C’est une vallée très reculée,
quelque part au fin fond d’un pays froid qui pourrait être l’Alaska ou la
Sibérie. Presque personne n’y vit, hormis la faune sauvage et un peuple
autochtone discret. Hélas, le sous-sol regorge de matières premières et bientôt
les affairistes déferlent, pressés d’y construire une ville, des mines, un
barrage…
Les premières exactions surviennent ; personne ne doit
faire obstacle au « progrès ».
Il y a pourtant un témoin silencieux à cet immense
désordre : Kraa, un jeune aigle très puissant qui a appris la survie, maître
secret de la vallée. Avec Yuma, un adolescent indien avec lequel il a développé
un lien d’essence chamanique, Kraa, dont la voix off sert de fil rouge au
récit, entre en résistance…
Mon
avis :
Ayant apprécié le premier volume de
cette trilogie et ayant emprunté les deux autres dans la foulée, je n’ai pas eu
à attendre pour pouvoir poursuivre les aventures de Kraa et son frère Yuma.
Il y a beaucoup moins de choses à
dire au sujet de ce second tome. Tout d’abord
parce que la bande dessinée est plus courte, ne faisant en effet qu’une
soixantaine de pages contre quatre-vingts dix pour son prédécesseur. Mais
également parce qu’il se situe dans la parfaite lignée de ce dernier, si bien
que des ajouts ne seront pas forcément nécessaires.
On retrouve ainsi Yuma et Kraa, le
premier étant affaibli par la saison hivernale à laquelle il doit faire face.
La cruauté et la sauvagerie de cette intrigue nous assomme alors de plein
fouet, puisque Kraa aura la fâcheuse pensée de manger son frère si ce dernier
venait à périr et le gibier à manquer.
En parallèle se construit toujours
la cité « utopique » à l’origine de la disparition du peuple de Yuma
et la colère de Kraa. Mais de nombreux problèmes sont soulevés, des inégalités
et des mystères que le journaliste O’Bannon tentera de percer.
Ce tome est également l’occasion de
mettre en avant Emily, la jeune fille recueillie par le docteur Altman, et par
conséquent destinée à entrer dans le monde de la médecine. Si son statut n’est
que secondaire dans le volume précédent, elle est ici projetée au devant de la
scène, projetée dans ce monde de brutes, un monde plus mature. Confrontée au
silence irréparable de Yuma, elle devra apprendre à se débrouiller à l’écart du
confort protecteur.
Quant aux dessins en eux-mêmes, ils
gardent toujours cet effet à la fois détaillé et brouillon, pas forcément
plaisants à regarder mais cohérents avec l’ensemble de l’œuvre.
La grande faiblesse de cette bande
dessinée, c’est que malgré le sujet fort exprimé par l’ensemble, cette intrigue
ne dégage aucune réelle émotion. Le lecteur est laissé de côté au profit de la
cruauté si bien que l’on ne se sent pas vraiment concerné par ce qui arrive
devant nos yeux. C’est naturellement dommage car cela aurait prodigué plus de
force à cette œuvre, et aurait également accru son intérêt déjà présent.
De plus, il manquait au premier tome
des explications quant au chamanisme, cette petite touche fantastique, et j’ai
eu le regret de constater qu’elles n’étaient toujours pas davantage développées
ici. J’ai le maigre espoir qu’elles apparaissent dans le troisième et dernier
volet de cette saga mais l’attention étant portée sur un sujet plus épineux et
important (enfin, cela dépend des points de vue), cela m’étonnerait que j’obtienne
ce que je souhaite…
12/20
Les autres titres de la saga :
2. L'Ombre de l'aigle
- saga terminée -
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