C’est une vallée très reculée,
quelque part au fin fond d’un pays froid qui pourrait être l’Alaska ou la
Sibérie. Presque personne n’y vit, hormis la faune sauvage et un peuple
autochtone discret. Hélas, le sous-sol regorge de matières premières et bientôt
les affairistes déferlent, pressés d’y construire une ville, des mines, un
barrage…
Les premières exactions surviennent ; personne ne doit
faire obstacle au « progrès ».
Il y a pourtant un témoin silencieux à cet immense
désordre : Kraa, un jeune aigle très puissant qui a appris la survie, maître
secret de la vallée. Avec Yuma, un adolescent indien avec lequel il a développé
un lien d’essence chamanique, Kraa, dont la voix off sert de fil rouge au
récit, entre en résistance…
Mon
avis :
Un peu plus emballée par le second tome, je me
suis empressée de lire ce troisième tome afin de clore cette saga et connaître
le fin mot de l’histoire.
Contrairement aux deux précédents
tomes qui s’observaient dans la même lignée, le début de ce dernier opus peut
interloquer par son effet décalé. En effet, l’auteur nous plonge dans les
années soixante, bien loin des du début du XXe siècle auquel nous étions
habitués jusqu’ici. Si cela a pu me gêner au début, les effets que ce choix de
narration ont engendré m’ont vraiment plu, si bien que cela rattrape totalement
cette surprise.
Par la suite, nous retrouvons Yuma
et Emily, réunis dans la nature sous le regard malveillant de Kraa, mécontent
de cette alliance des deux sexes. Cependant, Emily reste lucide quant aux
intentions de son partenaire. S’il l’honore, les sentiments sont absents de
cette relation et le silence du garçon l’inquiète beaucoup. Qu’est-ce que cela
présage-t-il ?
A côté de cela, nous retrouvons
toujours la sauvagerie et la cruauté coutumière, doublées d’un réalisme sans
borne face aux diverses situations rencontrées à cette époque. C’est un réel
plaisir de se plonger dans l’univers des western à travers une bande dessinée,
et cela procure l’envie d’agrandir son horizon sur ce genre (très méconnu de ma
culture personnelle).
Les personnages n’évoluent pas. On
retrouve une Emily douce, un peu casse-cou, un Yuma introverti et libre de
toute moralité ou encore un Kraa égoïste et bestial. Il en va de même pour
leurs ennemis, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et cherche à
tout prix une solution pour parvenir à des fins mauvaises.
Il n’est plus nécessaire de s’arrêter
sur les dessins en eux-mêmes, vous aurez compris qu’ils ne peuvent pas changer
(et vaut mieux ainsi), pour une plus grande cohérence entre les tomes. De la
sauvagerie et une parfaite cruauté, parfois sanglants, les planches sont
destinés à nous frapper par leur réalisme et leur horreur.
En
conclusion, j’aurai eu raison de laisser sa chance à cette saga. Bien que l’univers
soit sombre, les thèmes évoqués sont d’actualité et les personnages dégagent
une aura le plus souvent malfaisante mais non pas moins attachante pour
certains. Si le style de dessins ne me convient pas, j’apprécie tout de même sa
cohérence avec l’ensemble de l’œuvre. Une bonne saga.
13/20
Les autres titres de la saga :
3. La Colère blanche de l'orage
- saga terminée -
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