tout un mythe au sujet des garous et élabore quelque chose de sensée. La diversité des espèces animales apporte un petit plus au tableau.
Quant au style, il me paraît un peu trop facile, ne collant pas aux deux ambiances des cités visitées. Cela aurait tellement été plus marquant d'avoir deux voix différentes pour décrire et évoquer la magnificence de Luperque ou les richesses et le commerce de Vexine. Ici, Colin Heine s'est contenté du minimum, avec un vocabulaire courant, et c'est le même reproche que j'adresse envers son intrigue et ses rebondissements…
Encore une déception avec ce second roman de l'auteur, je ne peux donc pas dire que je sois en grande affinité avec celui-ci. Entre des personnages sans profondeur, un décor qui manque d'aplomb et une intrigue trop simple, seule la magie et le personnage de la sorcière ont rehaussé un peu le tableau. Si j'aime bien l'idée d'avoir plusieurs romans indépendants dans un même univers, je pense m'arrêter ici avec Colin Heine car je ne m'y retrouve tout simplement pas.
10/20
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