20 juin 2015

Le double des corps

Synopsis :
 
            « Six mois, trois semaines, douze jours, vingt et une heures et trente-quatre minutes d'abstinence.
     Mon problème est simple à résoudre. Je vais avoir trente ans et je n'ai jamais été aussi bandante. Je suis taillée pour le love. Ma formule magique : poitrine généreuse, bouche à pipe, petit cul, yeux de biche, chevelure de déesse, jambes de gazelle, et le tout pour cent soixante-cinq centimètres de hauteur. Belle revanche sur l'adolescence ou on était plutôt sur un mode : décharnée, dents écartées, désopilante pilosité. Je suis devenue ce qu'on appelle communément une mini bombax. Maniable et espiègle. Un très bon rapport qualité/prix sur le marché. Je peux donc prétendre à des rapports sexuels fréquents avec à peu près n'importe quel mâle.
Le hic ? Pour être une bonne chienne au lit j'ai besoin d'être amoureuse – désuet. En coup d'un soir, je me place dans la catégorie des poissons morts – pathétique. Ce qui me fait inonder les berges, moi, c'est l'intelligence. » 
Julia, sublime trentenaire spontanée et rêveuse, raconte ses rencontres amoureuses sans tabou. Accumulant les échecs et les désillusions, elle va peu à peu perdre contact avec la réalité et commettre un crime. En cavale, obligée de se travestir en homme pour cacher son identité, elle tombe amoureuse de Mathias...

Mon avis :

            Je tiens tout d’abord à remercier le site Babelio et les éditions Robert Laffont pour ce partenariat, une surprise imprévue qui m’a grandement fait plaisir.
            Si ce livre m’a intéressée dés le premier coup d’œil, c’est par sa quatrième de couverture. On ressent déjà le style vif et piquant de l’auteure, qui va nous suivre et nous entraîner tout au long du récit.

            Comme vous l’aurez sûrement compris, ce livre nous dévoile les appétits et les expériences sexuels d’une femme. Mais il ne faut pas rechercher dans ce livre finesse et délicatesse dans les termes ou les gestes, car l’auteure offre une approche plus directe, plus piquante, et je pense que c’est un style qu’il faut apprécier dans la vie courante si on souhaite pleinement le savourer ici.
            Le début commence sur les chapeaux de roues, avec des dialogues intenses au répondant développé des deux côtés. Pour tout vous dire, j’ai été comblée de découvrir une œuvre où on ne tergiversait pas sur le sujet, où à l’inverse les personnages vont droit au but dans leurs mots ou leurs gestes. Malgré un relâchement de l’intensité vers le milieu du récit, où la psychologie prend davantage le pas sur l’humour, on retrouve avec plaisir le caractère franc et innocent de l’héroïne à la fin du livre. Du moins jusqu’au mot final…

            Nous découvrons donc Julia, une bombe sexuelle à la libido forte développée mais ses échecs répétés auprès de la gente masculine va la conduire à des actes extrêmes. Pourtant, elle se livre au lecteur sans ambages, avec une force et une innocence profondes dans les sentiments, si bien qu’on ne peut que se sentir proche d’elle, même si nous ne sommes pas totalement en accord avec ses actes.
            La ressemblance entre le prénom de l’auteure et celui de l’héroïne éveille naturellement des questions sur les similitudes entre les deux femmes, on s’interroge sur la part de la réalité dans la fiction (même si on devine que Juliette Bouchet n’est pas aussi extrémiste que son personnage).

            Vous l’aurez compris, le style de l’auteur est fort direct, piquant, vif et entraînant. Vous devez trouver que je radote, mais c’est pour moi la force majeure du livre alors j’insiste dessus.
            Il ne faut vraiment pas redouter de se lancer car, si le style est entraînant, la taille du bouquin et les chapitres courts contribuent à une lecture rapide. Il se lit sur même pas deux jours, c’est rapide, c’est excellent.

            Pour finir, je souhaiterai ajouter que ma mère, qui n’est pourtant pas une lectrice assidue comparée à moi (elle doit lire une dizaine de livres sur l’année quand j’en lis une centaine, et encore c’est parce que je les lui mets de force dans les mains), a été enchantée par la quatrième de couverture, a voulu lire le bouquin et l’a finalement dévoré en deux jours. Elle qui est pourtant difficile à combler, elle a  adoré ! Je crois que cette appréciation vaut toutes les chroniques…

            En conclusion, un livre très entraînant où s’envolent préjugés et tergiversations. Ce récit nous livre la personnalité d’une femme constamment plongée dans le doute et les échecs. Le rire, le dégoût, la pitié, on ne reste pas indifférent, c’est un bijou d’émotions franches dévoilées avec brutalité. Un livre qui frôle le coup de cœur, une auteure que j’aurai plaisir à lire, relire, découvrir de possibles futures oeuvres.



Ce n’est pas dans mes habitudes, mais parce que cette phrase m’a fait rire et m’a plus que marquée, voici une petite citation située à la fin du livre :

« Je me suis nourrie de queues en les prenant pour des lanternes, mais ça n’a pas fait de moi une luciole. »

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