Les Spadelpietra sont la plus puissante des grandes Maisons de Tandal.
Bientôt, ils s'uniront à la famille royale.
Bientôt, ils tiendront la Slasie dans leurs mains.
Les nomades qu'on appelle Austrois sont des forains, des artistes...
... Et des inventeurs jaloux de leurs secrets.
Mical est un jeune prodige de la peinture, à qui personne ne devrait vouloir de mal.
Les engrenages tournent. La scène est dressée. Le rideau se lève.
Le drame peut commencer.
Pourquoi ce livre ? Cela fait tellement d’années que j’ai ce livre dans ma PAL. Pas depuis la sortie en version grand format non plus, mais depuis sa sortie poche, sûrement. A dire vrai, je crois me souvenir que la blogueuse Lianne qui m’avait donné envie de le découvrir par moi-même.
Je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps. Ce premier tome a été un petit coup de cœur comme j'en ai rarement eu, tout en simplicité et en surprises.
L’Appel des illustres prend son temps pour lancer son intrigue. Ou plutôt, l’auteur nous lance avec une vivacité rare un élément déclencheur violent et des répercussions inquiétantes. Et puis plus rien pendant un looooooong moment. Car Romain Delplancq, pour un premier roman, s’est quelque peu corsé le travail en usant de quelques retours en arrière et de quelques ellipses. Charge au lecteur de s’y retrouver, même si l’auteur nous prend par la main (surtout au départ) pour éviter tout flou temporel.
Personnellement, j’ai adoré ce début en fanfare suivi d’une longue vie paisible - ou presque. C’est un tempo parfait pour planter le décor et les personnages qui jouent dedans. À défaut d’avoir une réelle vision des différents nobles qui composent la famille Spadelpietra, on découvre la vie austroise, ceux qui vivent en caravane et qui parcourent les chemins pour répandre la culture artistique et le savoir-faire mécanique. Quelques péripéties jalonnent ainsi le quotidien de Mical, recherché par la noblesse pour le meurtre indirect d’une de leur enfant. Un pouvoir semble se terrer là-dessous, et l’auteur gère parfaitement son rythme, entre l’entretien du mystère et les révélations lâchées çà et là avec parcimonie, jusque dans les dernières pages. Ainsi j’ai lu ce premier tome avec toujours plus de curiosité et de frénésie, avide d’en savoir plus sur l’ascendance du héros et sur la nature de cet Appel.
La fin m’a offert peu de surprises par contre, et c’est peut-être là le seul défaut que je décèle à ce premier tome. En fait, les révélations sont disséminées çà et là mais à force de rencontres et de palabres, l'auteur nous donne les clefs pour assembler le puzzle avant le grand moment des révélations. Donc quand est venu ce dernier, je n’ai pas eu le sentiment d'être le témoin d’une énième surprise. Sans être totalement déçue par cet effet, en dehors de la satisfaction d'avoir deviné juste, je suis restée indifférente à la scène.
De l'indifférence, on ne peut pas dire que j'en ai éprouvé pour les personnages, tous différents par leur caractère ou leur fonction, faisant de chacun d’eux la richesse de l'œuvre.
J’ai adoré découvrir chacun des Dael, leur authenticité, les valeurs qu’ils partagent comme l’entraide, la transmission et la liberté. J’ai un peu moins apprécié Dael Lydie, parce qu'elle fait figure d’autorité ici. Autrement, que ce soit de sa famille ou des autres communautés austroises, j’ai adoré chacun des personnages et fut même affectée par les blessures ou la mort des concernés. J'ai été surprise de voir avec quelle facilité ils incluent des étrangers à leurs coutumes mais au final c’est une vie qui convient bien à Mical, le héros de ce récit. J’ai bien aimé ce dernier, même si sa naïveté peut parfois faire peur. Sa personnalité due à la paternité évolue dans le bon sens, avec une prise des responsabilités et des réflexions plus sensées.
Côté noblesse, ce n’est pas tant de l’affection que j’ai ressenti qu’une réelle curiosité quant aux plans des uns et la bonhomie des autres. Décrits comme des anges de la justice et placés comme des protecteurs du peuple, on devine finalement une certaine noirceur dans l’âme de chacun d’eux, comme il sied à des humains “corruptibles”. J'étais ainsi curieuse voire fascinée de constater l'évolution en chacun d'eux. Ma préférence va pour Amadi et Bendetto, plus atypique et plus juste, mais Jana et Vittor restent intéressant pour leur jeu diplomatique et leur place intouchable.
J’ai adoré le style d'écriture, qui retranscrit parfaitement les différentes ambiances. D’un côté la communauté tournée vers les arts, de l’autre le jeu diplomatique. La plume s’adapte sans perdre de sa fraîcheur et de sa fluidité. Ce fut un texte agréable à parcourir et j’ai dévoré ce premier tome à coup de deux cents pages à chaque session de lecture.
Je suis conquise par ce récit original. Déjà la déconstruction temporelle pour mieux présenter l’univers et ses personnages est un excellent choix pour créer une intrigue mystérieuse et pour entretenir son suspens. Les personnages dégagent tous quelque chose et j’ai été fascinée ou admirative par ou devant chaque figure présentée. L’intrigue m’a ravie, l’auteur distillant avec tact les clefs pour comprendre les tenants et aboutissants de toutes ces tentatives d'enlèvement. Seule la fin m’a déçue, mais rien qui n’efface le plaisir ressenti tout au long de ce cheminement. Je suis certaine que le tome 2, déjà en PAL, ne va pas tarder à être cuisiné !
19/20
Les autres titres de la saga :
1. L'Appel des Illustres
2. L'Éveil des Réprouvés
- saga terminée -
1. L'Appel des Illustres
2. L'Éveil des Réprouvés
- saga terminée -
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire