31 janv. 2016

L'Ange de la Nuit, tome 1 - La Voie des Ombres



Synopsis :

            Le tueur parfait n'a pas d'amis, il n'a que des cibles.
Pour Durzo Blint, l'assassinat est un art et il est l'artiste le plus accompli de la cité, grâce à des talents secrets hérités de la nuit des temps.
Pour Azoth, survivre est une lutte de tous les instants. Le petit rat de la guilde a appris à juger les gens d'un seul coup d'œil et à prendre des risques - comme proposer à Durzo Blint de devenir son apprenti.
Mais pour être accepté, il doit commencer pas abandonner son ancienne vie, changer d'identité, aborder un monde d'intrigues politiques, d'effroyable dangers et de magies étranges, et sacrifier ce qui lui est le plus précieux...


Mon avis :

            Nominé lors de ma troisième participation au challenge Livra’Deux pour PAL’ddict, je fus bien contente de tomber dessus puisqu’il me faisait de l’œil depuis quelques semaines maintenant et j’ai enfin pu le caser (de force) dans mon emploi du temps livresque.

                J’ai pourtant très vite déchanté. Je ne vais pas y aller par quatre chemins : si l’histoire semblait prometteuse, avec son lot d’action et une ambiance pesante, sombre, jamais je ne classerai ce tome comme de la Dark Fantasy.

            Commençons d’abord par l’intrigue. Nous atterrissons d’emblée dans un univers impitoyable cerné de guildes en tout genre que des gens de notre société considèreraient plutôt comme des gangs. C’est là que nous découvrons notre protagoniste, Azoth, jeune garçon âgé d’une petite dizaine d’années et avec pourtant la tête sur les épaules. Car dans le Dédale, il vaut mieux en avoir dans la caboche pour survivre. Azoth se portera pourtant au-dessus du lot, avec ses ambitions indignes d’un garçon de son âge, et pourtant si normales étant donné son quotidien. Parvenu à ses fins malgré les épreuves traversées et les mises en garde redoublées, commence pour lui une quête initiatique… qui sera éludée du début à la fin ! A ce moment-là naquit ma frustration, car l’initiation d’un personnage permet d’être témoin de son évolution et par conséquent une meilleure attache ou au contraire une répulsion, selon la volonté de l’auteur, entre le personnage et le lecteur.
            Par la suite, alors que notre jeune « héros » découvre son nouveau quotidien, le lecteur est confronté à une multitude d’institutions ou de titres/rôles évoqués succinctement, mais qui gagneront pourtant toute leur importance au fil du récit. Or, j’ai eu du mal à m’adapter à tout ce système complexe des divers pouvoirs régissant la ville, car j’ai trouvé que cela avait été mal expliqué au tout début. L’ensemble aurait donc gagné en précision…
            Aussi, j’ai constaté une sorte de déséquilibre entre le début et la fin de l’intrigue. En effet, nous avons droit à une succession d’action sans lien apparent, mais qui permet tout de même une immersion dans la spirale de l’assassinat. Cela dure les deux tiers du livre, alors que l’action finale, où se succèdent un nombre incalculable de rebondissements, va s’étirer sur le dernier tiers, créant selon moi un effet de longueur.
            J’évoquais les rebondissements, et je dois dire qu’ils n’ont lieu que dans la dernière partie de l’œuvre, là où l’action se fait déjà des plus intenses. Si cela suscite une forte émotion, ce qui implique une certaine accroche, et complexifie agréablement l’intrigue, j’ai trouvé que l’auteur utilisait cet effet avec exagération. Mais bon, j’ai quand même été emportée dans ce tourbillon, m’écriant presque de surprise à certains moments. Cela restera donc dans les aspects positifs !
            En revanche, la fin est complètement pourrie ! Je ne sais pas ce qui s’est déroulé dans la tête de l’auteur à ce moment-là, sûrement qu’il devait y avoir un bruit de fond à la Twilight… Mais bref, l’auteur nous a bâclés ça sur une scène à l’eau de rose qui casse carrément de l’ambiance générale de l’œuvre.

