Histoires de moine et de robot, tome 1 - Un psaume pour les recyclés sauvages

Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu’ils se sont fondus dans les mythes de l’humanité.

Un jour, la vie de Dex, moine de thé, est bouleversée par l’arrivée d’un robot qui, fidèle à une très vieille promesse, vient prendre des nouvelles. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu’une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? »

Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question. La nouvelle série de Becky Chambers s’interroge : Dans un monde où les gens ne manquent de rien, à quoi sert d’avoir toujours plus ?

Pourquoi ce livre ? On ne présente plus la fameuse Becky Chambers, célèbre pour sa série Les Voyageurs et plus généralement pour sa production de science-fiction dite positive. Pour ma part je n'ai pas encore fini de me pencher sur sa première saga mais j'avais envie de découvrir ce petit roman, envie impulsée par sa nomination au Prix Livraddict (catégorie SF, évidemment).

Un psaume pour les recyclés sauvages m'a fait moins d'effet que pour la plupart des avis que j'ai vu passer dessus depuis sa sortie. Peut-être me suis-je trop échauffée, étant donné les avis dithyrambiques, peut-être suis-je passée à côté… Dans tous les cas je ne ressors pas totalement convaincue, même si je fus touchée par cette vague good vibe.

Le principal défaut que je recense, c'est l'aspect trop facile de l'intrigue. Nous ne sommes pas sur un récit haletant, avec une action sulfureuse et des rebondissements à gogo. On le sait d'avance, l'autrice ne nous a jamais proposé ça. Pourtant même en connaissances de causes il m'a manqué un peu de rythme pour que j'accroche totalement au récit. Et effectivement, les choses font que ça découle tout seul, avec un gros travail sur les deux personnages, sans davantage de détails pour le décor, la temporalité. Bref, ça ne foisonne pas de détails.

C'est trop facile parce que j'ai l'impression que Becky Chambers reprend les ingrédients qui ont fait le succès des Voyageurs et qu'elle le transpose ici, dans la peau et les écrous de ces deux nouveaux personnages. Plus que de la facilité, c'est le sentiment de manquer d'originalité qui me gène le plus, dans cet argument.

Malgré ça, j'ai aimé ma lecture pour le personnage principal, pour la profondeur de sa personnalité, développée en si peu de mots. Pour ses questionnements, ses doutes, ses envies, et le sentiment de ne pas trouver sa place dans cet univers.

En fait, l'autrice évoque tellement de choses dans ce court roman que sa pensée finira forcément pas résonner et trouver un écho en chacun de nous.

La rencontre avec le robot, très prématurée dans le récit, est belle également, car elle soulève des questions sur ce qui définit la nature de l'humanité et de l'être vivant, réinterrogeant sous un angle nouveau une question récurrente dans la science-fiction.

Le dernier chapitre à lui seul à redorer le blason de cette lecture (car je partais pour mettre un 13 à la base) dans ce qu'il apporte autour d'une conversation, d'un regard, d'un sourire, dans cette lueur bleue. C'est à ce moment-là que je me suis dit "c'est trop bien, je veux lire la suite !". Et cette suite sera lue dans les prochaines semaines.

Le style est toujours aussi simple, épuré. C'est compliqué de le décrire, parce ce style est plutôt commun, et pourtant il contribue à rendre cette intrigue unique.

Ce ne fut ni un coup de coeur, ni une excellente lecture, comme pour une majorité de lecteurs jusqu'à maintenant, parce que ce fut pour moi une lecture trop "facile" : aucune originalité dans le sujet traité, aucune originalité dans les personnages et leurs conversations. Je reconnais toutefois que ce premier opus nous plonge une fois de plus dans une douce introspection sur ce qui nous définit en tant qu'humain. Les doutes, les peurs, les envies, tant de sentiments qui nous rendent complexes et beaux. Bref, c'est toujours aussi plaisant à lire et ça fait du bien à l'âme, une fois de temps en temps.

16/20

Les autres titres de la saga :
1. Un psaume pour les recyclés sauvages
2. Une prière pour les cimes timides
- saga en cours -