11 mai 2018

La Faucheuse, tome 2 - Thunderhead




Intelligence artificielle omnipotente qui gère la Terre pour l’humanité, le Thunderhead ne peut en aucun cas intervenir dans les affaires de la Communauté des Faucheurs. Il ne peut qu’observer… et il est loin d’aimer ce qu’il voit.

Une année s’est écoulée depuis que Rowan a volontairement disparu des radars. Depuis, il est devenu une véritable légende urbaine, un loup solitaire qui traque les Faucheurs corrompus et les immole par le feu. La rumeur de ses faits d’armes se propage bientôt à travers tout le continent Méricain.

Désormais connue sous le nom de Dame Anastasia, Citra glane ses sujets avec beaucoup de compassion, manifestant ouvertement son opposition aux idéaux du « Nouvel Ordre » institué par Maître Goddard. Mais lorsque sa vie est menacée et ses méthodes remises en question, il devient clair que les faucheurs ne sont pas tous prêts à embrasser le changement qu’elle propose.

Le Thunderhead interviendra-t-il ? Ou se contentera-t-il d’observer la lente descente aux enfers de ce monde parfait ?



Je tiens tout d’abord à remercier la plateforme NetGalley et les éditions Robert Laffont pour ce partenariat.

Dans le même temps, je voudrais mettre en garde ceux qui se seraient aventurés ici sans avoir lu le premier tome, je vais probablement évoquer des détails de ce dernier – et peut-être même du deuxième, si je suis emportée par mes idées.

Pourquoi ce livre ? Après le succès du premier tome, il était inévitable que je bondisse sur la suite dès sa sortie ! Par chance, l’éditeur a eu la gentillesse de mettre son deuxième tome à disposition, accroissant ma joie. Comme promis, j’ai bondi dessus et il n’a pas tardé à être lu après son téléchargement.

Si je me souvenais grossièrement de l’intrigue du premier tome, il en était différemment de ses personnages. Hormis Citra, une des deux protagonistes du premier tome, et son homologue garçon dont j’avais oublié l’identité, je dois dire qu’il m’a été difficile de resituer fidèlement les faucheurs et ce qu’ils représentaient pour nos deux héros. Toutefois et dans une subtilité exemplaire, l’auteur parvient à immiscer des détails permettant la contextualisation de chacun et le moment de flottement pour retrouver mes repères n’a pas perduré bien longtemps.

Citra a atteint le statut de Faucheur et doit donc veiller à remplir ses quotas. Soutenue par dame Curie, ancien maître et actuellement amie, Citra glane les gens avec bienveillance, leur laissant même certains droits par rapport aux autres. Cette gentillesse la fait tenir en haute estime lors des conclaves, notamment par le Vieille Garde – les faucheurs authentiques comme j’aime à me les représenter – qui voit sa lutte contre le Nouvel Ordre – Faucheurs assoiffés de sang, si je puis dire – approcher un peu plus chaque jour. Cela commence d’ailleurs avec des tentatives d’assassinat des deux Faucheuses évoquées plus haut, des tentatives dont les commanditaires restent dans l’ombre une partie de l’intrigue. Premier point de tension qui tient en haleine jusqu’à la fin.
En parallèle, l’auteur nous rapporte les faits et gestes d’un Rowan excédé par le Nouvel Ordre qui, loin des affres de la Communauté, use de ses propres moyens pour parvenir à ses fins. Il met les mains dans le cambouis et c’est franchement appréciable de voir que quelqu’un est décidé à faire bouger les choses et surtout à s’y mettre pour que ça bouge enfin.
On dit jamais deux sans trois. Entre la tension des questions et les rebondissements liés à l’action s’ajoute les interrogations d’une machine aux pleins pouvoirs. Le Thunderhead est là, veille soigneusement sur son troupeau comme le ferait un pasteur. Ou un dieu. Chaque fin de chapitre nous rapproche de la conscience de ce réseau virtuel omniscient. J’ai sourcillé à plusieurs reprises, sentant venir un ultime coup fourré. Si j’étais loin de m’attendre à cela, celui-ci a bien eu lieu, me faisant jubiler comme une enfant gâtée sur mon siège (une chance que je ne sois pas dans un endroit public à ce moment-là mais bien dans une voiture !).