            Parmi d’autres points qui m’ont déplu, on retrouve quelques petits détails sans grande importance, mais qui m’ont tout de même gênée.
            Premièrement, la formation des chapitres m’a vraiment laissée dubitative lors de certains passages. En effet, on termine parfois un chapitre dans un dialogue en cours (qui n’est pas fini, quoi) et le chapitre suivant débute sur une toute autre scène dans un tout autre endroit de la ville. Des transitions qui ont de quoi en laisser perplexe plus d’un…
            Deuxièmement, l’intrigue se déroule principalement dans une sorte de huis-clos, à quelques exceptions près, si bien que cela confère un sentiment d’étouffement et un univers assez mal exploité, outre la ville.
            Et enfin, l’intervention inopinée d’un deus ex machina (bon, là, je caricature un peu, mais l’idée reste la même) m’a tirée quelques grimaces. Azoth est quelqu’un de très débrouillard, très indépendant. Or là, il arrive à un point où cela ne suffit plus s’il veut survivre. De mon côté, j’ai trouvé cette intervention hors propos et légèrement décevante pour cette intrigue, même si un tel emploi dans la Fantasy reste une idée originale.

            Outre cela, il est vrai que ce premier tome se consacre à révéler toute la noirceur et la bassesse qui peuvent s’accumuler dans notre société, ce qui peut sûrement relier cette saga à la Dark Fantasy. Cependant, je trouve que cela n’est pas un critère suffisant, il manque des choses pour approfondie cet aspect de l’intrigue.

            Du côté des personnages, je ne souhaite pas trop m’attarder puisqu’ils dégagent peu de choses.
            Azoth a tout de l’enfant motivé et ambitieux qui ne laissera rien entraver ses plans. Comme je l’ai déjà fait remarquer, l’ellipse autour de son initiation fut une belle erreur, car on n’a pas pu suivre son évolution et les difficultés qu’il a du affronter.
            Face à lui, Durzo Blint semble être un maître très complexe et lunatique, cachant mal la tendresse qu’il éprouve pour ce jeune garçon.
            En parallèle l’univers s’enrichit d’une foule de personnages tous différents les uns les autres, que ce soit parmi les nobles de haut rang, des Rats de guildes ou encore des servants.
            Je tiens toutefois à émettre un petit avis sur le roi Aléine Gunder neuvième du nom, qui m’a bien fait rire par son immaturité et ses excentricités. J’avoue avoir de bons petits moments à ses côtés !

            La plume de Brent Weeks est des plus banales. Si elle permet de passer un bon moment par sa simplicité et sa force de caractère, elle n’en est pas plus extraordinaire que cela, pas des plus mémorables.

            En conclusion, un premier tome qui promettait une intrigue complexe, mais qui manque de netteté vis-à-vis de certaines choses essentielles. L’ellipse autour de l’initiation d’Azoth et l’absence d’explications approfondies sur certains détails m’ont rendu la lecture plus laborieuse. L’univers sombre et la plume simple et directe de l’auteur m’ont permis de passer un bon moment, cependant je m’attendais  à bien mieux pour ce premier tome.





Les autres titres de la saga :
1. La Voie des Ombres
2. Le Choix des Ombres
3. Au-delà des Ombres
- saga terminée -

6 commentaires:

