Tandal est en fête. Tandal est en transe. Tandal ignore tout du cancer installé au coeur même de ses noces princières.
Esclave d’un jeu inconnu, le peintre Mical est aux oubliettes, et autour de sa cellule les couteaux s’aiguisent. Sa famille d’adoption Austroise fourbit ses stratagèmes pour l’en libérer. Les étranges Spadelpietra, oscillant de la sagesse à la monstruosité, font tanguer le pays entre grandeur et catastrophe.
Que le secret de ce théâtre de marionnettes se trouve dans la science volée des Austrois, dans les reliques de l’enquête de l’homme à l’oeil de givre et d’une hétérique de l’Ouest ou sous les murs d’une citadelle recluse dans les montagnes de l’Est... la clé pour lui survivre reste encore à découvrir, quelque part dans les sombres angles du clair-obscur.
Pourquoi ce livre ? Cela fait si longtemps que cette saga traîne dans ma PAL : depuis 2018, pour être exacte. J’avais donc pris le premier tome avec moi pour mes vacances en septembre et j’étais bien décidée à lire la suite et fin peu de temps après. Challenge rempli !
Le premier opus avait été un petit coup de cœur inattendu, grâce aux décors, aux personnages et à la petite mais non pas moins affirmée partie politique qui se joue. Ce second volume subissait donc la pression de ce premier succès, je craignais énormément d’être déçue… Ce ne fut heureusement pas le cas.
On m’avait conseillé de ne pas laisser passer trop de temps entre la lecture des deux tomes (ce qui n’était pas mon plan à la base) car certains détails pouvaient disparaître et rendre la lecture ardue. Effectivement, étant donné la multitude des personnages et des lieux, des villes, je suis contente de n’avoir laissé passer que deux mois.
L’Éveil des Réprouvés m’a ainsi permis de retrouver mes personnages chouchous : Lydie, Mical, Basil, Bendetto, tant de noms et de caractères différents, voire même de partis différents, auxquels je me suis attachée sans m’en rendre compte.
Passé le frisson d’excitation de me replonger dans cette intrigue aux couleurs de l’Italie de la Renaissance (mais pas que), je me suis sentie bien moins impliquée dans cette lecture, sans que je parvienne à mettre le doigt sur ce qui m’a dérangée.
Du fait qu’on ne voyage plus sur le continent, l’intrigue m’a paru un peu plus mollassonne. Pourtant, ca pète très vite de tous les côtés, la politique entraîne coup bas sur coup bas et le sang coule à flot. Le suspens est souvent à son comble, surtout certains personnages qui se retrouvent souvent au cœur des combats. Plutôt que de faire monter crescendo l’intensité de l’affrontement, l’auteur alterne les rythmes Il est donc difficile de s’ennuyer, ce qui ne fut d’ailleurs pas le cas chez moi, il m’a seulement manqué ce petit souffle d’aventure insouciant qu’on avait dans les caravanes austroises du premier tome.
Ma plus grande déception porte davantage sur le personnage de Jana et le moment final où pleuvent les révélations. Cela manque de retentissement et de clarté, dans le sens où, en ayant fini ce roman, j’ai le sentiment de ne pas avoir tout compris sur les origines de l’Appel et sur les différents comportements de la Duchesse. C’est quand même fort désagréable, surtout que c’est la genèse de l’intrigue…
Malgré tout, l’auteur retranscrit parfaitement les émotions, quel que soit le camp du personnage. Entre colère, déception, deuil, tout est parfaitement scénarisé, chorégraphié ; certaines scènes m’ont prises aux tripes.
Par ailleurs, Romain Delplancq n’a pas son pareil pour décrire ses décors et rendre compte des combats : l’ensemble est très visuel, c’est parfait pour s’immerger entièrement dans la lecture.
Je n’ai pas ressenti cette même attirance que pour le premier opus, peut-être aussi en raison de l’environnement moins sain (ce n’était pas les vacances, quoi), mais j’ai toutefois apprécié cette lecture. Le rythme est haletant une bonne partie du roman, avec des scènes marquantes et des combats visuellement époustouflants. J’ai moins aimé la séquence révélations, qui manque de clarté selon moi. Je dois reconnaître que l’univers et ses personnages me manqueront car ils étaient tout en nuances, ce que j’aime par-dessus tout.
15/20
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