Je vous ai parlé des différentes intrigues qui s’entremêlent indéniablement. Cela donne l’impression que notre souffle est coupé devant un enchaînement de péripéties. Ce ne fut pas totalement le cas. Le début est lent, très lent, trop lent peut-être, à tel point que j’ai failli décrocher une fois. Et puis je me suis concentrée de nouveau, sachant tout le potentiel possédé par l’auteur. Là, j’ai enfin pu savourer ma lecture, comprenant enfin où voulait nous emmener Neal Shusterman. La tension gronde, les révélations jalonnent sans arrêt notre lecture, alternant petits plaisirs et consternation. C’est que le retour de certains personnages du premier tome laisse totalement perplexe mais ne manque pas d’intérêts.
La fin est la goutte qui fait déborder le vase. Après tant de tension, d’espoir, tout bascule soudainement, brusquement. C’est jubilatoire ! Je ne peux pas vous dire en quoi, si ce n’est que nos valeureux héros sont dans l’incapacité d’évaluer leur avenir, que des sacrifices sont exigés, que les méchants font enfin figure de méchants. N’oublions pas le Thunderhead, enfin décidé à mêler sa sauce à cette purée. Le troisième tome promet d’être explosif, je sens que beaucoup de lecteurs vont l’attendre au tournant. Gentil auteur, évite de te louper !

Là où j’ai eu du mal également, ce sont dans les personnages. Bien sûr, j’ai retrouvé Rowan et Citra avec plaisir, même si j’en fus agréablement surprise pour la seconde, gardant mauvais souvenir d’elle. Leur relation capricieuse pimente le roman sans le plonger dans la fadeur d’une relation amoureuse habituelle, c’est vraiment appréciable. De plus, les deux héros ne partagent pas les mêmes valeurs (ils ne doivent pas connaître les rillettes), rendant certaines conversations intéressantes.
En parallèle, deux autres héros de sexe opposé toujours viennent s’ajouter à la liste déjà longue de personnages. Entre une bibliothécaire qui préfère avoir le nez dans les livres que côtoyer ses pairs et un étudiant qui va perdre son identité du jour au lendemain, ces nouveaux personnages sont entièrement opposés l’un à l’autre – sûrement pour cela qu’ils ne sont pas du tout amener à se rencontrer. Si je suis perplexe quant à la nécessité de la bibliothécaire, l’étudiant devenu malpropre offre une bouffée de nouveautés dans cette lecture, avec une fin qui, en ce qui le concerne, le propulse dans les personnages à suivre pour la suite. Je ne sais pas ce que l’auteur, assimilé au Thunderhead, lui réserve mais… Je veux savoir !
J’ai également été prise d’attachement pour dame Curie, elle fait preuve d’une délicatesse à toute épreuve et représente un véritable soutien moral envers Citra. Si elle a pu me paraître froide dans le premier tome, j’ai grandement apprécié son caractère ici !

La plume, sans être addictive, est toujours aussi accessible. Elle délivre son intrigue avec une aisance redoutable, nous faisant dévorer plus rapidement qu’on ne le voudrait ce deuxième tome.



Je redoutais tellement d’être déçue que j’ai failli décrocher du livre alors que je ne parvenais pas à me situer dans l’intrigue et ses personnages. Et puis je me suis détendue, j’ai laissé sa chance, et j’ai pu savourer ma lecture comme elle le méritait. Ce livre est un concentré de bonnes choses, entre tensions et actions, rebondissements et nouveautés, avec une fin en cliffhangher comme jamais je n’avais lu auparavant. Pour moi l’auteur a fait mieux que d’assumer son premier tome, il l’a surpassé ! Ne reste plus qu’à trépigner d’impatience jusqu’à la suite, sur laquelle repose tous les espoirs de classement dans les meilleures sagas que j’ai pu lire jusqu’à ce jour.



18/20




Les autres titres de la saga :
1. La Faucheuse
2. Thunderhead
- saga en cours -


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