  1. J'ai toujours du mal à donner un avis sur la plume d'un auteur quand il s'agit d'une traduction, car dans ce cas ce n'est pas l'auteur que tu lis mais le traducteur, et c'est difficile de savoir si les défauts/platitudes viennent du texte original ou si ils ont été ajouté par la traduction.
    Pour avoir lu la suite je pense que l’ellipse vient du fait que sa formation n'a pas besoin de durer plus longtemps, ça n'apporte pas grand chose dans le scénario global, après certes il aurait pu faire un tome rien que la dessus, mais c'est sans rapport avec la vrai histoire qui se développe après, donc ça aurait fait 2 tomes d'introduction au lieu d'un seul.
    Après oui j'avoue que le rythme est bizarre, ça saute d'un point à un autre sans raison et quand on s'y attend le moins presque ce qui fait que ce n'est pas la partie la plus intéressante du livre.
    Au final Azoth n'est pas le seul personnage, il perd beaucoup de son importance dans le tome deux déjà, certes il est toujours au centre mais au final ce n'est plus que lui. On s'ouvre vers plein d'autres point de vue, je pense qu'il n'était que le point d'entrée de l'histoire pas le héros.
    j'ai moi aussi eu pas mal de réserve sur ce tome mais pas sur les même points en fait, je n'ai pas réussi à rentrer dans le livre, j'ai trouvé que les rebondissements de la dernière partie étaient intéressant comme plot twist, mais j'ai préféré les personnages secondaires à Azoth et donc j'étais contente qu'on zappe sa formation, ce passage m'a paru extrêmement long pour rien, même en étant tronqué comme il l'est, je pense que je n'aurais jamais continué si on avait passé tout un livre sur lui, non pas qu'il me plaise pas, mais il est trop banal, il ne ressort pas, il n'a rien qui me fait l'aimer ou le détester, en fait je ne ressent rien du tout pour lui, l'ennuie total.
    Voila, un pavé xD

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    1. C'est vrai que je ne pense jamais au fait que ce soit une traduction, et donc je ne critique pas la véritable plume de l'auteur. D'un autre côté, un traducteur doit rester au plus près des effets d'un auteur, donc bon... C'est vrai qu'au lieu de critiquer la plume, je devrais simplement rester sur le terme de "style d'écriture", ça serait déjà un peu plus cohérent :)
      Finalement, on pense la même chose d'Azoth mais ça reste différent. Moi, je suis restée détachée de lui à cause de l'ellipse et de sa neutralité, et toi tu ne l'apprécies pas forcément mais tu es par conséquent contente de cette ellipse =D
      Mais bon, s'il n'est plus le personnage central dans le tome suivant, je vais essayer de donner une chance à cette saga en prolongeant un peu l'aventure (mais surtout pas maintenant, il faut que je m'en remette ! ^^)

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    2. C'est vrai que "normalement" le traducteur devrait rester proche, mais en fait c'est rarement le cas, rien que pour la Roue du Temps ou le Trône de fer, sans parler de plein d'autres ou les différences sont vraiment énorme. Je peux pas donner mon avis sur ce tome la, le seul que j'ai lu en VO de cet auteur c'était sur son autre série et j'avais trouvé le style très dense et pas si facile à lire, mais surtout parce que ça touchait à la couleur et qu'a ce niveau la les descriptions sont précises pour expliquer la magie, donc il y avait beaucoup de vocabulaire pas évident. Au niveau du style lui même je n'ai pas remarqué grand chose de plus, mais c'est vrai qu'en anglais je remarche rarement autre chose que le niveau de difficulté xD
      Ensuite pour le tome suivant il reste central mais on reste beaucoup moins sur lui en fait, je pense que le nombre de pages ou il est suivi est beaucoup moindre, l'intrigue devient plus globale, c'est plus son histoire, c'est l'histoire du monde en fait. Enfin c'est mon ressenti sur ce tome la, je n'ai pas encore lu le dernier, il est dans ma PAL depuis décembre mais je l'ai pas encore touché ^^

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    3. Oui, j'ai entendu pas mal d'échos autour de la traduction de GoT qui n'est pas du tout représentative du style de l'auteur. Mais je comprends très bien ce que tu veux dire pour la lecture VO,je suis déjà admirative que tu lises autant en anglais (perso, je serai vite perdue, surtout dans la Fantasy où les termes sont plus précis).
      En fait, de ce que tu me dévoiles là, tu me donnes plus envie d'attaquer à la suite que si je restais sur ma fin du premier tome :)

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  2. Mince, dommage que tu sois passée autant à côté, pour ma part je fais partie de ceux qui ont été complétement conquis ! Ce tome, comme le suivant, avaient été des coups de coeur !
    Tu comptes continuer du coup ?

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    1. Héhé, ce n'est pas bien grave, les déceptions sont toujours possibles (bien que parfois surprenantes parce que je pensais vraiment que j'aimerais !). Au final, c'est surtout le raté autour de la Dark fantasy qui m'a déçu mais bon...
      Je lirai sûrement la suite, oui, mais pas maintenant :)

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